MONTRÉAL - Christian Horner est conscient qu'une tâche colossale attend Red Bull si l'écurie autrichienne souhaite rattraper Mercedes cette saison en Formule Un, mais il précise qu'elle n'est pas impossible à accomplir.

Pour justifier son optimisme, le directeur de l'écurie a rappelé la domination de Red Bull au cours des quatre dernières saisons - Sebastian Vettel est notamment devenu quadruple champion du monde au cours de cette période.

« Si on regarde les quatre dernières saisons, avec la profondeur et la qualité du personnel de l'équipe, on sait que personne ne va abandonner, que personne ne va jeter la serviette, a dit l'ex-pilote automobile aujourd'hui âgé de 41 ans. Certes, nous avons une montagne à gravir, mais il faut aussi donner le crédit à Mercedes. Ils ont fait un boulot incroyable cette saison. »

Horner a du même souffle rappelé que Red Bull avait connu un début de saison similaire en 2012. À cette époque, la monoplace n'était pas la plus performante du championnat, dominée par les McLaren à cause, entre autres, des pneus que Red Bull n'arrivait pas à exploiter. Les choses se sont éventuellement replacées et Vettel a conquis son troisième championnat des pilotes d'affilée.

« Nous avions renversé la vapeur cette année-là pour nous retrouver au coeur de la course au championnat, s'est souvenu Horner. Cette année, la tâche semble beaucoup plus difficile, mais comme on l'a vu à Monaco, nous avons été en mesure d'appliquer de la pression sur les meneurs. »

En ce sens, Horner considère que les déboires de son équipe sont attribuables aux nouvelles règles qui ont été adoptées par la Fédération internationale de l'automobile à l'issue de la dernière campagne. Mais il prend le tout avec philosophie.

« Le pendule est revenu cette année, a fait remarquer Horner. Ces dernières saisons, c'était surtout le châssis qui dictait les résultats des différentes écuries. Cette année, l'emphase a été mise sur les groupes motopropulseurs, probablement à cause des nouveaux règlements établis par la FIA. Selon moi, en F1, il faut trois facteurs pour connaître du succès. Des pilotes talentueux, un châssis performant et un moteur de qualité. Éventuellement, je crois que l'écart va se réduire entre les différentes écuries du plateau. »

Une chose est certaine, Red Bull compte sur deux pilotes d'exception. Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas Vettel qui a permis à Red Bull d'occuper le deuxième rang du classement des constructeurs cette saison avec 99 points. L'Australien Daniel Ricciardo a déjà obtenu trois podiums cette saison, et il occupe le troisième rang du championnat des pilotes, devant Vettel - un exploit qui n'est pas passé inaperçu aux yeux de Horner.

« Nous savions que Daniel était très rapide. Nous ne savions cependant pas jusqu'à quel point. En l'observant dans le simulateur de course, en essais privés et lors des dernières saisons avec Toro Rosso, nous avons réalisé que la vitesse était naturelle chez lui. Quand on a retenu ses services, personne dans notre écurie ne se doutait qu'il allait offrir des performances aussi éclatantes. Donc, non seulement il a une belle gueule, mais il est rapide et ne coûte presque rien. »

Lorsqu'on lui parle de l'écart séparant Mercedes des autres écuries, les yeux de Ricciardo s'allument instantanément et on sent qu'il est affamé.

« Je crois qu'il y a quelques pilotes, et même quelques équipes, qui peuvent menacer la première ligne - ou du moins la deuxième - sur la grille de départ, a analysé le pilote de 24 ans. Nous avons l'impression que nous nous rapprochons, mais il faudra maximiser les performances de notre voiture. Si nous ne le faisons pas, alors nous pourrions être largués (par Mercedes). »