Le plateau 2018 du Grand-Prix de Formule Un du Canada (la suite)
Formule 1 mardi, 5 juin 2018. 09:25 vendredi, 13 déc. 2024. 15:43Vingt pilotes vont se disputer la victoire cette fin de semaine lors du Grand Prix du Canada au Circuit Gilles-Villeneuve. Vous en connaissez plusieurs, mais pour ceux qui suivent le grand cirque de la F1 de façon plus ou moins assidue, certains noms sont peut-être moins familiers. Et pour les plus connaisseurs, un petit rafraîchissement ne fait jamais de tort!
Je vous propose donc un petit tour d’horizon des forces en présence en deux temps.
NDLR : Les pilotes sont présentés par écurie selon l’ordre de l’actuel championnat des constructeurs. Cliquez ici pour voir le portrait des 10 premiers pilotes.
Force India
Sergio Perez
Le Mexicain fait partie du grand cirque de la Formule 1 depuis 2011. Il s’est fait connaître avec Sauber lors de ses deux premières saisons, récoltant même un podium, à Montréal en 2012, ce qui demeure son meilleur résultat sur le Circuit Gilles-Villeneuve.
Perez a ensuite passé une saison avec McLaren avant de prendre le chemin de Force India, où il contribue au succès de l’écurie depuis 2014. L’écurie indienne en a surpris plusieurs en terminant 4e au classement lors des deux dernières saisons, et Perez a eu son mot à dire. L’an dernier, il a terminé 17 des 20 épreuves dans les points!
Cette année, la voiture rose n’est pas tout à fait aussi performante que la saison passée, mais le Mexicain a tout de même été en mesure de récolter un podium, en Azerbaïdjan.
Esteban Ocon
Force India a la chance de pouvoir compter sur un bon duo de pilotes avec Perez et Ocon. Le Français aussi s’est démarqué par sa constance au cours de la dernière saison. Il a fait encore mieux que Perez, terminant 18 des 20 épreuves dans les points.
À 21 ans, Ocon en est seulement à sa 2e saison complète en Formule 1 et son avenir semble brillant. Avant la Formule 1, Ocon a remporté les championnats de F3 et de GP3. Mercedes a d’ailleurs rapidement remarqué le Français, l’intégrant à sa filière de jeunes pilotes.
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Lui aussi affecté par une voiture un peu moins performante que l’an dernier, il a obtenu son meilleur résultat de la saison lors du dernier Grand Prix, à Monaco, avec une 6e place.
Le sympathique pilote français sera donc à Montréal pour la 2e fois de sa carrière. Il avait terminé au 6e rang l’an dernier.
Toro Rosso
Pierre Gasly
Il y a beaucoup de jeunes pilotes prometteurs en Formule 1 et Pierre Gasly est un de ceux-là. Le Français a réalisé un coup d’éclat lors du 2e Grand Prix de la saison, à Bahreïn, en prenant la 4e place au volant de sa Toro Rosso au moteur Honda. Une belle façon de se démarquer lorsqu’on dispute sa première saison complète en F1.
Gasly a également bien fait à Monaco avec une 7e place. Il fait partie de la filière Red Bull qui a formé plusieurs excellents pilotes, comme Vettel, Ricciardo, Verstappen et Sainz. Avec l’appui de Red Bull, Gasly a remporté le championnat de GP2 et il a terminé 2e en Super Formula au Japon l’an dernier.
Bref, c’est un nom que vous risquez d’entendre souvent au cours des prochaines saisons. Il sera à Montréal pour la 1re fois.
Brendon Hartley
Les résultats de Brendon Hartley ne sont pas très impressionnants depuis le début de la saison, mais son histoire, elle, est une des plus intéressantes du lot. Hartley a travaillé dur pour accéder à la F1 et sa carrière n’a rien à voir avec le chemin « traditionnel » des jeunes pilotes qui arrivent en F1 très jeunes.
À 28 ans, le Néo-Zélandais dispute sa 1re saison complète en F1. Hartley a été recruté dans la filière de Red Bull à 16 ans, faisant notamment des essais avec Toro Rosso. Mais en 2010, alors qu’il a 20 ans, Red Bull le laisse tomber et il se fait montrer la porte de l’Académie de l’écurie autrichienne.
La carrière de Hartley aurait pu se terminer à ce moment, mais ce fut plutôt un nouveau départ pour lui. Il se recycle en pilote d’endurance. Avec Porsche, il devient double champion du monde d’endurance et remporte les 24 Heures du Mans. L’an dernier, en manque de pilote, Red Bull lui redonne une chance en Formule 1 avec Toro Rosso afin de compléter la saison.
Cette année, il obtient sa place dès le début de la saison, mais en six courses, il n’a toujours pas fait mieux qu’une 10e place à Bakou. Déjà, des rumeurs d’un remplacement par Pascal Wehrlein ont circulé. Il est vrai que Red Bull n’est pas réputée pour sa patience. Mais espérons qu’il pourra s’améliorer et poursuivre sa belle histoire.
Haas
Kevin Magnussen
Kevin Magnussen est en train de se faire toute une réputation en Formule 1. Plus tôt cette saison, Pierre Gasly l’a qualifié du pilote le plus dangereux avec qui il a coursé. L’an dernier, Nico Hulkenberg l’a aussi présenté comme étant le pilote le moins «fair-play» du plateau. En fait, Hulkenberg a aussi utilisé des mots beaucoup plus durs et vulgaires, mais vous avez saisi l’idée!
Bref, Magnussen ne reculera devant rien pour gagner ou défendre une position. Il n’hésitera pas non plus à répondre à ceux qui critiquent son style de pilotage.
Malgré tout, le Danois accomplit du bon travail cette saison avec Haas. Il a récolté les 19 points de l’écurie depuis le début de 2018, en plus d’en avoir échappé plusieurs en Australie en raison d’une roue mal fixée.
Magnussen tentera donc d’ajouter à sa récolte de points à Montréal, là où il en a récolté qu’une seule fois avec une 9e place, en 2014, alors chez McLaren.
Romain Grosjean
Grosjean est capable du meilleur comme du pire, mais depuis quelque temps, c’est assez difficile pour le vétéran. Je vous en parlais d’ailleurs dans ma chronique précédant la course à Monaco. Le pilote français est un des deux pilotes qui n’a récolté aucun point cette saison. En fait, Grosjean a été exclu du top-10 lors des 10 dernières courses, la plus longue séquence du genre présentement en Formule 1.
En plus, il ne s’est pas aidé avec quelques erreurs coûteuses, comme cette sortie de piste sous la voiture de sécurité à Bakou. En Espagne, son dérapage au départ a fait beaucoup jaser, et il a été pénalisé pour cette manœuvre.
Bref, c’est un début de saison très difficile pour Grosjean, mais s’il parvient à retrouver ses repères, il pourrait revenir dans la lutte assez rapidement. La voiture Haas démontre un bon potentiel, et Grosjean, lorsqu’il évite les erreurs, est capable de rivaliser avec les meilleurs. Il l’a prouvé avec plusieurs podiums chez Lotus.
Justement, il en avait obtenu un à Montréal, en 2012, avec une 2e place.
Sauber
Charles Leclerc
Tout comme Pierre Gasly, Charles Leclerc est une autre recrue dont vous devez retenir le nom, car il affiche un énorme potentiel. Le Monégasque n’a pas déçu jusqu’à présent alors qu’il a déjà fait mieux en 6 courses en termes de points que Sauber au complet lors des deux dernières saisons.
Leclerc fait partie de la filière de Ferrari, qui place beaucoup d’espoirs en lui. L’an dernier, il a été sacré champion de F2 et il y a deux ans, champion de GP3.
Âgé de 20 ans seulement, il représente le futur de la Scuderia et on devrait le voir dans l’uniforme rouge au cours des prochaines années. En attendant, Leclerc doit continuer à amasser des points chez Sauber, ce qu’il a fait à Bakou et en Espagne jusqu’à présent. Un passage chez Haas est également à considérer, lui qui a été pilote de développement pour l’écurie américaine.
Il s’agira de sa première expérience à Montréal.
Marcus Ericsson
Le Suédois en est maintenant à sa 5e saison en Formule 1, mais malheureusement pour lui, il a toujours été relégué en fond de grille avec des voitures incapables de suivre le rythme, rendant chaque point amassé aussi précieux qu’une victoire. D’abord chez Caterham pour une saison, puis chez Sauber, Ericsson n’a jamais fait mieux qu’une 18e place au classement des pilotes.
Cette saison, sa voiture démontre davantage de rythme et il a déjà amassé 2 points, ce qu’il n’avait pas été en mesure de faire lors des deux dernières saisons. Le problème, c’est qu’il se retrouve aux côtés d’un prodige en Charles Leclerc et déjà, il se retrouve derrière son jeune coéquipier.
Ericsson n’est pas un mauvais pilote, mais il est difficile de le voir faire le saut parmi de meilleures équipes tellement les jeunes frappent à la porte.
À Montréal, il n’a jamais fait mieux qu’une 13e place.
Williams
Lance Stroll
Parmi les jeunes qui frappent à la porte, on peut bien sûr ajouter le nom de Lance Stroll. Malheureusement pour le Québécois, il est difficile pour lui de se faire justice à bord d’une Williams qui déçoit énormément cette saison.
Même si Lance a terminé dans les points qu’une seule fois en six courses, le Canadien démontre de belles choses, notamment lors des départs. Il a été en mesure de tirer le maximum de la voiture, de gagner des places lors des premiers tours, et surtout, de faire mieux que son coéquipier jusqu’à présent.
Stroll n’a que 19 ans et déjà, sa feuille de route démontre de belles choses. Un podium à Bakou l’an dernier, un départ sur la première ligne de la grille en Italie, et un titre de Formule 3 européen qu’il a dominé outrageusement.
Stroll doit continuer à faire ce qu’il fait, soit tirer le maximum de sa voiture, terminer devant son coéquipier de façon régulière (il a terminé devant Sergey Sirotkin cinq fois en six grands prix) et aller chercher des points lorsque l’occasion se présente. En espérant que Williams sera en mesure d’améliorer la voiture au cours de la saison afin de vraiment voir ce que Stroll peut faire face aux autres.
L’an dernier, chez lui, Stroll avait inscrit les premiers points de sa carrière avec une 9e place.
Sergey Sirotkin
Cette année, malgré son jeune âge, Stroll fait office de vétéran chez Williams, car il est jumelé à une recrue en F1, Sergey Sirotkin.
Le pilote russe peut compter sur un excellent soutien financier (tout comme Stroll), mais son palmarès n’est pas aussi impressionnant. Sirotkin a terminé 3e en GP2 en 2015 et en 2016. L’an dernier, il était pilote d’essai pour l’écurie Renault.
Sirotkin est l’autre pilote, après Grosjean, à n’avoir inscrit aucun point cette saison. Lui aussi souffre beaucoup du manque de performance de la voiture Williams. On attend toujours de voir ce qu’il peut vraiment offrir en piste avec une voiture capable de rivaliser.