« Nous avons de la chance d'être OK tous les deux. C'est grâce à la sécurité de ces voitures qu'on est encore vivants », a reconnu l'Espagnol Fernando Alonso après son spectaculaire accrochage avec le Mexicain Esteban Gutiérrez, dimanche au Grand Prix d'Australie de F1.

« C'était un moment effrayant et je suis heureux de pouvoir être là devant vous. Je suis très reconnaissant à la FIA (Fédération internationale de l'automobile, NDLR) pour les mesures de sécurité qu'elle a mises en place. C'est la seule raison pour laquelle je suis toujours en vie », a affirmé Alonso à la presse après la course.

Le pilote McLaren est sorti indemne, avec seulement un genou endolori, de cet accident qui aurait pu être dramatique. Ces images ont coupé le souffle des spectateurs pendant plusieurs secondes puis ont fait le tour du monde sur les réseaux sociaux.

Au 17e tour, Alonso a accroché la roue arrière gauche de la Haas d'Esteban Gutiérrez, qu'il tentait de dépasser à pleine vitesse, avant le virage 3. Aileron avant détruit, sa McLaren est partie dans le bac à sable, en tonneau dans les airs, et est venue s'écraser contre un rail de sécurité.

Visiblement sonné, l'Espagnol a salué la foule après s'être extirpé de ce qui n'était plus qu'une épave déchiquetée, compressée à la manière du sculpteur contemporain César.

Gutiérrez, qui revient en F1 après une année comme pilote de réserve de Ferrari, s'est précipité vers Alonso après l'accident.

« J'ai eu très très peur. Dès que j'ai vu ce qui se passait dans mon rétroviseur, j'ai été inquiet », a confié l'ancien pilote Sauber. « Je suis sorti de ma voiture le plus vite possible et j'ai couru vers lui. J'étais sacrément soulagé quand j'ai vu que ça allait. »

« Nous n'avons pas beaucoup parlé. Nous étions vraiment choqués tous les deux. Il va falloir que je regarde les images pour mieux comprendre ce qui s'est passé », a ajouté le Mexicain.

Sécurité renforcée

De gros progrès ont été faits pour la sécurité en F1, sous l'égide de la FIA, depuis l'accident mortel du Français Jules Bianchi, très proche d'Alonso, au GP du Japon 2014.

Ainsi, les cockpits des voitures ont encore été renforcés cet hiver : les cloisons latérales ont été rehaussées (de 20 mm) et doivent désormais résister à une force d'écrasement de 50 kilo-Newtons (au lieu de 15 jusqu'à l'an dernier).

En outre, chaque monoplace est désormais surmontée d'une caméra haute-définition destinée à l'analyse approfondie des accidents. La voiture de sécurité virtuelle (VSC) permet de contrôler efficacement la vitesse de toutes les voitures sur une portion de circuit jugée dangereuse.

Enfin, pour 2017, deux projets de cockpits semi-fermés sont actuellement à l'étude, baptisés « halo » et « canopée ».

Alonso, 34 ans, disputait son 253e GP de F1 depuis 2002 mais il était rarement sorti aussi fort de la piste.

« C'était un incident de course. Il nous arrive parfois d'oublier qu'on roule à 300 km à l'heure », a-t-il commenté. L'an dernier, il avait dû déclarer forfait pour ce GP d'Australie à cause d'une commotion cérébrale lors d'un accident aux essais hivernaux de Barcelone.

L'Espagnol n'a pas cherché à accuser Gutiérrez.

« Ce n'est pas de sa faute, on se battait sur la piste, j'ai essayé de le passer à l'aspiration, le mieux possible, et j'ai braqué au dernier moment. C'était peut-être trop tard... »

La direction de course a estimé qu'aucun des deux pilotes n'était responsable.

Après cet accrochage, la course a été interrompue pendant près de 20 minutes le temps de déblayer les débris sur la piste.