Lewis Hamilton (Mercedes) a signé samedi à Melbourne sa 50e position de tête en F1.

La première ligne sera 100 % Mercedes, comme souvent l'an dernier, avec Nico Rosberg à côté du triple champion du monde, dominateur depuis vendredi. Et la deuxième ligne 100 % Ferrari, avec Vettel devant Räikkönen.

Enfin, le Néerlandais Max Verstappen, 18 ans et révélation de la saison dernière, a été l'auteur de la performance du jour dans sa Toro Rosso : une 5e place sur la grille, avec un moteur Ferrari de l'an dernier.

Mais à la veille du premier Grand Prix de la saison, c'est surtout le nouveau format des qualifications qui a focalisé l'attention : très décevant, il s'est attiré une foule de critiques virulentes.

Une réunion des patrons d'écuries aura lieu dimanche pour évoquer la question de ces nouvelles qualifications.

« La F1 va devoir présenter ses excuses aux partisans », est allé jusqu'à dire Christian Horner, le patron de l'écurie Red Bull Racing.

« Le nouveau format est "pourri" », a ajouté son homologue de Mercedes, Toto Wolff.

Tous deux sont des membres influents du Groupe stratégique, qui a décidé dans l'urgence, en février, de modifier un format de qualifications que personne ne remettait en question. Depuis plusieurs mois, les critiques sur la F1 portaient plutôt sur son mode de gouvernance et la répartition inégale de ses revenus commerciaux.

« Je ne vois pas pourquoi tout le monde est surpris. On a tous dit que ça allait arriver. C'est arrivé », a réagi le pilote Ferrari Sebastian Vettel.

Il avait participé en février à une réunion où la plupart des pilotes avaient émis de sérieuses réserves. Pourtant, le Conseil mondial de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) avait ensuite validé cette réforme.

Piment amer

Le nouveau format des qualifications était censé pimenter le spectacle à la veille d'un GP. Les qualifications sont divisées en plusieurs portions (Q1, Q2, Q3). Dans chacune, un chrono se déclenche au bout d'un certain temps, éliminant le pilote le plus lent toutes les 90 secondes, comme un couperet.

Mais cette réforme a eu un effet inverse à celui prévu par ses inventeurs: la plupart des pilotes n'ont pas joué le jeu. Les Mercedes semblant intouchables, ils ne se sont pas battus pour la pole position, préférant économiser leurs pneus pour la course de dimanche.

Plus absurde encore, ce nouveau système a abouti à l'élimination de pilotes qui étaient pourtant en train... d'améliorer leur meilleur tour, comme Romain Grosjean (Haas)!

« À la fin de la séance, il n'y a plus aucune voiture sur la piste, alors que les amateurs veulent qu'on se batte à la limite, au moment où la piste est supposée être la meilleure », a déploré Vettel.

À quatre minutes de la fin de la Q3, lui et Räikkönen, l'autre pilote Ferrari, sont carrément sortis de leur voiture et sont allés se faire peser, devant les caméras de télévision. Au-delà de la question des nouvelles qualifications, on ne peut toutefois pas exclure une part de calcul de leur part, pour masquer l'écart réel entre les Flèches d'Argent de Mercedes et les monoplaces rouges.

Reste que question frissons, la F1 pouvait rêver mieux.

« J'ai la nostalgie des qualifications à l'ancienne », a reconnu Hamilton.

« Il ne faut pas faire l'autruche et en tirer des leçons. Le spectacle n'était pas bon », a souligné Horner, en utilisant une métaphore très australienne.

Mercedes et Ferrari

De quoi envisager un retour en arrière?

« On fait tout ce qu'on peut pour améliorer le spectacle et si on n'y arrive pas, il faut en parler », a glissé Wolff.

L'autre patron de Mercedes, le légendaire Niki Lauda, a abondé dans ce sens.

« On en reparlera avant le GP de Bahreïn. Tout le monde peut faire des erreurs, c'est une grosse erreur. »

Interrogé par le magazine britannique Autosport, Bernie Ecclestone, le promoteur de la F1, qui est resté à Londres, a rappelé qu'il « n'était pas enthousiasmé par le nouveau format, dès le départ. Mais maintenant on l'a, jusqu'à ce qu'on arrive à le changer ».

En tout cas, ces nouvelles qualifications ont accouché d'une grille de départ sans surprise.

Grille de départ :

1re ligne

Lewis Hamilton (GBR/Mercedes)

Nico Rosberg (ALL/Mercedes)

2e ligne

Sebastian Vettel (ALL/Ferrari)

Kimi Räikkönen (FIN/Ferrari)

3e ligne

Max Verstappen (P.-B./Toro Rosso-Ferrari)

Felipe Massa (BRÉ/Williams-Mercedes)

4e ligne

Carlos Sainz fils (ESP/Toro Rosso-Ferrari)

Daniel Ricciardo (AUS/Red Bull-TAG Heuer)

5e ligne

Sergio Pérez (MEX/Force India-Mercedes)

Nico Hülkenberg (ALL/Force India-Mercedes)

6e ligne

Valtteri Bottas (FIN/Williams-Mercedes)

Fernando Alonso (ESP/McLaren-Honda)

7e ligne

Jenson Button (GBR/McLaren-Honda)

Jolyon Palmer (GBR/Renault)

8e ligne

Kevin Magnussen (DAN/Renault)

Marcus Ericsson (SUÈ/Sauber-Ferrari)

9e ligne

Felipe Nasr (BRÉ/Sauber-Ferrari)

Daniil Kvyat (RUS/Red Bull-TAG Heuer)

10e ligne

Romain Grosjean (FRA/Haas-Ferrari)

Esteban Gutiérrez (MEX/Haas-Ferrari)

11e ligne

Pascal Wehrlein (ALL/Manor-Mercedes)

Rio Haryanto (INA/Manor-Mercedes)

Note : Haryanto, auteur du 21e temps, en Q1, a été pénalisé de trois places sur la grille suite à un accrochage avec Grosjean (Haas) pendant la 3e et dernière séance d'essais libres.

Qualifications no 3 : 

1. Lewis Hamilton (GBR/Mercedes) 1:23.837 (moyenne : 227,713 km/h)

2. Nico Rosberg (ALL/Mercedes) 1:24.197

3. Sebastian Vettel (ALL/Ferrari) 1:24.675

4. Kimi Räikkönen (FIN/Ferrari) 1:25.033

5. Max Verstappen (P.-B./Toro Rosso-Ferrari) 1:25.434

6. Felipe Massa (BRÉ/Williams-Mercedes) 1:25.458

7. Carlos Sainz fils (ESP/Toro Rosso-Ferrari) 1:25.582

8. Daniel Ricciardo (AUS/Red Bull-TAG Heuer) 1:25.589

Qualifications no 2

1. Lewis Hamilton (GBR/Mercedes) 1:24.605 (Q) (moyenne : 225,646 km/h)

2. Nico Rosberg (ALL/Mercedes) 1:24.796 (Q)

3. Sebastian Vettel (ALL/Ferrari) 1:25.257 (Q)

4. Carlos Sainz Jr (ESP/Toro Rosso-Ferrari) 1:25.384 (Q)

5. Daniel Ricciardo (AUS/Red Bull-TAG Heuer) 1:25.599 (Q)

6. Kimi Räikkönen (FIN/Ferrari) 1:25.615 (Q)

7. Max Verstappen (P.-B./Toro Rosso-Ferrari) 1:25.615 (Q)

8. Felipe Massa (BRÉ/Williams-Mercedes) 1:25.644 (Q)

Éliminés :

9. Sergio Pérez (MEX/Force India-Mercedes) 1:25.753

10. Nico Hülkenberg (ALL/Force India-Mercedes) 1:25.865

11. Valtteri Bottas (FIN/Williams-Mercedes) 1:25.961

12. Fernando Alonso (ESP/McLaren-Honda) 1:26.125

13. Jenson Button (GBR/McLaren-Honda) 1:26.304

14. Jolyon Palmer (GBR/Renault) 1:27.601

15. Kevin Magnussen (DAN/Renault) 1:27.742

Qualifications no 1 :

1. Lewis Hamilton (GBR/Mercedes) 1:25.351 (Q) (moyenne : 223,674 km/h)

2. Felipe Massa (BRÉ/Williams-Mercedes) 1:25.918 (Q)

3. Fernando Alonso (ESP/McLaren-Honda) 1:26.537 (Q)

4. Nico Hülkenberg (ALL/Force India-Mercedes) 1:26.550 (Q)

5. Kimi Räikkönen (FIN/Ferrari) 1:26.579 (Q)

6. Sergio Pérez (MEX/Force India-Mercedes) 1:26.607 (Q)

7. Jenson Button (GBR/McLaren-Honda) 1:26.740 (Q)

8. Max Verstappen (P.-B./Toro Rosso-Ferrari) 1:26.934 (Q)

9. Nico Rosberg (ALL/Mercedes) 1:26.934 (Q)

10. Sebastian Vettel (ALL/Ferrari) 1:26.945 (Q)

11. Daniel Ricciardo (AUS/Red Bull-TAG Heuer) 1:26.945 (Q)

12. Carlos Sainz Jr (ESP/Toro Rosso-Ferrari) 1:27.057 (Q)

13. Valtteri Bottas (FIN/Williams-Mercedes) 1:27.135 (Q)

14. Jolyon Palmer (GBR/Renault) 1:27.241 (Q)

15. Kevin Magnussen (DAN/Renault) 1:27.297 (Q)

Éliminés :

16. Marcus Ericsson (SUÈ/Sauber-Ferrari) 1:27.435

17. Felipe Nasr (BRÉ/Sauber-Ferrari) 1:27.958

18. Daniil Kvyat (RUS/Red Bull-TAG Heuer) 1:28.006

19. Romain Grosjean (FRA/Haas-Ferrari) 1:28.322

20. Esteban Gutiérrez (MEX/Haas-Ferrari) 1:29.606

21. Rio Haryanto (INA/Manor-Mercedes) 1:29.627

22. Pascal Wehrlein (ALL/Manor-Mercedes) 1:29.642

NDLR : L'heure de qualifications est divisée en 3 parties. Dans la 1re (Q1) toutes les voitures sont en piste pendant 16 minutes. Seuls les auteurs des 15 meilleurs temps restent en course pour la 2e phase (Q2), qui dure 15 minutes. Enfin, les 8 meilleures voitures de Q2 luttent pour la position de tête pendant 14 minutes dans la 3e phase (Q3). Les temps sont remis à zéro à la fin des Q1 et Q2.