L’écurie Red Bull devrait annoncer, dans le cadre du Grand Prix de Belgique, l’embauche de Daniel Ricciardo comme coéquipier de Sebastian Vettel à partir de l’an prochain.

Était-il le premier choix de Red Bull? On peut en douter, sinon pourquoi aurait-on négocié jusqu’à la semaine dernière avec Kimi Räikkönen?

Il faudra attendre quelques jours/semaines/mois avant que les langues se délient et que l’on sache véritablement pourquoi le Finlandais, par ailleurs un bon ami de Vettel, n’a pas joint les rangs de l’écurie triple championne du monde.

La seule raison rationnelle de refuser un volant garantissant (presque) des victoires, c’est de ne pas accepter un statut de pilote no 2. Ou de vouloir conserver son propre style de vie (plus relax) à tout prix.

Pour Red Bull, le choix de Räikkönen paraissait judicieux à l’approche de la saison 2014, qui sera marquée par un grand bouleversement sur le plan technique (moteur V6 turbo, systèmes de récupération d’énergie, etc, etc). Les voitures seront passablement modifiées, et un pilote d’expérience aurait pu aider l’écurie à se dépatouiller d’éventuels problèmes.

Le pilote de 33 ans remplissait aussi un critère important de l’écurie Red Bull, qui vise non seulement le titre des pilotes mais aussi celui des constructeurs.

Chez Red Bull, on considère que le pilote no 2 doit récolter 200 points dans l’année pour atteindre cet objectif.

Qu’a fait Mark Webber au cours des dernières saisons?

2010: 242 points
2011: 258 points
2012: 179 points
2013: 199 points *

* Projection à partir de ses 105 points après 10 des 19 courses au calendrier

Le pilote finlandais est plus que capable d’obtenir une telle récolte. Rappelons son actuelle séquence de 26 courses consécutives terminées dans les points, ce qui lui a permis de battre le record de Michael Schumacher (25 courses, de la Hongrie 2001 à la Malaisie 2003; mais on ne donnait des points qu’aux six premiers en 2001-2002).

Daniel Ricciardo pourra-t-il démontrer une telle constance?

L’Australien de 24 ans fait très peu d’erreurs. En 11 Grands Prix chez Hispania en 2011 puis en 29 courses avec Toro Rosso en 2012-2013, aucun de ses abandons n’est dû à une erreur de pilotage.

Donc s’il ne subit pas de bris mécanique, il termine ses courses en récoltant un point ici et là lorsque l’occasion se présente.

Ses performances en qualifications sont aussi plus probantes que celles de son coéquipier Jean-Éric Vergne, qu’il domine 6 à 3. Avec parfois de petits exploits (7e à Shanghai, 6e à Silverstone et au Nurburgring).

La demi-journée de roulage qu’il a obtenue avec Red Bull lors des essais privés de Silverstone (17-18-19 juillet) aura suffi à convaincre/rassurer Red Bull sur ses capacités d’analyse technique du comportement de sa voiture.

Reste qu’il a encore tout à prouver. Quitte à accepter de jouer les seconds violons au cours de sa première saison au sein de la maison mère.

Du côté de Ferrari

Une façon d’analyser la valeur d’un deuxième pilote est le ratio des points récoltés par rapport au pilote no 1 de l’écurie.

Regardons ce qu’a fait Felipe Massa au cours des dernières années :

2010 : 57 % des points de Fernando Alonso
2011 : 46 %
2012 : 44 %
2013 : 46 %

On note une baisse de 2010 à 2011 qui n’a jamais été redressée.

De plus, Massa a brisé en Australie un record peu enviable : le plus grand nombre de Grand Prix disputés avec la Scuderia sans décrocher de victoire, soit 68 (maintenant 76). Jean Alesi avait fait 67 courses chez Ferrari avant de triompher au Grand Prix du Canada en 1995.

Et Massa n’aide pas sa cause avec des « erreurs non provoquées » : sortie de piste à Monaco (L3), au Canada (Q2) et à Silverstone (L2); abandon sur tête-à-queue au Nurburgring.

Quels sont les remplaçant possibles de Massa?

Kimi Räikkönen? Celui dont on s’était débarrassé à la fin de la saison 2009 (tout en lui payant son salaire pour l’année restante à son contrat) pour faire place à Fernando Alonso? Il lui faudrait marcher sur son orgueil…

Nico Hülkenberg? On le dit en audition chez Sauber, une écurie motorisée par Ferrari.

Jules Bianchi, pilote Ferrari depuis décembre 2009? Encore trop vert.

La presse britannique tente de faire mousser la candidature de Paul di Resta (comme elle l’avait fait l’an passé envers McLaren qui lui a préféré Sergio Perez). Ce serait une surprise.

En fait j’aimerais savoir ce que les gens de Sauber disent à Ferrari sur Hülkenberg…

Une pensée pour Robert

Non, pas Robert Kubica, toujours en rallye et de plus en plus loin de la F1.

Robert Wickens, un pilote canadien (né à Guelph en Ontario) qui vient de remporter sa première course en DTM, sur une Mercedes, au Nurburgring dimanche dernier.

Et dire que…

Wickens a déjà fait partie de la filière Red Bull. Hé oui, celle qui a assuré la carrière de Daniel Ricciardo en F1.

Mystérieusement (le marché canadien n’est pas assez important pour Red Bull?), on l’a écarté de la filière à la fin de la saison 2009, malgré sa 2^e place au Championnat européen de F2.

Cela ne l’a pas empêché de briller par la suite : 2^e de la série GP3 en 2010, champion de Formule Renault 3.5 en 2011 devant deux pilotes Red Bull, soit son coéquipier Vergne (2^e) et Ricciardo (5^e). Sans avenir en F1 malgré un test avec Marussia, il a dû se tourner vers le DTM l’an passé.

Par contre, Wickens n’a que 24 ans. Pourrait-il suivre les traces de Paul di Resta, que Mercedes a placé en F1 à l’âge de 25 ans après quatre saisons de DTM?

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