Je veux attirer l'attention
Course mardi, 6 nov. 2012. 19:03 dimanche, 15 déc. 2024. 13:03
Chers internautes, c'est avec un immense plaisir que je me joins à l'équipe du RDS.ca. Régulièrement, vous pourrez lire mes chroniques qui vous permettront de suivre de l'intérieur ma participation aux différentes courses en Amérique du Nord.
Je vais participer à la dernière épreuve Nascar de la série Nationwide le 17 novembre prochain à Homestead en Floride. Je vais me retrouver derrière le volant de la voiture numéro 27 de l'écurie GC Motosports. Il s'agit de la même équipe qui m'avait donné la chance lors de la dernière course Nascar sur le Circuit Gilles-Villeneuve l'été dernier.
L'écurie appartient au Canadien Steve Meehan, qui me permet aussi de courir dans la série Canadian Tire. Il essaie de monter son équipe au plus haut niveau possible et d'attirer le plus de commanditaires canadiens.
Je m'attends à ce que cette dernière course de la saison soit mouvementée, d'autant plus que le classement est très serré. L'épreuve permettra de couronner le champion de la série. Actuellement, Ricky Stenhouse et Elliot Sadler sont sur un pied d'égalité au sommet du classement avec 1170 points chacun. Je sais que mon équipe n'a pas de chance pour le championnat, mais ça ne diminue en rien ma volonté de bien performer.
Je suis heureux d'avoir l'opportunité de participer à cet événement, car plus un pilote se fait voir aux États-Unis, mieux sont ses chances d'attirer l'attention, ce qui peut éventuellement ouvrir des portes. C'est pour cette raison que depuis quelques années, je ne refuse pas les invitations à participer aux épreuves en ARCA et en K & N notamment. En tant que pilote canadien, je sais que je fais ouvrir des yeux quand je gagne. J'essaie donc de me mettre en vitrine si vous me permettez l'analogie, mais je ne pouvais pas manquer cette opportunité de participer à nouveau à une course de la série Nationwide, qui se déroulera sur un ovale à Miami.
Notre objectif de course n'est pas le même que ceux qui luttent pour le titre. Si on pouvait prendre une place parmi les 15 premiers sur les 43 participants, ce serait très bien. Même de simplement rallier le fil d'arrivée serait très bon pour les commanditaires.
Si cette épreuve pouvait me permettre de décrocher un volant pour toute la saison 2013, je serais comblé. Je suis à la recherche de partenaires pour m'appuyer l'an prochain et qui me permettraient d'avoir un volant permanent. C'est mon objectif actuellement.
Au niveau commandite, c'est à recommencer chaque année, ce qui, il ne faut pas se le cacher, est difficile mentalement. Pour un pilote célibataire, c'est une chose, mais présentement j'ai une famille. Avant chaque saison, c'est l'incertitude qui règne et ce n'est jamais facile. La situation est souvent un véritable casse-tête et provoque des maux de tête. Heureusement, j'arrive à me trouver un volant tous les ans. Ce que je trouve dommage, c'est que j'arrive au sommet de mes capacités et que je suis mature comme pilote, mais je n'arrive toujours pas à m'assurer d'un financement pour avoir un volant permanent en Nationwide. C'est une période stressante et difficile parce que je travaille sur plusieurs séries en même temps.
À mes débuts en course, j'ai connu passablement de succès en piste et honnêtement, je ne croyais pas que ce serait aussi ardu de décrocher un volant régulier. D'un autre côté, la conjoncture a changé au fil des ans avec la loi antitabac, qui a conduit notamment à la disparition du programme Player's. Comme pilote canadien, c'est loin d'être évident de percer.
Si on voit moins de pilotes québécois dans les grandes séries, c'est surtout et avant tout une question de budget. Il faut toujours se battre pour obtenir du financement. C'est parfois épuisant.
S'adapter à chaque fois
C'est évident qu'il n'est pas toujours facile de s'adapter à une série quand on ne fait que quelques courses. Ça exige une nouvelle adaptation à chaque occasion. Ça peut paraître simpliste, mais de simplement s'adapter au siège de la voiture, ça demande du temps. La voiture Nationwide est aussi plus large, les cadrans sont différents et les commandes aussi. Quand tu roules à 200 m/h, ces petites différences sont importantes. L'adaptation est la partie ingrate pour un pilote itinérant comme moi. Quand tu es dans une série à temps plein, tu n'as pas besoin de tout refaire parce que tu connais ta voiture par coeur.
En 2012, être coureur automobile ne veut pas dire simplement prendre place dans la voiture et courir. Il faut aussi participer à la recherche de commanditaires et participer à de nombreuses activités promotionnelles. Pour les pilotes, ça fait partie due la business. Par le passé, j'ai eu la chance d'être aidé par Procter & Gamble, Tide et Walmart. Ces dernières années, j'ai pu compter sur Dodge. Je peux donc affirmer que je suis de plus en plus à l'aise avec tout ce qui touche l'autre côté de notre travail. Ça fait partie du métier.
Par ailleurs, je suis en discussions pour participer à la série de camions Craftman l'an prochain. C'est quelque chose que j'aimerais essayer si la série s'installe à Mosport en Ontario. Je connais le circuit et je pense que je pourrais faire quelque chose de bien.
Je préfère le Nationwide
J'aurai 26 ans le 20 novembre prochain et je pilote depuis plusieurs années. Mon vécu m'a permis de courir dans plusieurs séries et je dois dire que les courses avec des voitures de type Nascar sont mes préférées parce qu'elles sont plaisantes à conduire. Je m'amuse dans ces voitures. Le monde du Nascar est à la fois petit et grand. J'ai adoré aussi mon expérience en Champ Car, mais c'est un univers qui est difficile à pénétrer et très dispendieux. En tant que pilote, je préfère le Nascar.
J'ai la course qui coule dans le sang, c'est héréditaire. Mon père participait à des courses stock-car sur terre battue. Ça me fait penser au Nascar, où l'ambiance est familiale et où les courses sont toujours spectaculaires. En plus, il y a des contacts entre les voitures, ce qui ajoute au spectacle.
Les pilotes Nascar sont des passionnés et il est fréquent de les voir participer à plusieurs courses dans les différentes séries pendant la même saison. Par exemple au hockey, vous ne verrez pas un joueur de la LNH aller jouer dans les rangs inférieurs pour le plaisir alors qu'en Nascar, les pilotes veulent simplement courser. Un vétéran comme Kyle Busch va participer aux épreuves dans les différentes séries. Il y a aussi Ty Dillon, un des meilleurs en Nationwide, qui a couru à Montréal en série Canadian Tire. Ça fait le charme du Nascar.
Trois-Rivières en relève à Montréal?
Ce serait incroyable si l'épreuve Nationwide de Montréal pouvait être présentée à Trois-Rivières. Les spectateurs adoreraient cette course dans les rues de cette ville et l'ambiance serait très Nascar puisqu'on pourrait y installer des motorisés pour les familles. Je ne sais pas si Nascar acceptera de déménager ses pénates dans cette ville de la Mauricie, car il est peut-être déjà un peu tard pour le calendrier de 2013. On ne sait jamais pour les autres années.
Je n'ai pas été surpris d'entendre que Mosport souhaitait aussi récupérer la course de Montréal. Ron Fellows est propriétaire d'une piste là-bas et il travaille sur le dossier depuis longtemps. Il vise aussi une course en camions.
C'est dommage que Montréal n'ait pas pu conserver son épreuve. Je sais que François Dumontier adore le Nascar, mais il n'a pas pu obtenir une bonne date au calendrier pour attirer de gros noms de la série Sprint. Quand les courses Sprint et Nationwide étaient géographiquement près l'une de l'autre, certains pilotes pouvaient faire les deux épreuves, mais comme Montréal était trop loin, le promoteur ne pouvait pas attirer les tops canons.
*propos recueillis par Robert Latendresse
Je vais participer à la dernière épreuve Nascar de la série Nationwide le 17 novembre prochain à Homestead en Floride. Je vais me retrouver derrière le volant de la voiture numéro 27 de l'écurie GC Motosports. Il s'agit de la même équipe qui m'avait donné la chance lors de la dernière course Nascar sur le Circuit Gilles-Villeneuve l'été dernier.
L'écurie appartient au Canadien Steve Meehan, qui me permet aussi de courir dans la série Canadian Tire. Il essaie de monter son équipe au plus haut niveau possible et d'attirer le plus de commanditaires canadiens.
Je m'attends à ce que cette dernière course de la saison soit mouvementée, d'autant plus que le classement est très serré. L'épreuve permettra de couronner le champion de la série. Actuellement, Ricky Stenhouse et Elliot Sadler sont sur un pied d'égalité au sommet du classement avec 1170 points chacun. Je sais que mon équipe n'a pas de chance pour le championnat, mais ça ne diminue en rien ma volonté de bien performer.
Je suis heureux d'avoir l'opportunité de participer à cet événement, car plus un pilote se fait voir aux États-Unis, mieux sont ses chances d'attirer l'attention, ce qui peut éventuellement ouvrir des portes. C'est pour cette raison que depuis quelques années, je ne refuse pas les invitations à participer aux épreuves en ARCA et en K & N notamment. En tant que pilote canadien, je sais que je fais ouvrir des yeux quand je gagne. J'essaie donc de me mettre en vitrine si vous me permettez l'analogie, mais je ne pouvais pas manquer cette opportunité de participer à nouveau à une course de la série Nationwide, qui se déroulera sur un ovale à Miami.
Notre objectif de course n'est pas le même que ceux qui luttent pour le titre. Si on pouvait prendre une place parmi les 15 premiers sur les 43 participants, ce serait très bien. Même de simplement rallier le fil d'arrivée serait très bon pour les commanditaires.
Si cette épreuve pouvait me permettre de décrocher un volant pour toute la saison 2013, je serais comblé. Je suis à la recherche de partenaires pour m'appuyer l'an prochain et qui me permettraient d'avoir un volant permanent. C'est mon objectif actuellement.
Au niveau commandite, c'est à recommencer chaque année, ce qui, il ne faut pas se le cacher, est difficile mentalement. Pour un pilote célibataire, c'est une chose, mais présentement j'ai une famille. Avant chaque saison, c'est l'incertitude qui règne et ce n'est jamais facile. La situation est souvent un véritable casse-tête et provoque des maux de tête. Heureusement, j'arrive à me trouver un volant tous les ans. Ce que je trouve dommage, c'est que j'arrive au sommet de mes capacités et que je suis mature comme pilote, mais je n'arrive toujours pas à m'assurer d'un financement pour avoir un volant permanent en Nationwide. C'est une période stressante et difficile parce que je travaille sur plusieurs séries en même temps.
À mes débuts en course, j'ai connu passablement de succès en piste et honnêtement, je ne croyais pas que ce serait aussi ardu de décrocher un volant régulier. D'un autre côté, la conjoncture a changé au fil des ans avec la loi antitabac, qui a conduit notamment à la disparition du programme Player's. Comme pilote canadien, c'est loin d'être évident de percer.
Si on voit moins de pilotes québécois dans les grandes séries, c'est surtout et avant tout une question de budget. Il faut toujours se battre pour obtenir du financement. C'est parfois épuisant.
S'adapter à chaque fois
C'est évident qu'il n'est pas toujours facile de s'adapter à une série quand on ne fait que quelques courses. Ça exige une nouvelle adaptation à chaque occasion. Ça peut paraître simpliste, mais de simplement s'adapter au siège de la voiture, ça demande du temps. La voiture Nationwide est aussi plus large, les cadrans sont différents et les commandes aussi. Quand tu roules à 200 m/h, ces petites différences sont importantes. L'adaptation est la partie ingrate pour un pilote itinérant comme moi. Quand tu es dans une série à temps plein, tu n'as pas besoin de tout refaire parce que tu connais ta voiture par coeur.
En 2012, être coureur automobile ne veut pas dire simplement prendre place dans la voiture et courir. Il faut aussi participer à la recherche de commanditaires et participer à de nombreuses activités promotionnelles. Pour les pilotes, ça fait partie due la business. Par le passé, j'ai eu la chance d'être aidé par Procter & Gamble, Tide et Walmart. Ces dernières années, j'ai pu compter sur Dodge. Je peux donc affirmer que je suis de plus en plus à l'aise avec tout ce qui touche l'autre côté de notre travail. Ça fait partie du métier.
Par ailleurs, je suis en discussions pour participer à la série de camions Craftman l'an prochain. C'est quelque chose que j'aimerais essayer si la série s'installe à Mosport en Ontario. Je connais le circuit et je pense que je pourrais faire quelque chose de bien.
Je préfère le Nationwide
J'aurai 26 ans le 20 novembre prochain et je pilote depuis plusieurs années. Mon vécu m'a permis de courir dans plusieurs séries et je dois dire que les courses avec des voitures de type Nascar sont mes préférées parce qu'elles sont plaisantes à conduire. Je m'amuse dans ces voitures. Le monde du Nascar est à la fois petit et grand. J'ai adoré aussi mon expérience en Champ Car, mais c'est un univers qui est difficile à pénétrer et très dispendieux. En tant que pilote, je préfère le Nascar.
J'ai la course qui coule dans le sang, c'est héréditaire. Mon père participait à des courses stock-car sur terre battue. Ça me fait penser au Nascar, où l'ambiance est familiale et où les courses sont toujours spectaculaires. En plus, il y a des contacts entre les voitures, ce qui ajoute au spectacle.
Les pilotes Nascar sont des passionnés et il est fréquent de les voir participer à plusieurs courses dans les différentes séries pendant la même saison. Par exemple au hockey, vous ne verrez pas un joueur de la LNH aller jouer dans les rangs inférieurs pour le plaisir alors qu'en Nascar, les pilotes veulent simplement courser. Un vétéran comme Kyle Busch va participer aux épreuves dans les différentes séries. Il y a aussi Ty Dillon, un des meilleurs en Nationwide, qui a couru à Montréal en série Canadian Tire. Ça fait le charme du Nascar.
Trois-Rivières en relève à Montréal?
Ce serait incroyable si l'épreuve Nationwide de Montréal pouvait être présentée à Trois-Rivières. Les spectateurs adoreraient cette course dans les rues de cette ville et l'ambiance serait très Nascar puisqu'on pourrait y installer des motorisés pour les familles. Je ne sais pas si Nascar acceptera de déménager ses pénates dans cette ville de la Mauricie, car il est peut-être déjà un peu tard pour le calendrier de 2013. On ne sait jamais pour les autres années.
Je n'ai pas été surpris d'entendre que Mosport souhaitait aussi récupérer la course de Montréal. Ron Fellows est propriétaire d'une piste là-bas et il travaille sur le dossier depuis longtemps. Il vise aussi une course en camions.
C'est dommage que Montréal n'ait pas pu conserver son épreuve. Je sais que François Dumontier adore le Nascar, mais il n'a pas pu obtenir une bonne date au calendrier pour attirer de gros noms de la série Sprint. Quand les courses Sprint et Nationwide étaient géographiquement près l'une de l'autre, certains pilotes pouvaient faire les deux épreuves, mais comme Montréal était trop loin, le promoteur ne pouvait pas attirer les tops canons.
*propos recueillis par Robert Latendresse