Un gros nuage plane au-dessus de la tête de Patrick. Pour une deuxième fois cette saison, dame nature est venue mettre un terme aux espoirs de Patrick Carpentier de participer à la course de Bristol, cinquième épreuve de la coupe Sprint.

C‘est la deuxième fois cette saison que les qualifications sont annulées à cause de la pluie. La grille de départ est alors formée selon un compliqué système qui garanti une place pour les cinq premières courses de la saison aux 35 premières voitures au classement général de l'an dernier. Ensuite, on ajoute le dernier pilote à avoir gagné une course et qui n'est pas dans le top 35. Puis, le plus récent champion qui n'est pas lui aussi dans ce fameux top 35 est ajouté. Finalement, un certain nombre de pilotes maintenant dans le top 35 et d'autres qui ont tentés de se qualifier le plus souvent ont droit à leur place sur la grille.

Encore là je ne suis pas tout à fait certain de ce que j'avance car au moment d'écrire ces lignes, je n'ai pas accès à un livre de règlements et j'avoue y perdre mon latin. En fait, je suis sur la route, de retour de Floride après avoir couvert la semaine de la moto à Daytona pour Énergie et être allé faire un tour à Sebring pour les 12 heures. En passant, je n'ai pas vu JV là-bas, mais laissez-moi vous dire que la Peugeot est impressionnante. C'est d'ailleurs en appelant Patrick alors que j'étais sur la route qu'il m'a appris sa non-participation à la course de Bristol à cause de l'annulation de la qualification. Ce dernier était particulièrement déçu et avouait s'inquiéter du fait qu'on ne se rappellerait sans doute pas en juillet prochain qu'il ne sera peut-être pas dans le top 35 en partie à cause de non-participation due à l'annulation des séances de qualification. Compte sur moi pour leur rappeler Patrick. Il est d'ailleurs temps pour NASCAR de modifier son règlement, de loin, trop injuste pour ceux qui tentent de se faire une place au soleil.

Rappelons d'abord que les qualifications en NASCAR ont lieux le vendredi après une seule séance d'entraînement. Après les qualifications, il y a d'autres essais libres dont « happy hour » la dernière présence en piste avant la course. Déjà là je pense qu'il y a un problème. Le règlement du top 35 a été instauré afin de garantir aux réguliers de la série, une place au départ de chaque course. Ceux qui viennent faire des apparitions sporadiques, ne peuvent ainsi déloger un Jimmy Johnson, un Jeff Gordon ou un Dale Earnhardt qui aurait eu une malchance en qualification. Si on tient à garder mordicus le règlement du top 35 qui protège les réguliers de la série, on se doit donner une seconde chance aux go or go homers de se qualifier si jamais la pluie se met de la partie le vendredi. Déjà cette année, on a fait un pas dans la bonne direction en regroupant ceux qui n'ont pas une place garantie lors des qualifications afin que ces derniers bénéficient des mêmes conditions de piste. On les fait d'ailleurs partir les derniers alors que ces conditions sont en général meilleures. En NASCAR c'est au hasard qu'on détermine l'ordre de départ pour les qualifications un à un en piste. Normalement une cinquantaine de voitures tentent de ravir une des 43 places disponibles. Si par malheur, la pluie vient empêcher un seul des prétendants de se qualifier, on annule automatiquement la séance et on forme la grille selon la méthode décrite un peu plus haut.

Je pense qu'en cas de pluie, on pourrait garantir au top 35 leur place sur la grille selon leur classement et on devrait trouver un trou dans l'horaire pour permettre aux autres pilotes de pouvoir tenter de participer à la course en se qualifiant pour les positions de 36 à 43. Une quinzaine de voitures ne prendraient pas plus d'une demi-heure à se qualifier. Ça pourrait être le samedi ou pourquoi pas le dimanche en fin d'avant-midi, juste avant l'épreuve. Ça permettrait aux équipes de faire tous les essais avec tout le monde et ça donnerait un peu de visibilité à ceux qui ne réussiraient pas à se qualifier pour la course.

N'oublions pas que les dépenses sont pratiquement les mêmes pour ceux qui font la course par rapport à ceux qui retournent chez eux. De toutes façons NASCAR se doit de faire quelque chose; à près de 400 000$ le week-end de course, combien d'équipes peuvent se permettre de ne pas se qualifier? Combien de temps encore NASCAR peut se permettre de renvoyer des équipes, sans leur donner la moindre chance de se qualifier. Et pour qu'une équipe fasse le top 35, il faut qu'elle soit en mesure de pouvoir se qualifier et courir. C'est le principe de la saucisse… et les Américains devraient comprendre ça, eux qui en mangent en quantité industrielle