TROIS-RIVIÈRES - Il aurait été dommage que le plaisir engendré par la 45e édition du Grand Prix de Trois-Rivières soit assombri par un pilote gravement blessé.

Malgré les moments épeurants, les gens ont pu quitter le site avec le cœur léger même si une bataille en fin de course entre Louis-Philippe Dumoulin et Andrew Ranger aurait été électrisante. Cependant, il faut comprendre la décision des officiels du NASCAR de conclure l’épreuve sans le dénouement final.

En ce qui concerne les pilotes, ils réalisent mieux que quiconque les dangers auxquels ils s’exposent, mais ils vivent très bien avec cette réalité.

Dumoulin trouve son aise

« Heureusement, NASCAR fait tellement bien son travail au niveau de la sécurité. On est au courant que ça contient un danger, mais on aime jouer avec le feu. Je suis content que Xavier (Coupal) soit correct et on est prêt à recommencer lors de la prochaine course », a déclaré Jean-François qui a frôlé une présence sur le podium.

Bien sûr, l’équipe médicale a hérité d’un boulot colossal en fin d’épreuve et ils ont relevé le défi haut la main.

« Je suis très heureux de l’intervention de l’équipe médicale qui était appuyée par le CHRTR et je dois souligner leur excellent travail », a mentionné le directeur général, Dominic Fugère.

Le bilan fort positif de l’événement n’a donc pas été affecté par la malchance survenue à Coupal. Fugère pouvait se réjouir. « On est très heureux, nous étions au-delà des billets vendus depuis le début de la semaine et nous avons eu une grosse pointe de vente de vendredi à dimanche », a-t-il précisé en vantant l’apport des 600 bénévoles.

Des bémols sont inévitables et l’abondance de drapeaux jaunes se classe dans cette catégorie.

« C’est sans grande surprise que les courses à Trois-Rivières attirent plusieurs drapeaux jaunes. C’est le cas parce que plusieurs pilotes effectuent seulement quelques courses dans le championnat et ils foncent avec le couteau entre les dents. C’est certain que ça crée plus de brasse-camarade parce que les pilotes n’ont souvent rien à perdre et c’est ce qui est arrivé sur l’accident majeur alors que Coupal et Camirand ne visaient que la victoire », a répondu le directeur général.

Ces pilotes moins expérimentés ou moins soucieux du championnat des pilotes de la série ont provoqué quelques accrochages et Jacques Villeneuve l’a constaté à ses dépens.

« C’est un peu ridicule, ça ne doit pas devenir un derby de démolition. Je fais cette course puisque les fans québécois sont nombreux, pour ne pas laisser tomber le Canada et pour supporter le Grand Prix de Trois-Rivières ainsi que mes commanditaires. Ce n’est pas le fun que ça tourne ainsi », a mentionné Villeneuve en déplorant que des pilotes mettent parfois la « switch à off »

Il a même tapé une dernière fois sur les autres pilotes en disant qu'il avait hâte de participer à une prochaine course plus professionnelle.

Un retour possible pour le rallycross

Dans cette semaine chargée de courses, la première présence du rallycross en Amérique du Nord a conquis plusieurs amateurs. Les négociations sont déjà entamées pour répéter l’expérience en 2015 et les deux partis semblent intéressés par ce scénario.

« On peut sans doute l’espérer, nous sommes heureux du déroulement tout comme les équipes ainsi que la FIA et IMG, mais il faut encore discuter des conditions. Comme je le dis souvent, les fiançailles ont été une réussite, il reste maintenant à voir pour le mariage », a imagé Fugère.

L’ajout de cette série internationale comporte toutefois un risque financier notamment en raison des modifications apportées au circuit avec l’ajout de la portion en terre battue. La réponse sur la rentabilité de cette aventure demeure à obtenir.

« Je n’ai aucune idée pour l’instant, mais l’important était de transformer le Grand Prix de Trois-Rivières en une carte de visite à travers le monde et c’est mission réussie. Les politiciens ont pu voir la satisfaction des gens et les nombreux touristes attirés ce qui rapporte économiquement », a conclu Fugère.