Il va sans dire que je suis plus que satisfait et particulièrement fier des résultats obtenus en fin de semaine dernière au New Jersey Motorsports Park, où j’ai remporté ma quatrième course en autant d’années en série ARCA.  

On a apporté bon nombre de modifications à la voiture sans avoir le temps d’effectuer des tests, de sorte que même si on était conscients d’avoir un bolide rapide entre les mains, il y avait une certaine nervosité qui persistait. On anticipait une amélioration chez nos compétiteurs, donc il y avait une certaine part d’inconnu avant de prendre la piste.

Au final, il y a de quoi se réjouir du déroulement de la course. Pourtant, le tout avait bien mal démarré. Un carambolage dès le premier tour a laissé des débris sur la piste. Puisque je partais de la position de tête, j’allais inévitablement être le premier à rouler sur les pièces laissées par les voitures impliquées, et une crevaison est survenue sur mon pneu droit arrière.

J’ai senti la voiture instable et glissante, puis j’ai constaté les dégâts. Donc, dès le troisième tour, sur drapeau jaune, je faisais mon entrée aux puits pour un ravitaillement. Ainsi, je me suis retrouvé en fin de grille, mais j’ai réussi étape par étape à me faufiler jusqu’aux commandes avec 14 tours à faire pour finalement croiser la ligne d’arrivée le premier.

Depuis mes débuts sur ce circuit routier, j’ai toujours affectionné le type de pilotage qu’on peut y faire. J’apprécie sa longue ligne droite et ses points de freinage agressifs. Par ailleurs, c’est une piste qui devient passablement glissante à certains endroits en raison d’accumulations de sable, donc on est appelé à repousser les limites de la voiture, que ce soit à l’accélération au freinage ou lors des virages.

Lorsque je me suis retrouvé à quelques mètres du meneur et détenteur de la deuxième place au départ, Justin Boston, j’ai opté pour une stratégie empreinte de patience. Il était évident qu’il était lui aussi rapide, mais en l’examinant de l’arrière pendant une quinzaine de tours à faire, je suis parvenu à lui faire commettre des erreurs de pilotage.

À une température aussi chaude, les pneus commencent à moins bien répondre vers la fin de l’épreuve. Bref, le moment propice pour effectuer le dépassement est ensuite venu de lui-même, étant donné qu’il s’est mis à glisser énormément sur la piste.

Premier passage à Vallée-Jonction

La série NASCAR Canadian Tire se transporte en sol québécois ce samedi, alors que l’on fera une première halte sur le circuit de Vallée-Jonction. Je serai parfaitement honnête : je n’ai jamais mis les pieds dans cette petite municipalité. Conséquemment, ce sera entièrement nouveau car je n’ai aucune connaissance ou expérience sur cette piste.

Je serais bien surpris d’apprendre que nos compétiteurs aient eu la chance de courir sur ce circuit par le passé, donc personne ne part avec une longueur d’avance. Heureusement, on disposera de quelques heures pour faire des tours de rodage la veille.

Du pain sur la planche

Inévitablement, en prenant part à toutes les épreuves du calendrier NASCAR Canadian Tire, j'aurai beaucoup de mal à courir en ARCA durant le reste de l’été. Mes fins de semaine seront extrêmement chargées dans les prochains mois. Par exemple, au mois d’août, je prendrai part à une course en série K & N, à Watkins Glen dans l’État de New York, au même moment où la série NASCAR Nationwide y fera escale.

Après y avoir passé les journées de jeudi et vendredi, je devrai faire vite afin de revenir au Québec, puisque se tient cette semaine-là le Grand Prix de Trois-Rivières! Ce sera un beau problème de logistique à gérer.

Un nouveau projet excitant

Finalement, j’aimerais prendre quelques lignes pour parler de la toute nouvelle Académie Andrew Ranger, un projet qui me passionne et que je suis très excité de mettre sur pied.  À compter de la semaine prochaine, il permettra aux pilotes et amateurs de NASCAR, amateurs comme aspirants professionnels, de bénéficier de cours de pilotage à bord de bolides NASCAR à deux places.

Par ailleurs, pour les gens désireux de perfectionner leur conduite automobile, je serai autorisé à octroyer des licences de la Fédération Auto-Québec. Il y aura aussi un volet corporatif pour les entreprises qui souhaiteront faire vivre l’expérience en piste à leurs employés.

Bref, mon équipe et moi sommes bien enthousiastes à l’idée de lancer cette initiative sur le circuit SANAIR, en Montérégie! En plus de l’ovale, il y a également un circuit routier intérieur. C’est donc dire qu’il y en aura pour tous les goûts et tous les types de pilotage.

*Propos recueillis par Maxime Desroches