Une idée de fou jumelée à une bonne affaire coté billets d'avion et frais de séjour m'ont lancé dans une fabuleuse aventure le week-end dernier alors que mercredi après-midi je décidais de descendre à Phoenix voir courir Patrick. RDS présentait le hockey samedi soir et l'occasion était idéale pour aller rencontrer, sur place, les maîtres d'œuvre du NASCAR.

Grâce au gérant de Carpentier, Robert Desrosiers, me voilà bien installé dans la ligne des puits, écouteurs sur la tête à suivre les exploits du Québécois. Je me suis d'ailleurs concentré à suivre presque exclusivement Patrick tour après tour en écoutant religieusement les conseils et instructions de son chef d'équipe et de son éclaireur. Première constatation, Patrick est entre bonnes mains. Les directives sont précises, transmises clairement. Les encouragements fusent et Patrick demeure très calme tout au long de l'épreuve. Une seule fois, il haussera le ton impatient d'obtenir une information.

Patrick donne en général des informations précises sur le comportement de sa voiture et se consacre la plupart du temps à faire des temps sans trop se soucier de qui est autour de lui. Samedi dernier, il aurait pu faire un top 25, voir même un top 20, n'eut été de ce tour perdu quand la deuxième neutralisation est survenue juste après son arrêt aux puits sur le drapeau vert. Le pire c'est qu'on avait devancé cet arrêt d'un tour, question de rendre service à Greg Biffle dont le box était tout juste devant celui de Patrick. Afin de lui, et de se donner, de la place lors de cet arrêt sur le vert, on avait décidé de faire entrer Carpentier d'abord. Malheureusement, un tour de plus en piste lui aurait de plus conféré la passe gratuite. Au lieu de perdre un deuxième tour, il serait revenu sur celui du meneur.

Ce qui fut alors désastreux pour Carpentier, puisqu'il devenait le premier pilote à deux tours des meneurs, Impossible pour lui de revenir dans le peloton du milieu. Au lieu du poursuivant, il devenait le pourchassé. Par contre, il fut plus compétitif que jamais cette saison. Patrick n'a pas lâché de toute la course. Il roulait des chronos forts respectables. Il était même parmi les 15 pilotes les plus rapides en piste durant un bon moment.

J'ai surtout trippé quand il s'est accroché à Dale Earnhardt fils pendant une bonne vingtaine de tours alors que ce dernier était troisième. Il s'est même permis de se rapprocher de lui. Patrick a aussi eu droit à un doigt d'honneur de la part du gagnant Jimmie Johnson. Le double champion a trouvé Patrick particulièrement difficile à dépasser. Le Québécois s'est d'ailleurs empressé de lui remettre la politesse. À ce moment Patrick luttait pour une position et il se devait de protéger l'intérieur.

Patrick n'a commis que deux petites erreurs durant toute la course. Ça s'est passé lors de son dernier arrêt à environ une dizaine de tours de la fin. Il est entré un peu vite dans les puits et a écopé d'une pénalité pour excès de vitesse. Il a aussi attendu une ou deux secondes de trop avant de s'élancer lors de ce dernier ravitaillement n'ayant pas compris qu'on y allait avec deux pneus seulement au lieu de quatre. De toute façon le mal était fait, mais les conséquences n'étaient pas trop graves puisqu'il n'a finalement perdu qu'une position. Par contre c'était aux dépens de Dario Franchitti contre qui il lutte pour une place dans le top 35.

Mike Shipplet, le chef d'équipe de Patrick était bien content de la course de son poulain. Lui et son équipe avaient aussi fait de petites erreurs. Lors du premier arrêt sous neutralisation, un des mécanos avait échappé un écrou forçant Patrick à revenir dans les puits et la stratégie de faire entrer Patrick plus tôt lors du deuxième arrêt lui ont coûté un bon résultat, malgré une très bonne performance derrière le volant. Après la course Patrick était un peu déçu de sa pénalité mais très fier de son pilotage. Il est gonflé à bloc pour la prochaine course. Comme me le confiait Ray Evernham avant la course, Patrick n'a qu'à continuer de faire ce qu'il fait et il sera dans le top 35 d'ici une douzaine de course. C'est l'objectif...