Lorsqu'on questionne Alexandre Tagliani sur le moment qu'il a le plus apprécié de sa fin de semaine de course à Montréal, un long silence survient.

C'est que le pilote de 38 ans, qui a terminé sur la deuxième marche du podium du NAPA 200, convient qu'il a vécu un week-end de rêve. Et selon lui, il n'y a rien de plus difficile que de choisir un seul moment marquant lorsque le scénario s'est avéré si parfait.

« Le fait de partir en première ligne à Montréal, au volant de la voiture 12, le numéro de mon idole de jeunesse Gilles Villeneuve, c'était magique », a confié Tagliani, qui semblait encore planer sur un nuage. « En plus, je faisais équipe avec son fils. Honnêtement, ces quelques jours à Montréal ont été aussi fertiles en émotions que le Indy 500 de cette année. »

Pilotant une voiture aux couleurs de Hot Wheels, Tag se considère choyé d'avoir pu courir pour une équipe aussi professionnelle que Penske. Même s'il n'avait effectué que 15 tours de piste avant de mettre les pieds à Montréal, il explique que ses équipiers ont tout fait pour le mettre en confiance.

« Je l'avoue, je me sentais un peu nerveux en arrivant sur place. Heureusement, on m'a encadré et on m'a fait comprendre que l'important, c'était d'avoir du plaisir », a raconté le Québécois. « En pratique, tout s'est extrêmement bien déroulé. J'ai alors compris que je m'amuserais et qu'il fallait apprécier au maximum tous les tours de piste effectués sur le circuit. »

Le pilote de Lachenaie affirme également avoir été touché par les encouragements des partisans qu'il pouvait entendre de sa voiture.

« Croyez-moi, ce n'est pas partout qu'on peut entendre le monde dans les estrades. J'en ai eu des frissons. »

Tenté par l'aventure NASCAR?

Après une si belle performance à Montréal, on pourrait porté à croire que Tagliani soit tenté de piloter à temps plein en série NASCAR. Or, cette avenue est déjà passée par la tête du pilote à de nombreuses reprises.

« Ça m'intéresserait énormément », avoue-t-il. J'y ai déjà songé fortement et j'aimerais avoir la possibilité de courir en NASCAR régulièrement. Cependant, ce n'est pas facile d'en arriver là. Le résultat de cette fin de semaine a certainement fait jaser aux États-Unis et on verra ce qui en découlera. De bonnes opportunités s'en viennent pour moi. »

Du côté de l'équipe Penske, on était évidemment ravi des performances accomplies par Tagliani tout au long de l'événement.

« L'équipe était tellement satisfaite du doublé lors des qualifications qu'elle a fait faire une photo d'équipe sur la grille de départ », a-t-il fait savoir. « J'ai communiqué avec mon équipe dans les jours suivants et j'ai réitéré que je garderais plusieurs bons souvenirs. »

Carpentier : un trait définitif sur sa carrière

Plusieurs personnes qui gravitent autour du monde du NASCAR ont évoqué au cours des derniers jours la possibilité de revoir Patrick Carpentier à un certain moment en course automobile, même si ce dernier a mis un terme à sa carrière samedi sur le circuit Gilles-Villeneuve.

Or, selon Alexandre Tagliani, ami de longue date de Carpentier, les chances sont bien minces. En fait, lorsque Tag a réécouté la course le lendemain à la télévision, ça lui a laissé l'impression qu'il ne reviendrait pas.

«On lui a offert la possibilité de se raviser. Il a répondu non à chaque fois; jamais il n'a ouvert la porte à un peut-être. Patrick est arrivé à un stade où il se sent bien. Il n'éprouve plus de doutes quant à son avenir et c'est rassurant de le voir comme ça. Mentalement, il est prêt à passer à autre chose. »

Tagliani explique que Patrick a atteint une sérénité qui lui permettra d'affronter ses nouveaux défis avec force. De plus, l'opportunité de courir de nouveau à Montréal n'arrivera peut-être pas et selon Tag, Carpentier tenait à tirer sa révérence sur place avec les partisans qui l'ont adulé pendant longtemps. L'idée de tenir une conférence de presse dans un hôtel ne l'enchantait guère.

« Il voulait profiter des derniers moments de sa carrière aux maximum et c'est ce qui s'est produit. Bien entendu, il aurait certainement aimé que ça se finisse sur une meilleure note. Mais en même temps, il n'était pas là pour ça. Il était là pour avoir du plaisir. En ce sens, on peut dire qu'il a accompli sa mission. »