Je l'avoue, je ne sais trop quoi penser. Verre à moitié vide ou à moitié plein? Une chose est sure les résultats sont meilleurs, mais j'aurais tant aimé qu'ils le soient encore plus. Lors des deux dernières courses de la série Sprint, Patrick Carpentier a enregistré ses meilleurs résultats cette saison avec une 24e et une 23e place alors qu'il aurait dû signer ses deux premiers top 20, voire même top 10.

Au Michigan une perte de contrôle devant lui l'envoyait à son tour en dérapage et le privait d'une 19e place. À Sonoma, sur un circuit routier, c'est une mauvaise voiture qui le privait d'un résultat qu'on espérait tous meilleur. Heureusement qu'en fin de course, sa mauvaise position en piste, 34e je crois, avant la neutralisation au 102e tour, lui a permis de faire un arrêt pour quatre pneus, un peu de carburant et surtout de nouveaux réglages qui lui ont donné la chance de remonter jusqu'à la 23e place.

Patrick a aussi enfin eu l'aide de Dame chance quand une neutralisation lui a permis de demeurer sur le tour du meneur. Bon, disons qu'on a sauvé les meubles. Carpentier a même réussi à terminer devant son coéquipier Kasey Kahne, pourtant parti en pole. Une chose est sûre, Patrick aurait dû normalement terminer dans le top 15, voire top 10 sur un circuit routier. À sa défense, la voiture qu'on utilise maintenant en Coupe Sprint est beaucoup plus difficile à conduire sur circuit routier que ne l'était l'ancien modèle. Mais à ce moment-là, le pilote ne devrait-il pas justement faire la différence encore plus? Il semblerait que non si on se fie aux résultats enregistrés par ceux qu'on appelle les spécialistes du circuit routier.

Ils étaient une douzaine à Infineon; six qui participent régulièrement à la série, un qui y fait des apparitions sporadiques et cinq qui étaient invités à remplacer. Dario Franchitti, imaginez, n'a même pas réussi à se qualifier. Insulte suprême pour le champion del'IndyCar et des 500 milles d'Indianapolis et ex pilote CART. Cette situation a d'ailleurs perturbé Patrick avant d'aller à son tour en piste. Ce fut bizarre de le voir douter lors d'une entrevue réalisée quelques minutes avant de signer une pauvre 37ième position de départ. Faut dire que la voiture n'était pas très bonne, mais on sentait aussi que son pilote était nerveux. Qui ne l'aurait pas été, quand en matinée après les essais, on retrouvait son nom au bas de la liste. Le lendemain aux essais il réalisait le 15ième temps, mais le mal était fait.

Parmi les autres pilotes de circuit routier, seul Juan Montoya, sixième, et Michael McDowell, 21e, ont finalement fait mieux que Pat (23e) en course. Le Colombien, gagnant l'an passé, aurait pu mieux finir n'eut été d'une poussette du Tasman Marcos Ambrose qui ne s'est pas fait beaucoup d'amis comme à Mexico en Nationwide cette année. Le Canadien Ron Fellows fut de son côté victime de l'agressivité et de la perte de contrôle de Kevin Harvick, le gagnant du NASCAR Montréal l'an dernier. Même chose pour Max Papis, 35e, victime d'une escarmouche entre Kurt Busch et Robby Gordon 36e.

AJ Almendinger, auteur de cinq victoires en ChampCar, a lui connu des problèmes mécaniques pour terminer en 37e place. Scott Pruett a terminé 38e après s'être fait sortir par un Tony Stewart frustré d'avoir lui-même été sorti par Harvick. Boris Said, 41e, a lui aussi eu des problèmes avec sa voiture en plus de faire un excès de vitesse dans les puits. Marcos Ambrose, 42e, a brisé sa boîte de vitesse au moment où Sadler l'emboutissait et Brian Simo fut abandonné par sa mécanique et ne fit que 34 tours pour terminer 43e.

Si on compte Franchitti, non qualifié, huit spécialistes des circuits routiers ont fait 35e ou pire. Finalement la 23e de Carpentier pourrait être considérée comme un bon résultat. Question de point de vue me direz-vous. Une chose est sûre, les réguliers de l'ovale ont montré qu'ils savaient aussi tourner à droite et rétrograder. La prestation de Kyle Busch fut magistrale, et que dire de la seconde place de David Gilliland. Jeff Gordon qui a neuf victoires sur circuit routier termine troisième suivi de Clint Bowyer. Casey Mears complète le top cinq.

Quand on ne retrouve qu'un seul spécialiste du circuit routier dans le top 20 on s'aperçoit que la compétition est très forte en NASCAR et qu'on ne doit surtout pas laisser passer une chance comme celle-ci de s'illustrer et de marquer des points. Heureusement seule la voiture 45 pilotée par le très surprenant Terry Labonte a devancé la 10 dans la course au fameux top 35 mais Gillet Everhnham est toujours à 307 points de son objectif. C'est beaucoup alors qu'on approche de la mi-saison. Il ne faudra certainement pas en échapper une autre comme celle-là à Watkins Glen dans un mois et demi, là où Patrick a débuté sa carrière en Coupe Sprint, menant plusieurs tours devant les gros canons...