La saison 2008 est maintenant chose du passé en NASCAR. Jimmie Johnson y est allé d'un troisième titre consécutif. Il a rendu la fameuse Chase, non pas ennuyante, mais pas aussi excitante que prévue. Sa domination fut telle qu'il n'a rien laissé aux autres. Lui et Chad Knaus forme une véritable machine à gagner. Le chef d'équipe de la 48 est tout aussi exceptionnel que son pilote.

Les bonnes décisions sont prises au bon moment, les stratégies sont presque tout le temps les bonnes et Johnson est d'une efficacité remarquable sous la pression. Il nous a fait toute une démonstration de son talent, de son plein contrôle et de sa soif insatiable de performance, tout particulièrement lors de l'épreuve d'Atlanta. Confortablement installé en tête du classement, Johnson et Knaus n'avait qu'à assurer.

En 14e ou 15e place avec une douzaine de tours à faire, ils ont décidé de faire un arrêt pour quatre pneus neufs. À la relance, reparti en 12e place, Johnson a dépassé une dizaine de voitures en neuf tours pour terminer deuxième derrière Carl Edwards. L'œuvre de véritables champions qui ont pleinement mérité leur titre.

La deuxième marche du podium fut celle de monsieur périlleux arrière. Neuf fois en Sprint et sept fois en Nationwide, Carl Edwards s'est envoyé en l'air. Il finira d'ailleurs par se casser une cheville. Seize victoires pour ce premier de classe. Très talentueux, le roi des relations publiques nage en plein bonheur et est comme un poisson dans l'eau dans l'océan médiatique du NASCAR.

Edwards, c'est le rêve américain incarné, le quart-arrière de l'équipe du high school, toujours ultra rapide, sûr de lui, un brin arrogant, pas trop, prêt à admettre ses torts mais aussi à pulvériser ses adversaires. Les deux titres lui échappe de peu. Cela aurait été du du jamais vu en NASCAR. Le double vice champion en veut plus, il sera redoutable en 2009.

Mais selon moi, le pilote qui a le plus fait jaser cette année, c'est Kyle Busch. La vedette des 26 premières courses s'est par contre littéralement dégonflée durant la Chase, après huit victoires, soit une sur trois, en saison régulière. Le jeune et talentueux pilote qui avait réussi à nous divertir est malheureusement redevenu en fin de saison le pilote frustré qu'il était l'an dernier chez Hendrick. Après ses amusantes courbettes suite à ses nombreuses victoires, question de narguer ses dénigreurs, il est redevenu amer et désagréable avec les médias et les amateurs de course. On aime l'haïr avec son physique de nerd. Mais quel coup de volant.

En plus de ses huit victoires en Sprint, il a gagné dix courses en Nationwide et trois en Craftsman Truck. C'est donc à 21 reprises qu'il s'est retrouvé dans le cercle des vainqueurs. Toute une saison pour « Migthy Busch ». Ce sera dur de faire mieux l'an prochain coté victoires pour celui qui doit se contenter du dixième rang au classement général. Toute une déception pour celui qui carbure au champagne.

Parlant de déception, aucune n'aura l'ampleur de celle qui aura vu Patrick Carpentier remercié de ses services chez Gillett Evernham. Je dois admettre que A. J. Allmendinger a bien fait, très bien fait. Il paraît même qu'il remplacerait Sadler dans la 19. Ce dernier serait payé, mais invité à rester chez lui. Mes sources parlent d'une très grande complicité entre Mike Shiplett et le fils de Georges Gillett. Le chef d'équipe de la voiture no 10 aurait convaincu ce dernier que Carpentier était le seul responsable des résultats moyens de l'équipe, sans doute dans le but de camoufler sa propre inefficacité à fournir une bonne voiture au Québécois.

Shiplett n'est pas le seul responsable, mais ça prend toujours un coupable et c'est Carpentier qui a écopé. Allmendinger n'a pas réussi à placer la voiture dans le top 35, chose que n'aurait pas pu faire Carpentier non plus. J'aurais quand même aimé qu'il puisse faire ces six dernières courses et qu'il puisse, comme AJ, conduire comme s'il n'avait rien à perdre.

Les grands perdants dans toute cette saga, ce sont les amateurs de NASCAR québécois. Nous sommes passé à coté de quelques choses de fantastique. Un des nôtres dans les ligues majeures du sport automobile nord-américain. Après avoir rencontré Villeneuve récemment, il semble bien que ce ne soit pas demain la veille pour ce qui est du jour où on reverra un des nôtres en coupe Sprint. Y'é 3h00, on ferme...