Le Championnat mondial de curling féminin s’est terminé hier en provenance de Riga, en Lettonie. L’Écosse de la capitaine Eve Muirhead a remporté les grands honneurs. L’argent est allé encore une fois du côté de la Suède (deuxième défaite consécutive en finale pour Margarita Sigfridson). Le Canada a quant à lui dû se contenter d’une médaille de bronze!

Comment peut-on arriver à utiliser une telle tournure de phrase? Le Canada, représenté par une jeune capitaine de 23 ans seulement, dirigeant une formation presque tout aussi jeune qu’elle et qui participait à un premier Championnat mondial féminin, a terminé au troisième rang dans le classement général à la suite du tournoi à la ronde et a également mérité la troisième place sur le podium.

Pourquoi alors est-ce une déception? Est-ce simplement parce que cette formation portait les couleurs du Canada? Est-ce que la tradition en curling canadien est si riche, que rien de moins qu’une victoire puisse satisfaire ses partisans? Le Canada est le pays le plus médaillé dans l’histoire de ce championnat mondial avec une bonne longueur d’avance sur ses plus proches rivaux.

Oui, le Canada a dû se contenter d’une médaille de bronze. Non, le Canada n’a pas remporté de titre depuis 2008 avec Jennifer Jones. Jamais le Canada n’a connu une si longue disette depuis la création de ce championnat. Les autorités canadiennes en curling cherchent et chercheront dans les mois à venir à renverser cette nouvelle tendance. Comment mieux préparer nos représentantes pour un tel championnat? Le bassin de joueurs étant ce qu’il est au Canada, il est bien difficile de prévoir qui remportera le titre canadien d’année en année et qui représentera le pays au championnat mondial. La plupart des autres fédérations sont très loin d’avoir ce genre de soucis sur les bras. C’est beaucoup plus facile pour le groupe d’entraîneurs de travailler avec une ou deux formations, que ce l’est pour les entraîneurs canadiens de travailler avec une dizaine de formations de haut niveau.

Rappelons également que l’on couronne nos représentants que deux semaines avant de les envoyer nous représenter sur la scène internationale. Ce qui évidemment ne laisse que très peu de temps pour bien préparer nos équipes.

Alors le temps nous dira si l’on devra apporter des changements majeurs quant au mode de sélection, à la période de sélection ou autre dans les années à venir.

Entre-temps, si dans ce championnat mondial le Canada a dû se contenter d’une autre médaille de bronze, une deuxième consécutive, pour Rachel Homan, c’est une tout autre histoire.

Rachel Homan et ses coéquipières ont remporté une médaille de bronze! Certes, elles sont déçues ce matin de ne pas avoir remporté l’or. Elles ont démontré au cours de la deuxième portion du tournoi à la ronde qu’elles avaient leur place sur l’échiquier mondial. La qualité de l’ensemble de leur jeu en termes de variété des coups tentés, en termes de potentiel pour l’ensemble du quatuor, en termes de stratégies et de tactiques,  nous laisse croire que cette formation aurait tout aussi bien pu remporter les grands honneurs.

L’expérience internationale a fait défaut en début de tournoi, on a bien senti les joueuses canadiennes un peu déstabilisées lors des premières rencontres. Quelques défaites prématurées leur ont coûté une meilleure position dans le quatuor final. Mais en fin de tournoi, Rachel Homan et compagnie formaient la formation la mieux balancée sur les glaces.

Elles se sont inclinées en demi-finale face à l’Écosse après avoir disputé un très bon match. Une seule pierre a fait la différence, et comme souvent au curling, une seule pierre, réussie ou ratée de quelques centimètres, peut faire la différence entre la victoire et la défaite.

Il n’y aucun doute que Rachel Homan sera hantée durant plusieurs semaines par son dernier match lors de la demi-finale. Cette défaite fait désormais partie de son bagage d’expérience que l’on considère tous comme si important dans les compétitions de haut niveau. Elle reviendra certainement un jour tenter sa chance au niveau international, reste à savoir dans combien d’années, car pour une équipe canadienne, la route est extrêmement longue, trop longue peut-être,  pour atteindre ce plateau de compétition.