La plupart des 1017 passes que Ben Cahoon a captées pendant sa carrière de 13 saisons dans la Ligue canadienne provenaient de la main droite d’Anthony Calvillo. Indissociables sur le terrain, les deux complices pourraient bien être un jour réunis par leur deuxième carrière.

Cahoon a confié jeudi qu’il n’excluait pas la possibilité de revenir un jour à Montréal dans un rôle d’entraîneur.

« J’y pense même assez souvent », a admis l’ancien receveur de passes, qui reviendra dans la métropole québécoise à la fin juillet alors que les Alouettes retireront son numéro 86.

« J’ai toutefois encore bien des choses à apprendre comme entraîneur, a poursuivi celui qui supervise aujourd’hui le travail des receveurs de passes à l’Université Brigham Young, son alma mater. Mais vous savez, c’est un métier particulier. Il faut toujours entretenir ses contacts et se préparer pour le jour où on se cherchera un autre boulot. Alors c’est vrai, j’adorerais revenir dans la LCF comme entraîneur. Peut-être que j’aurai cette chance un jour. »

Retraité depuis 2010, Cahoon dit être resté en contact avec Calvillo, qui a été promu au poste de coordonnateur offensif des Alouettes au cours de la saison morte.

« On se parle régulièrement. Peut-être pas à chaque semaine, ou même à chaque mois, mais il est certainement un ami avec qui j’aime discuter. On s’est parlé dernièrement, il était occupé à construire son attaque, mais c’était une conversation strictement personnelle! »

Cahoon a été embauché à BYU en janvier dernier. Il occupera le même poste qu’on lui avait confié pendant deux ans, en 2011 et 2012.

« Cette semaine encore, j’ai contacté Jim Popp et Marc Trestman pour leur demander des conseils. C’est incroyable de pouvoir compter sur des gens aussi intelligents avec autant d’expérience, des amis qui n’hésitent pas à partager ce qu’ils ont appris. Je pense à des gars comme Byron Miles, Mark Washington, Bryan Chiu, Ed Philion, Anwar Stewart et Anthony. Ça n’a pas de prix. »

Popp, qui a repêché Cahoon en première ronde du repêchage de 1998, a affirmé que tant qu’il serait en poste chez les Alouettes ou que l’équipe serait la propriété de la famille Wetenhall, il y aurait une place pour son ancien receveur étoile.

« C’est plus une question de timing, a ajouté le président Mark Weightman. Il faut que la situation soit la bonne, autant du côté de Ben avec son emploi actuel et sa famille que de notre côté. Présentement, on a un groupe d’entraîneurs dont on est très heureux. On ne peut pas dire que c’est ce qu’on recherche activement à court terme, mais à moyen ou long terme, on ne fermera jamais la porte. »

La petite histoire du 86

Si Cahoon avait pu écrire sa propre histoire, ce n’est pas le numéro 86 que les Alouettes s’apprêteraient à afficher au rang d’honneur du Stade Percival-Molson.

Né en Utah de parents canadiens, Cahoon a grandi en regardant les matchs des Cougars de BYU. Son joueur préféré était Glen Kozlowski, un receveur de passes qui portait le numéro 7 et qui allait éventuellement disputer quelques saisons avec les Bears de Chicago.

« Il avait l’habitude de réussir des attrapés vraiment spectaculaires. Il est immédiatement devenu mon idole et je m’amusais à l’imiter en lançant un ballon dans les airs et en sautant pour l’attraper en retombant sur mon lit. Je voulais être comme Greg Kozlowski. »

Cahoon a fièrement porté le numéro 7 à l’école secondaire et lorsqu’il s’est enrôlé à BYU, il a réussi à le garder pour une seule journée avant qu’on le promette à une recrue de plus grande envergure.

« Par défaut, je me suis retrouvé avec le 86, qui n’avait aucune signification particulière pour moi à l’époque. Puis quand je suis arrivé à Montréal pour ma première saison, on m’a donné le 32. Je l’ai porté pendant un an et j’ai ensuite demandé de changer. Étrangement, on m’a répondu qu’on était convaincu que j’avais exigé le 32 à mon arrivée, ce qui n’était pas le cas. Mais bon, le 86 a fini par me revenir, je sentais qu’il m’allait bien et éventuellement, c’est devenu mon nouveau numéro favori. »

Le 86 a aussi été adopté par de nombreux partisans des Alouettes qui, pendant plus d’une décennie, se sont réunis au stade pour hurler le nom de leur receveur favori à chaque fois qu’un de ses attrapés faisait avancer les chaînons. Cinq ans après la retraite de Cahoon, on peut voir plusieurs chandails rendant hommage à celui qui a participé à trois conquêtes de la coupe Grey.

« Je ne reste jamais indifférent quand je vois des partisans porter ce chandail, avoue Cahoon. C’est un grand honneur, ça me rend heureux. J’ai juste envie d’aller leur serrer la main. Je le prends comme un grand compliment. »