Higgins confirme et détourne l'attention
Alouettes jeudi, 6 nov. 2014. 15:23 dimanche, 15 déc. 2024. 05:45MONTRÉAL - Dans un élan de confidence, le propriétaire Robert Wetenhall a confirmé à un quotidien montréalais que l’entraîneur Tom Higgins allait revenir dans ses fonctions en 2015. Le principal intéressé a confirmé que c’était son intention, mais il refusait d’être le centre d’attraction à l’approche d’un match déterminant.
Avec son allure d’avocat, sa vaste expérience comme entraîneur et son tempérament posé, mais énergique lorsque nécessaire, Higgins ne se compare en rien à des entraîneurs prédominants comme Don Matthews, Rex Ryan ou Jim Harbaugh.
Ainsi, l’entraîneur des Alouettes s’est empressé de calmer l’intérêt qui régnait à propos de sa situation contractuelle jeudi après l’entraînement de sa troupe
« Ce n’est pas un enjeu, je prévoyais être de retour la saison prochaine. Les contrats ne sont que des papiers et j’avais l’intention de revenir », a-t-il commenté en souhaitant parler de son équipe le plus tôt possible.
En acceptant le défi de relancer les Alouettes à la suite du départ d’Anthony Calvillo, Higgins avait paraphé un contrat renouvelable, mais c’était relié aux résultats de l’équipe comme il l’a précisé.
« Si nous avions continué de perdre des matchs, ç’aurait été difficile de ramener le capitaine du bateau », a-t-il convenu en faisant référence au pénible départ de 1-7.
Dans le monde du sport, les entraîneurs ne font jamais l’unanimité, mais Higgins est apprécié et Luc Brodeur-Jourdain se réjouissait qu’il poursuive son association avec les Alouettes.
« Je suis très content, ça fait le plus grand bien de savoir que nous aurons de la stabilité au poste d’entraîneur. C’est un bon entraîneur qui a ramené l’ordre dans les pratiques et dans l’organisation quotidienne de l’équipe », a noté Brodeur-Jourdain.
Personnellement, Bear Woods, le joueur défensif par excellence des Alouettes en 2014, avait été séduit par la philosophie de Higgins dès le premier contact au camp préparatoire en Floride, mais il reconnaît que certains joueurs pouvaient douter de son influence.
« Quand on se fait battre si souvent en début de saison, c’est normal que certaines pensées folles traversent la tête de quelques joueurs donc son discours est survenu au bon moment », a avoué Woods (photo).
« Le fait que les entraîneurs et les joueurs se regardent dans les yeux et se dévouent à un but commun, l’étincelle nécessaire a été créée par cette réunion », a poursuivi Woods qui dégage une grande prestance.
Considérant que le retour de l’entraîneur n’était rien d’étonnant, le directeur général Jim Popp était sur le point de quitter vers les bureaux de l’équipe quand il a été intercepté par les journalistes qui voulaient connaître son opinion sur le sujet.
« Je sais qu’il y a un engouement à ce propos, mais selon ce que j’en sais, il avait un contrat en poche et il allait être de retour avec ce que nous avons accompli en deuxième moitié de saison », a précisé Popp.
Celui qui commande les Alouettes depuis des lunes se réjouissait plutôt du chemin parcouru par Higgins dont la sélection n’avait pas fait l’unanimité.
« Ce n’était pas une grande surprise de devoir traverser un départ laborieux, mais nous sommes heureux de voir que tout le monde a progressé. C’était une situation vraiment particulière, ce n’était pas un boulot facile à accepter et nous avions été clairs à ce sujet », a rappelé Popp.
Graduellement, Higgins a trouvé ses repères à la tête de l’équipe et une progression a été perceptible sur le terrain.
« En début de saison, il devait s’ajuster et prendre sa place progressivement. C’était comme un brouhaha depuis deux ans avec les changements d’entraîneurs, de joueurs et la quête de trouver un quart partant, ce n’était pas évident comme arrivée pour lui », a précisé Brodeur-Jourdain.
Un conte de fée à compléter
Conscient que le bateau coulait tôt en 2014 sous la nouvelle direction de Higgins, Popp a su colmater les brèches en lui procurant des adjoints additionnels comme Jeff Garcia et Turk Schonert.
« Malgré les embûches du début, les joueurs ont continué de croire qu’ils formaient une équipe très talentueuse. Dans le fond, nous avons eu besoin de temps pour que la chimie s’installe, mais il faut continuer dans ce sens et découvrir le plus loin où nous pouvons nous rendre. Nous voulons rendre la ville fière et gagner des championnats », a poursuivi Popp sans se satisfaire d’une 19e participation d’affilée.
Rencontré quelques minutes plus tard, Higgins partageait la même vision étant un peu blasé de devoir revenir sur la décharge de défibrillateur qu’il a procuré à son équipe en lui proposant d’entamer une nouvelle saison quand elle se contentait d’une victoire en huit matchs. Ceci dit, il était emballé des prochaines étapes à leur portée.
« J’ai l’impression que c’est une vieille histoire, mais nous continuons à l’écrire et c’est ce qui est plaisant. Notre dossier de 1-7 n’existe plus et notre équipe a embarqué dans notre plan de commencer une deuxième saison. Nous sommes devenus l’une des meilleures équipes de la LCF et nous sommes à une victoire d’obtenir une semaine de congé », a confié Higgins avec le sourire.
Afin de pouvoir accorder un répit à ses joueurs la semaine prochaine, Higgins devra mener les siens à un septième triomphe consécutif samedi à Hamilton ce qui leur accorderait le championnat de la division Est. Une défaite par sept points ou moins provoquerait le même résultat, mais l’accomplissement serait moins glorieux.
La motivation sera au rendez-vous, mais la mission demeure complexe puisque le dernier triomphe des Alouettes dans un domicile des Tiger-Cats est survenu en 2010. De plus, les Alouettes ne pourront pas miser sur Aaron Lavarias et Gabriel Knapton tandis que Geoff Tisdale attend toujours le feu vert du protocole des commotions cérébrales.