MONTRÉAL – Il y a fort à parier que l’attaque des Alouettes de Montréal devra passer en deuxième vitesse pour quitter le domicile des Eskimos d’Edmonton avec une victoire en poche.

Tous les signes semblent pointer dans cette direction. D’abord, les Eskimos ont remporté leur premier match du calendrier régulier au compte de 30 à 27. De plus, la tertiaire des Alouettes doit composer avec une panoplie de blessures, ce qui n’est pas une recette idéale contre l’unité offensive du quart-arrière Mike Reilly.

« Ce sera important que notre attaque au sol fonctionne pour rester le plus longtemps possible sur le terrain question d’aider notre défense à se reposer. C’est un adversaire imposant et physique qui court avec le ballon avec un excellent quart-arrière qui n’hésite pas à tenter sa chance avec de longues passes. Quand il va le faire, il faudra créer des revirements pour se donner une chance. On ne veut pas passer la soirée à les regarder jouer », a décrit André Bolduc, l’entraîneur des demis à l’attaque des Alouettes.

À son avis, le contingent offensif des Als possède les éléments pour accaparer la possession du ballon et surpasser la production de 17 points à la première partie.

« Défensivement, ils ne font rien de compliqué. Avec son expérience, Darian (Durant) pourrait avoir une bonne soirée juste en étant patient pour les découper. Il n’y aura pas de jeux de 50 verges contre eux parce qu’ils protègent à plusieurs en zone profonde, mais on peut profiter des ouvertures vers l’avant », a ajouté Bolduc.

En tant qu’entraîneur-chef, Jacques Chapdelaine préfère répartir le fardeau sur l’ensemble du club.

« Ça met de la pression sur un peu tout le monde. Notre attaque devra être patiente. À première vue, leur système défensif apparaît simple, mais il est capable d’imposer une bonne pression et leur couverture est assez étanche », a-t-il constaté.

« Sur les unités spéciales, on devra aller chercher de meilleures positions de terrain que la semaine dernière. Si on peut faire ça, la pression sera moins grande sur la défense », a cerné Chapdelaine.

« Leur formation s’est renflouée sur la ligne offensive donc on peut s’attendre à un jeu au sol qui va exiger une attention particulière. On veut continuer d’être explosifs défensivement », a ciblé l’entraîneur québécois dont le club a concédé 103 verges par la course aux Roughriders, jeudi dernier. 

Cette portion de l’équation repose principalement sur la ligne défensive qui devra s’imposer face aux Eskimos. Cette unité n’a pas été en mesure d’appliquer suffisamment de pression contre les Riders et elle espère corriger le tir contre Edmonton pour faciliter la vie de la tertiaire plombée par les blessures.

Noel Thorpe, le coordonnateur défensif, ne voulait pas trop dévoiler son plan de match. Cependant, il a tenu à préciser que Kevin Glenn, le quart des Roughriders, a été forcé de décocher ses passes en l’espace de 1,8 seconde – en moyenne – lors du match d’ouverture.  

« Pour avoir du succès, ça prend un équilibre en pression et en couverture. On aime attaquer le quart adverse et on va continuer de le faire », a noté Thorpe qui était heureux d’avoir limité les options de Glenn sur les longs tracés.

Tovell n’a pas raté sa rentrée

La ligne défensive et la tertiaire ont suscité des discussions dernièrement, mais il ne faudrait pas oublier l’entrée en scène du secondeur intérieur Dominique Tovell.

Dominique TovellL’Américain de 25 ans essaie de remplacer du mieux qu’il peut Bear Woods, qui a été libéré par l’état-major montréalais.

« Je trouve qu’il a bien joué pour un premier match. On va continuer de l’évaluer et il devra encore offrir de bonnes prestations. Il était au bon endroit et il a bien contrôlé le centre du terrain », a jugé Thorpe sur l’auteur de cinq plaqués.

« C’est définitivement un feeling différent que ce soit par les règlements ou le fait de jouer au nord de la frontière, mais ça s’est encore mieux passé que je l’avais anticipé. Je me suis amusé, mes coéquipiers m’ont aidé et appris des choses pendant la rencontre. C’était une belle expérience », a révélé Tovell, un athlète de six pieds deux pouces et 248 livres.

Un match révélateur et un changement bénéfique

Cette deuxième rencontre donnera des indices révélateurs aux entraîneurs et aux partisans. Si les Alouettes parvenaient à disposer des Eskimos, l’équipe validerait ainsi le chemin emprunté par la nouvelle direction.

« Chaque semaine est importante parce qu’on veut progresser et être une meilleure équipe. Je n’ai jamais vu autant de monde ici le matin avant la journée d’entraînement. Les bureaux de tous les entraîneurs sont pleins, c’est vraiment positif », a confié Bolduc.

Les joueurs des Alouettes s'entraînent au Stade olympiqueDans ce sens, le fait de s’entraîner au Stade olympique procure des avantages considérables à l’organisation montréalaise. Les joueurs et les entraîneurs sauvent autour d’une heure par jour en évitant l’aller-retour en autobus scolaire au Stade Hébert.

« Ça nous donne l’opportunité de faire travailler des joueurs qui seraient à l’écart de la formation. Je ne sais pas si on va ajouter plus de répétitions durant les entraînements parce qu’on en demande déjà beaucoup aux joueurs, il ne faut pas les brûler. Ça permet aussi à nos partants de se faufiler et d’aller regarder des vidéos et étudier l’adversaire », a soulevé Chapdelaine.

« C’est rempli d’avantages, on parle d’une marche d’une minute pour arriver au terrain! Je pense que c’était important de le faire. Il sera à notre disposition la plupart du temps. C’est vraiment intéressant de voir la direction que l’équipe suit », a reconnu André Bolduc qui chapeaute les demis à l’attaque.