Pas beaucoup d'analystes prenaient les Alouettes pour gagnants avant leur match dans l'enfer du Tim Hortons Field. En effet, en 10 matchs à leur domicile, les Tiger-Cats de Hamilton non seulement y connaissaient du succès, mais plus souvent qu'autrement réglaient le cas de leurs adversaires avant la mi-temps tellement ils étaient dominants dans le confort de la maison.

La victoire d'hier est d'autant plus impressionnante dans la mesure où les Alouettes ont eu à composer sans leur quart-arrière partant Rakeem Cato pour la plus grande partie du match. Cato, soit dit en passant, jouait du gros football avant sa blessure et semblait être en voit de connaître un très bon match.

Chapeau d'ailleurs à Tanner Marsh qui est entré en relève et a rapidement démontré à toute son équipe que son arrivée dans le match n'amputait en rien leurs chances de victoire. Une partie du crédit revient aussi à leur nouvel entraîneur de position Anthony Calvillo, qui avait de toute évidence préparé adéquatement ses deux quarts durant la semaine.

Le coordonnateur à l'attaque Turk Schonert a pour sa part appelé un deuxième bon match consécutif.

Après avoir appelé au bon moment une passe voilée à Brandon Rutley sur un deuxième essai et long et avoir bien exploité S.J. Green alors que Cato était dans la mêlée, il a su ajuster son plan de match au style de Marsh quand ce dernier est entré dans la mêlée. Schonert y est allé de courses à contre-courant avec les Stefan Logan et Samuel Giguère.

Ce sont des jeux où Marsh avait aussi l'option de garder le ballon. Cette stratégie a complètement déstabilisé - et par le fait même ralenti - les ardeurs du front défensif des Cats qui, on le sait, vit de son style très agressif.

Que dire de la ligne à l'attaque, qui a complètement dominé la ligne défensive de Hamilton lors des jeux de courses, donnant constamment la possibilité aux différents joueurs qui portaient le ballon d'attaquer la ligne de mêlée à pleine vitesse. Pour une deuxième semaine de suite, elle a gagné la guerre des tranchées, mais cette fois elle l'a fait face à un groupe beaucoup plus redoutable que la semaine precédente à Vancouver. Une performance très impressionnante des cinq gros bonshommes.

Parlant de guerre de tranchées, est-ce qu'on peut dire que le front défensif des Alouettes a gagné la sienne? La réponse, évidemment, est oui.

Pas moins de six sacs du quart réussis aux dépens de Zach Collaros, qui ne savait plus où donner de la tête. Le seul bémol de la performance de la défense aura été sur les deuxièmes et long, où ils ont eu beaucoup de difficultés à sortir du terrain. La bonne nouvelle par contre, c'est que lorsque l'attaque adverse est toujours en deuxième et long, cela veut dire que tu réalises tout un travail sur les premiers essais.

En bout de ligne, les différents blitz présentés par Noel Thorpe durant la soirée, en particulier celui où les secondeurs s'amenaient en chassé-croisé, n'auront jamais été compris par Collaros et sa ligne à attaque. Cela leur aura permis de dominer une des meilleures attaques aériennes de la ligue.

Finalement, pour gagner au Tim Hortons Field, il fallait arrêter le plus dangereux retourneur de la ligue en Brandon Banks. Il aura eu un impact négligeable dans le match grâce au travail exceptionnel des unités de couverture.

En bout de ligne, pour gagner hier, les Als devaient accomplir quatre choses primordiales. Ils devaient déstabiliser Collaros, contrôler la ligne de mêlée en attaque, maîtriser Banks sur les retours et gagner la guerre des revirements.

Ils ont réussi les quatre.

Bref, une victoire qui remet les Alouettes au plus fort de la course, alors que les pauvres Lions s'amènent à Montréal jeudi prochain et que les Blue Bombers seront les adversaires en revenant de la pause. Pendant ce temps, les Argonauts et les Tiger-Cats vont eux s'entretuer pour les deux prochaines semaines en s'affrontant deux fois...

Tous les espoirs sont maintenant permis pour les Alouettes et leurs partisans!