MONTRÉAL – Vous croyez qu’une semaine de congé attend les Alouettes de Montréal après leur affrontement contre les Blue Bombers, n’allez surtout pas dire ça à l’entraîneur Jacques Chapdelaine.

« Une semaine de congé? On travaille tous la semaine prochaine. Il y en a qui travaillent à récupérer et nous, on prépare la suite », a rapidement riposté Chapdelaine à un confrère.

Chapdelaine n’était pas vexé par la question, mais disons qu’on peut le comprendre en sachant qu’il arrive quotidiennement au bureau vers 5h du matin pour préparer son équipe.

Les membres des Alouettes ne se la couleront pas douce après leur rencontre de jeudi soir, à Winnipeg, mais ils souhaitent tout de même se diriger vers cette trêve de 14 jours avec une victoire et l’esprit en paix.

« Le football, ce n’est pas comme le hockey, tu ronges la défaite jusqu’au prochain match que ce soit une semaine ou plus », a confirmé Chapdelaine.

Malgré leur dossier de 2-3, les Alouettes occupent la deuxième position de la section Est et la situation pourrait être plus inquiétante.

« Le focus a été très bon cette semaine. Même si on n’a pas eu le résultat qu’on voulait au dernier match, les gars savent qu’on se retrouve quand même dans une position favorable dans notre section », a noté Chapdelaine en faisant allusion aux ennuis du Rouge et Noir et des Tiger-Cats.

Cela dit, personne dans le nid des Alouettes ne voudraient se retrouver avec un mince coussin de 2-4.

« C’est extrêmement important pour nous. C’est clair qu’on ne veut pas quitter avec une défaite en tête », a commenté Nicolas Boulay.

« Personnellement, j’aborde chaque partie comme le début des éliminatoires. Ça ne m’importe pas le temps de l’année. Il faut que chaque rencontre soit déterminante à tes yeux », a tenu à mentionner John Bowman.

Anthony Calvillo, l’entraîneur des quarts, était surtout content de constater que l’équipe s’est bien relevée du revers amer de 24-19 à Ottawa.

« On est parvenu à avoir une bonne semaine d’entraînement. On se remet d’une défaite difficile à encaisser à Ottawa, mais la préparation a été fantastique », a ciblé Calvillo.

Cependant, la plus grande parité qui règne dans la LCF n’accorde aucun répit aux équipes canadiennes.

« Il y en a beaucoup et c’est bon pour l’équipe, la LCF et les partisans. C’est bien de savoir qu’on ne connaît pas le gagnant avant chaque affrontement », a déclaré Chapdelaine.

Par la force des choses, les clubs cherchent des manières de se démarquer et les Alouettes peuvent viser un aspect en particulier.

« Ça devient donc encore plus crucial pour nous d’apprendre à conclure les matchs en force. Notre défaite la plus imposante a été par sept points (face aux Lions et aux Stampeders). On doit être en mesure d’inscrire plus de points et quitter le terrain plus rapidement en défense », a insisté Boulay.

Une séparation pourrait toutefois se créer bientôt.

« On se retrouvera au tiers de la saison après cette partie. Le niveau de jeu va remonter dans le deuxième tiers et ce sera encore le cas dans le dernier ainsi que pour les éliminatoires. Les formations sont plus stabilisées présentement, plusieurs blessés reviennent et les tendances des équipes sont plus claires », a prédit Chapdelaine qui voudra se détacher vers le sommet avec sa troupe.

Une compétition rehaussée à l’entraînement

À sa première saison comme entraîneur-chef à temps plein dans la LCF, Chapdelaine s’avère collaborateur avec les médias. Il n’en cache pas trop sur la réalité de son équipe et la journée de mardi a été un bel exemple.

Chapdelaine a révélé que sa troupe était minée par un autre travers et il a tenté de corriger le tir dans les derniers jours.

« Lundi, on a fait une session un peu plus compétitive que d’habitude avec un pointage et l’intensité a monté. On veut que ce genre d’environnement et cette attitude se reproduisent dans les parties », a-t-il déclaré.

« Ce qu’on voit présentement, c’est qu’on commet parfois des erreurs malheureuses quand la pression et les moments critiques surviennent. On veut donc élever l’attitude compétitive à l’entraînement pour mieux gérer le tout dans les matchs », a ajouté l’entraîneur québécois.

« Il faut s’assurer de prendre les bonnes décisions. En imposant plus de compétition à l’entraînement, ça met de la pression sur les joueurs. C’est comme n’importe qui dans la vie - que ce soit dans le monde des affaires ou autre - quand tu dois prendre une décision sous pression, c’est souvent la raison pour laquelle tu vois un revirement ou une erreur », a poursuivi Chapdelaine.

Vous avez besoin d’un exemple ? Pensez à l’interception dans la zone des buts d’Antoine Pruneau, du Rouge et Noir.

« Ce fut une décision un peu moins bonne. Si on reprenait la même situation aujourd’hui, ça ne se reproduirait pas. On lancerait le ballon en dehors du terrain ou plus loin pour permettre seulement à notre joueur de récupérer le ballon », a indiqué Chapdelaine.

Certes, la production de 452 verges aériennes contre Ottawa était encourageante, mais il faut que ça se traduise par plus de succès dans la zone payante. À ce sujet, les Blue Bombers semblent représenter des adversaires idéaux, eux qui affichent la deuxième pire moyenne de points alloués par partie (34,75).

« Ils ont un bon front défensif avec lequel ils font plusieurs choses créatives. On verra quel sera leur plan contre nous et on essaie de prévoir l’approche qu’ils vont privilégier. On ose croire qu’on peut exécuter nos jeux contre eux peu importe leurs stratégies », a conclu Calvillo qui obtiendra la réponse jeudi.