MONTRÉAL – En s’imposant de brillante manière face au Rouge et Noir à Ottawa, vendredi dernier, les Alouettes de Montréal ont envoyé un message très clair aux autres formations, à leurs partisans et à eux-mêmes.

Alors que le voilier des Alouettes semblait s’en aller à la dérive, ce triomphe de 43-19 a permis de stopper cet éloignement au classement. Du même coup, la troupe de Jim Popp souhaite que le vent ait tourné pour le reste de la saison.

Pour le moment, les Oiseaux ne peuvent pas se bomber le torse avec leur dossier de 3-5, mais ils possèdent maintenant l’occasion de renouer avec une fiche de ,500 alors que deux confrontations à domicile - contre Winnipeg et Ottawa - pointent à l’horizon.

C’est donc dire que les points amassés sur le terrain du Rouge et Noir ont fait le plus grand bien à cette équipe qui désirait retrouver sa confiance. Avant cette partie, quelques vétérans ont pris la parole dans le vestiaire pour motiver les troupes.

« Oui, le rythme qu’on a acquis, tôt dans le match, a été déterminant dans ce résultat. Mais, l’autre élément crucial a été notre attitude positive. On avait insisté sur le fait que tous les joueurs devaient garder un haut niveau de confiance peu importe ce qui se passait sur le terrain », a indiqué le quart-arrière, Kevin Glenn.

« Il ne faut pas oublier que le match est demeuré serré jusqu’au troisième quart. On a su maintenir le cap pour s’emparer du contrôle du match. Cette approche permet de bien jouer pendant quatre quarts, un aspect qui n’avait pas été notre force jusqu’à présent », a ajouté celui qui a complété cinq passes de touché, une première pour les Alouettes depuis une prestation d’Anthony Calvillo en 2011.  

Ce gain a également réconforté Popp. Le directeur général et entraîneur-chef avait essuyé des critiques pour sa manière de s’adresser à ses joueurs récemment, mais il était persuadé que le talent de sa formation finirait par être étalé.

« Ils ont joué du football typique des Alouettes : c’est-à-dire avec un peu d’attitude et de confiance. Il faut bâtir là-dessus et ne pas penser que ça se reproduira tout seul », a soulevé Popp avec satisfaction.

« C’était agréable. Enfin, c’était la première rencontre dans laquelle on a démontré ce qu’on peut vraiment faire. On a réussi des jeux tout au long de la partie, on était en mesure de répliquer dès qu’ils inscrivaient des points », a félicité l’arme très fiable, Nik Lewis.

Alors que les sceptiques devenaient de plus en plus nombreux quant à la renaissance des Alouettes en 2016, Popp considère que ses protégés ont maintenu leur enthousiasme.  

« Ce sont parfois des perceptions de l’extérieur, mais dans le vestiaire, les gars sont demeurés positifs tout en travaillant très fort. Ils savaient que l’équipe est bonne. Quand on commence à obtenir du succès, ça peut créer un effet entraînant », a-t-il soutenu.

Ce revirement de situation est survenu à un moment intéressant alors que le receveur Kenny Stafford et le porteur de ballon Tyrell Sutton s’apprêtent à renouer avec l’action. Glenn pourra donc miser sur plus de ressources, vendredi, lors de la visite des Blue Bombers (un duel présenté à RDS dès 18 h 30).  

Non seulement l’attaque a débloqué, la défense a limité une puissance offensive de la LCF à une récolte de 19 points.  

« Notre unité défensive brille encore plus quand on détient une avance, elle se nourrit de ce coussin réconfortant. Cela dit, si on ne prend pas les commandes, il faut quand même aller chercher la victoire », a témoigné Popp.  

Partant de nouveau, Hebert excelle 

Bien sûr, tous les joueurs des Alouettes ont savouré cette victoire à Ottawa, mais le secondeur Kyries Hebert se situe certainement parmi les plus heureux.

« C’est une grosse affaire, ça change la dynamique du classement. On se rapproche des autres équipes et Winnipeg (4-4) arrive en ville avec une petite victoire de plus que nous », a mis en contexte l’Américain.  

« Notre énergie et notre exécution ont produit ce résultat. On a parlé du fait qu’on devait vouloir gagner pour chacun de nos coéquipiers. On voulait que notre talent ressorte et c’est ce qui est arrivé », a-t-il relaté.

Parlant de talent, Hebert était furieux de ne pas pouvoir contribuer avec ses atouts en début de saison alors qu’il devait se contenter de présences occasionnelles sur le terrain.

L’athlète de 35 ans a fini par regagner son poste de partant à la quatrième semaine. Depuis, il a prouvé qu’il demeure une machine à accumuler des plaqués avec 30 en 5 parties.

« Dès que j’ai repris mon poste de partant, mon niveau de production a été élevé. Je me considère choyé de pouvoir continuer de jouer à ce niveau. Je l’avais démontré dans le camp et les matchs préparatoires. Il aura fallu quelques semaines pour que je reprenne ma place, mais j’ai répondu aux attentes par la suite », a jugé le fier compétiteur.

« J’ai accompli ce que je sais que je suis capable de faire. Tous mes coéquipiers le savaient aussi et ils attendaient que je puisse le démontrer si on peut dire », a poursuivi le polyvalent chasseur de tête.

Hebert prétend qu’il n’a pas eu à s’entretenir avec le coordonnateur défensif, Noel Thorpe, pour réclamer cette occasion. Selon lui, ses performances étaient éloquentes.  

« Je montrais chaque jour que j’étais encore capable d’exécuter le travail. C’était une question de temps et je me suis arrangé pour qu’ils ne regrettent pas leur décision », a raconté l’ancien des Bengals de Cincinnati, notamment.  

Toujours en attente au sujet de l'appel de Carter

Pour l’instant, la seule ombre au tableau en ce début de semaine concerne le dossier du receveur Duron Carter.

Les Alouettes et lui demeurent en attente de la décision de l’arbitre à propos de son appel sur sa suspension d’une rencontre.

« C’est complètement hors de notre contrôle, ça revient à un arbitre de délibérer et de trancher. On doit agir tous les jours comme s’il allait être en uniforme. Si le verdict nous est communiqué plus tard cette semaine, on espère que la sentence sera reportée », a conclu Popp en envoyant un message.

En terminant, soulignons que les Alouettes ont continué de tester quelques joueurs après l’entraînement de groupe. Le contingent d’environ dix joueurs s’est soumis à des exercices d’une durée de trente minutes environ. Le quart-arrière gaucher Greg McGhee, dont le nom apparaît sur l’équipe d’entraînement, était du lot.