SHERBROOKE – La deuxième journée du camp d’entraînement des Alouettes de Montréal a permis de débuter la période des expériences et la plupart des hypothèses étudiées se situeront sur la ligne offensive.

Si la bataille à la position de quart-arrière, sur laquelle on reviendra plus tard, attire davantage les regards des amateurs, la lutte sur le front offensif sera la plus déterminante pour le succès offensif des Oiseaux.

A priori, Jacob Ruby représentait le candidat logique pour mériter le poste de bloqueur à gauche qui s’est libéré avec le départ de Josh Bourke avec les Argonauts de Toronto. Cela dit, le camp d’entraînement demeure la meilleure occasion pour tester différentes options et les Alouettes ont confirmé, lundi, leur intention d’emprunter cette avenue.

En effet, Ruby aura conservé la position de bloqueur à gauche pour toutes les répétitions pendant une seule journée. Dès le deuxième entraînement lundi, le colosse de six pieds sept pouces et 315 livres a été déplacé comme garde à droite pour céder quelques jeux à Philip Blake.

« On va utiliser les gars un peu partout, on va leur donner des chances à différents endroits à plusieurs joueurs pour voir ce qu’ils peuvent faire. Par exemple, Blake a joué aux trois positions (bloqueur, garde et centre) plus tôt dans sa carrière donc on veut voir ce qu’il peut faire pendant qu’on a le temps de tenter des choses », a confirmé le directeur général et entraîneur-chef, Jim Popp.

« Ce n’est pas uniquement pour déterminer le bloqueur à gauche partant, mais aussi pour savoir ce qu’ils peuvent accomplir si une blessure survenait durant la saison. Tu ne veux pas te retrouver en mode expérimental durant la saison régulière. Il faut pouvoir compter sur trois ou quatre scénarios possibles », a prolongé Popp.

Ceci dit, le dirigeant semble encore intéressé à offrir ce rôle à Ruby.

« Il va obtenir plusieurs répétitions, c’est sa véritable position. On prendra ensuite des décisions selon ce qui s’est passé », a convenu le décideur.

Philip BlakeIl faut dire que, pour le moment, la ligne offensive est loin d’avoir le dessus sur le redoutable front défensif des Alouettes. Toutefois, Popp a rappelé, avec raison, que c’est normal à ce moment-ci du camp d’entraînement. La cohésion doit s’installer sur la ligne offensive pour que les bénéfices surgissent.

Chose certaine, les receveurs n’auront pas besoin d’autant de temps. Ils ont été plusieurs à multiplier les attrapés de qualité lundi incluant le Québécois Mikhail Davidson qui essaie de s’accrocher à son contrat.

« On a travaillé très fort depuis deux jours et on est en train de bâtir quelque chose de bien, mais ce n’est que le début », a décrit le receveur Samuel Giguère à propos du système offensif qui est instauré graduellement.

Parmi le lot, Jerry Rice fils a démontré une fiabilité encourageante et il se classe certainement dans les athlètes à surveiller au cours des prochains jours, même si les probabilités jouent contre lui avec tous les réguliers bien établis. Il ne faudrait pas oublier ses pas de danse - son père a excellé à Dancing with the Stars - qui allègent l'ambiance chaque fois que la musique se fait entendre.

« Quand des vétérans font le boulot, ce n’est pas facile de se tailler une place. Les autres receveurs doivent avant tout être constants. Je reviens toujours à l’exemple de S.J. (Green) qui a passé deux ans et demi sur l’équipe d’entraînement. Il était assez bon pour jouer, mais on n’a pas fait de changement au poste de receveur pendant deux, trois ans. Ça exige donc également de la patience pour rester si tu ne joues pas tout de suite. Éventuellement, tu auras sûrement une chance ou une autre équipe t’en donnera une », a expliqué Popp sur cet enjeu.

Au moins, Rice fils présente un physique différent des Green, Duron Carter et Stafford. Popp n’a pas nié que la variété demeure essentielle à cette position.

Pas toujours facile pour Bridge et Adams fils

Évidemment, il faudrait que la malchance s’acharne sur les Alouettes pour que l’organisation montréalaise revive une hécatombe frappant les quarts-arrières comme celle de 2015. Cela dit, le manque d’expérience derrière Kevin Glenn pourrait en effrayer plusieurs.

Le bagage de Rakeem Cato comporte une dizaine de matchs contre deux entrées en scène pour Brandon Bridge et aucune pour Vernon Adams fils.

Jusqu’à présent, Bridge a continué de démontrer de la puissance, mais sa constance n’est pas au rendez-vous. Le quart de 24 ans s’est tout de même dit encouragé par ses prestations.

Brandon Bridge« Je pense que mes deux premières journées se sont très bien déroulées. Je lance le ballon avec précision et je sais où le lancer selon les exigences du système. Je comprends bien le plan des entraîneurs. »

« Pour un joueur de football, la chose la plus difficile est définitivement la constance », a-t-il reconnu par la suite.

Quant à Adams fils, l’ancien étudiant de l’Université Oregon, les occasions de se faire valoir se font rares puisqu’il obtient peu de répétitions.

« C’était assez bien (pour ces deux journées) même si ça reste une grosse étape d’apprentissage. J’essaie d’apprendre des plus vieux et de bien faire quand on me confie le ballon. Le reste du temps, j’effectue les répétitions dans ma tête », a confié Adams fils.

Le quart de cinq pieds onze pouces et 200 livres ne cache pas que c’est difficile pour lui de se contenter de quelques ballons ici et là. En attendant, il continue de se familiariser avec le terrain plus vaste.

« Je commence à m’y habituer, j’ai découvert les longues passes que ça exige dans certaines circonstances. Il faut aussi savoir quand lancer le ballon et décocher la passe plus rapidement surtout pour les longs jeux vers les côtés », a-t-il décrit.

Sans mal paraître dans sa journée, il a compris cette leçon quand il a essayé une passe tardive vers les lignes de côté menant à une interception.

Par ailleurs, le maraudeur québécois Anthony Coady a quitté le camp, dimanche, pour des raisons personnelles. Il devrait être de retour bientôt.

Mardi, les Alouettes procéderont à un entraînement plus léger. Vaughn Martin (cheville) devrait revenir sur le terrain après une journée de repos tandis qu’Alex Charrette (cuisse) sera à l’écart pour une semaine ou plus.