MONTRÉAL – Il n’était probablement pas réaliste de s’attendre à ce que l’arrivée de Kevin Glenn solutionne instantanément les problèmes à l’attaque des Alouettes.

Ceux qui entretenaient cet espoir, en tout cas, sont tombés de haut.

Envoyé à la tête d’une unité en déroute seulement quatre jours après avoir été acquis sur le marché des transactions, Glenn n’a pu faire de miracles dimanche sur la pelouse du Stade Percival-Molson. Le vétéran de 36 ans a été victime de trois interceptions dans une défaite de 23-11 face aux Tiger-Cats de Hamilton.

Glenn a lancé une passe de touché de 16 verges à Fred Stamps avec une seconde à faire au match. À ce point, il était évidemment trop tard pour changer le sort des Alouettes (5-10), qui ont subi une quatrième défaite de suite.

Glenn n'a pas renversé la vapeur

« C’était le fun de continuer à les brasser, de se rendre dans la zone des buts. C’était le fun d’aller serrer Fred Stamps dans nos bras pour le féliciter. Mais ça reste insignifiant rendu à ce point-là », a bien résumé Luc Brodeur-Jourdain dans le vestiaire des perdants.

Avec trois matchs à disputer à leur calendrier régulier, les Oiseaux demeurent écartés du portrait actuel des éliminatoires.

Quatrième quart-arrière à commencer un match pour les Alouettes cette saison, Glenn a complété 26 de ses 44 passes pour des gains de 226 verges. Timide à exploiter les zones profondes, sa plus longue connexion en a été une de 22 verges sur une passe dans le flanc au porteur de ballon Tyrrell Sutton. Ce dernier, en plus d’amasser 50 verges au sol, a d’ailleurs été la cible de prédilection du nouveau venu en amassant des gains aériens de 79 verges.

Nik Lewis, qui avait déjà été le coéquipier de Glenn pendant les saisons 2012 et 2013 avec les Stampeders de Calgary, a capté huit passes pour 60 verges.

Glenn n’a pas été parfait, mais il ne mérite pas de supporter l’intégralité du blâme. Ses receveurs ont échappé quelques passes précises qui auraient pu, si elles avaient été captées, changer l’allure du match. On pense notamment à celle échappée par S.J. Green dans la zone des buts à la fin du troisième quart.

Sous la gouverne de son nouveau général, l’attaque n’a généré qu’un total de 279 verges.

« Il lisait très bien le jeu aujourd’hui et on n’a rien fait pour l’aider à quelques occasions, a évalué l’entraîneur-chef et directeur général Jim Popp. Sur sa première interception, il a probablement attendu un peu trop longtemps avant de décocher sa passe, mais par la suite, il a placé le ballon où il devait le placer. On n’a simplement pas fait les jeux qu’on devait faire. »

« Il y a quelques passes sur lesquelles j’aimerais avoir la chance de me reprendre, parce qu’un résultat différent aurait probablement changé le momentum et de mettre davantage de points au tableau », regrettait Glenn, quand même zen, devant son casier après la défaite.

En remportant un premier match à Montréal depuis octobre 2002, les Tiger-Cats ont quant à eux assuré leur place dans le tournoi de fin de saison de la Ligue canadienne. C’était la première fois de la saison que les actuels meneurs au classement de l’Association Est parvenaient à battre la formation québécoise.

Des revirements en succession

Glenn a complété sa première passe dans l’uniforme des Alouettes, un gain de huit verges réussi avec la complicité de Green. Le vétéran receveur enregistrait ainsi un attrapé dans un 27e match consécutif.

La deuxième ne se fait pas attendre

Ça allait être l’un des rares points positifs de la rencontre pour les locaux.

Après avoir dirigé deux séries offensives qui se sont conclues par des bottés de dégagement, Glenn a profité d’un positionnement avantageux fourni par un retour de 18 verges de Stefan Logan pour transporter les Alouettes à la porte de la zone des buts adverse. Courtney Stephen a toutefois éteint la menace en interceptant une passe à l’intention de Samuel Giguère du côté large au même moment où Glenn était violemment cloué au sol par le secondeur Taylor Reed.

Après avoir plié pour concéder un placement sur la première séquence du match, la défensive des Alouettes a rempli son mandat sans traîner en limitant les Ticats à deux jeux offensifs sur leurs trois possessions suivantes. Mais l’attaque, comme c’est souvent le cas, a été incapable de s’inspirer de cette efficacité.

Glenn a lancé sa deuxième interception au début du deuxième quart, sa passe à l’intention de Green ricochant dans la couverture avant d’être cueillie au vol par Simoni Lawrence. Un placement de 30 verges de Justin Medlock a permis aux visiteurs de doubler leur avance quelques minutes plus tard. Medlock a terminé la rencontre avec cinq placements.

Un troisième revirement est venu enfoncer les Alouettes dans leur misère dès leur possession suivante. Un botté de dégagement de Boris Bede a été bloqué et ramené par le Québécois Frédéric Plésius à la ligne de 8 des Oiseaux.

Deux jeux plus tard, Jeff Mathews rejoignait Terrell Sinkfield Jr dans la zone des buts pour porter la marque à 13-0. Mathews, qui effectuait seulement son troisième départ en carrière dans la LCF, a complété 21 de ses 24 passes pour des gains de 226 verges.

Il aura fallu attendre à la dernière minute de la première demie pour voir les Alouettes s’inscrire au pointage grâce à un touché de sûreté concédé par les Ticats.

Dès leur retour du vestiaire, les Alouettes ont écopé de deux pénalités sur les unités spéciales et ont éventuellement concédé des placements sur les deux premières percées de leurs rivaux ontariens.

C’est sous des huées que Bede a réussi un placement de 26 verges qui portait la marque à 19-5 à la fin du troisième quart.

Glenn a lancé sa troisième interception juste avant la pause obligatoire des trois minutes, au quatrième quart.

Défensive : deux partants amochés

Kyries Hebert a quitté le match à la fin de la première demie après avoir mal encaissé une collision avec le porteur de ballon Michael Ford. Il n’est pas revenu dans le match. Jim Popp a confié que le secondeur avait affiché les symptômes reliés à une commotion cérébrale.

L’ailier défensif Aaron Lavarias a quant à lui subi une blessure à une cheville dont la gravité demeure pour l’instant inconnue.

« Nous n'avons pas exécuté à l'attaque »
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