MONTRÉAL – Dans un monde idéal, les Alouettes feraient un copier-coller, jeudi soir, de leur performance d’il y a deux semaines quand ils ont dominé le Rouge et Noir d’Ottawa au compte de 43 à 19.

Objectif : freiner Trevor Harris

Malheureusement, la formation montréalaise n’a pas réussi à renverser la vapeur des dernières années et elle peine à accomplir ce qu’elle désire cette saison. Par conséquent, elle se retrouve en position précaire avec un dossier de 3-6 à mi-chemin du calendrier régulier. Cette fiche aurait pu être différente sans la défaite de la semaine dernière, au compte de 32-18, contre les Blue Bombers de Winnipeg.

Par-dessus le marché, elle sera privée de son as receveur, Duron Carter, pour le duel qui sera présenté à RDS dès 19h. L’athlète de 25 ans purgera finalement sa suspension d’une partie puisqu’il a perdu sa cause en appel, un verdict qui s’est fait attendre très longtemps.

Plus prudent qu’à son habitude, Carter a évité d’ajouter de l’huile sur le feu.

« Je n’ai pas d’opinion là-dessus, la décision a été rendue », a brièvement maintenu celui qui a rarement la langue dans sa poche.

Il aurait quand même été étonnant qu’il ne se permette pas une petite flèche.

« Je suis certain qu’ils sont un peu soulagés de ne pas avoir à m’affronter. Je vais simplement me concentrer sur la prochaine rencontre en espérant que mes coéquipiers pourront l’emporter », a dit Carter dans sa déclaration la plus intéressante.

En considérant que l’attente s’est prolongée, il est facile de croire que ce n’est pas une coïncidence qu’il soit écarté du duel face au Rouge et Noir, l’équipe contre laquelle il avait perdu son sang-froid en bousculant l’entraîneur Rick Campbell.

Tout de même, le quart-arrière Kevin Glenn a osé prétendre que son unité ne sera pas ralentie pour autant.

« Je ne pense pas que ça affecte notre attaque tant que ça. J’ai confiance en les autres joueurs qui ont déjà joué cette année. Le plus gros défi sera de mettre en scène les jeux pour d’autres receveurs », a mentionné le vétéran passeur qui aurait certainement voulu miser sur le numéro 89 pour rebondir de sa performance décevante contre les Blue Bombers de Winnipeg.

« J’ai beaucoup de confiance en mes receveurs et notre quart-arrière. Je suis convaincu qu’ils seront en mesure de produire offensivement », a aussi prétendu Carter en se rangeant derrière ses compagnons.

Les Alouettes et leurs partisans doivent espérer que cette confiance orchestrera une victoire étant donné que le temps commence à presser. Cependant, le Rouge et Noir n’est pas moins affamé à la suite de quatre défaites depuis cinq matchs.

« Ce sont des victoires dont nous avons tous besoin. Ils ont gagné seulement un de leurs cinq derniers matchs. Ils veulent désespérément une victoire et c’est exactement la même chose pour nous », a admis Jim Popp, le directeur général et entraîneur-chef.

Le Rouge et Noir a subi ce ralentissement malgré une séquence qui comportait quatre matchs à domicile sur cinq.

Calvillo veut que ce soit « son attaque »

Logiquement, les autres receveurs des Alouettes devront assumer un rôle plus influent en attaque. B.J. Cunningham a été identifié comme l’un de ces joueurs qui doit s’attendre à être plus sollicité.

Anthony Calvillo« On devra tous contribuer davantage, c’est un trou à combler. C’est quand même notre joueur clé du côté offensif », a reconnu l’ancien de Michigan State.

Le défi sera intéressant pour tous les représentants de l’unité offensive. En effet, le coordonnateur offensif, Anthony Calvillo, a demandé à ses joueurs d’élever leur jeu d’un cran. Comme l’a révélé le quotidien The Gazette, Calvillo a exprimé son mécontentement, durant une réunion, sur le rendement affiché et sur l’engagement démontré par les siens.

AC entend aussi augmenter son influence sur l’attaque. Jusqu’à présent, il a beaucoup sollicité ses adjoints, mais il désire trancher plus souvent et il se dit prêt à en assumer les conséquences.

« Il voulait changer un peu le climat qui régnait, ça prend ça parfois. On veut suivre cet exemple », a exprimé Cunningham soulignant sa confiance pour la suite des choses.

Harris ou Burris, du pareil au même ?

Quand les Alouettes ont renversé le Rouge et Noir, ils étaient confrontés au quart-arrière Henry Burris. Ils avaient été en mesure d’amasser pas moins de sept sacs à ses dépens. Cette fois, Trevor Harris se retrouvera face à eux et il constitue une menace plus coriace.

Par contre, les joueurs défensifs des Alouettes considèrent que son style se compare beaucoup à celui de Burris ce qui facilite leur préparation.

« Ça ne change rien dans leur attaque, ce sont deux très bons quarts, ils sont choyés d’avoir ça », a maintenu le maraudeur, Marc-Olivier Brouillette.

« Ils sont très similaires dans leur façon de jouer, ils peuvent chacun se déplacer. Ils ont plus de ressemblances que de différences si bien que notre plan n’est pas très différent. Bien sûr, ce sera primordial d’imposer de la pression et le garder dans sa pochette protectrice », a ciblé l’ailier défensif Gabriel Knapton.

Outre l’improbable touché alloué en fin de première demie, l’unité défensive des Alouettes avait brillé à Ottawa, le 19 août. Knapton et ses confrères ne sont donc pas effrayés par cette mission, mais ils devront limiter les punitions qui minent leurs efforts.

« C’est arrivé à plusieurs reprises qu’on se retrouve en position de gagner au quatrième quart sans que ça fonctionne. Il nous reste à trouver la manière de finir les matchs en beauté », a suggéré Brouillette.