Alors que les Alouettes s’apprêtent à disputer un match plus qu’important dans leur quête de recevoir une rencontre éliminatoire à domicile, l’équipe s’en remettra pour une deuxième partie de suite au quart-arrière Troy Smith.

L’ancien récipiendaire du trophée Heisman a été bon à son premier départ dans la Ligue canadienne de football, mais en regardant de plus près, il est possible de constater qu’il a connu un match en deux temps.

En 1re demie, il a complété 54 pour cent (12-en-21) de ses tentatives de passes pour des gains de 207 verges avec 3 passes de touché, tandis qu’en 2e demie, il n’a réussi que 35 pour cent (5-en-14) de ses passes pour 40 verges et aucune passe de touché.

Les Alouettes souhaitent évidemment que Smith joue comme il l’a fait en première demie, tandis que les Tiger-Cats de Hamilton veulent voir celui de la deuxième. Chose certaine, peu importe lequel des deux Smith se présentera, il est acquis qu’il protégera le ballon, étant donné qu’il n’a été victime d’aucun revirement.

Avec la façon dont la défense des Alouettes se comporte et le petit regain de vie de l’attaque au sol, tous les ingrédients sont réunis pour que l’équipe ait des chances de gagner chaque fois qu’elle se présente sur le terrain. Est-ce une coïncidence si Smith a connu des difficultés ou encore est-ce en raison des ajustements des Tiger-Cats? La réponse samedi!

L’arrivée de Smith au poste de quart a complètement changé la dynamique de l’unité défensive des Tiger-Cats, qui était particulièrement combative au cours des dernières semaines.

Ainsi Smith et les Alouettes ont rapidement démontré qu’ils avaient des solutions aux tentatives de blitz, ce qui a mis la défense des Tiger-Cats sur les talons. Le jeu de pieds de Smith a également prouvé à l’adversaire que les plaqués ratés seraient chèrement pénalisés. Le quart est ainsi capable d’étirer le jeu et de donner plus de temps à ses receveurs pour se démarquer.

Smith profitera d’une semaine de préparation de plus, ce qui signifie plus de répétitions de qualité à l’entraînement. Par contre, l’effet-surprise de la semaine précédente ne sera plus là. Il s’agira également d’un premier départ à l’étranger pour Smith, sauf qu’il ne devrait y avoir que 13 000 personnes à Guelph. Il sera loin du bruit ambiant qui règne en Saskatchewan.

Un monstre à deux têtes

C’est peut-être passé inaperçu en raison des débuts de Smith, mais Marc-Olivier Brouillette a joué pratiquement tout le match à la position de maraudeur. Pendant ce temps, la recrue Mike Edem rongeait son frein sur les lignes de côté.

Brouillette n’a pas volé sa place, car il mérite de jouer. Depuis le début de la saison, chaque fois qu’il a été sur le terrain, il a toujours provoqué quelque chose en réussissant de gros jeux. Il avait notamment remplacé de façon magistrale Kyries Hebert pendant sa blessure. Les entraîneurs des Alouettes devaient trouver une façon de l’utiliser, parce que c’est un joueur d’impact.

L’occasion était peut-être bonne pour lancer un message à Edem. Il ne faut pas oublier qu’il est un joueur de première année et qui dit recrue, dit manque de constance et erreurs d’affectations. En commettant des erreurs semaine après semaine, Edem a commencé à donner des maux de tête à ses entraîneurs.

Je me rappelle de la rencontre du 5 octobre contre les Eskimos à Edmonton, alors que les micros installés sur le terrain avaient capté le coordonnateur défensif Noel Thorpe en train de demander à Edem : « Mais qu’est-ce que tu fais là? ». La saison est longue pour les recrues qui deviennent à un certain moment épuisées mentalement et physiquement.

Mais peu importe la raison de la décision des Alouettes, cela donne plus d’une option avec la présence de Brouilette et Hebert en même temps sur le terrain. Les deux sont capables de jouer comme secondeur extérieur du côté court ou encore comme maraudeur. Ce sont des jumeaux!

Imaginez un instant le casse-tête pour un quart et les joueurs de ligne à l’attaque adverses. Ils ne sauront jamais où Brouillette et Hebert iront et qui ils couvriront, étant donné qu’ils sont pareils. Cela créera énormément de confusion et ce sera évidemment à l’avantage des Alouettes.

Ne pas se tirer dans le pied

La météo sera également à surveiller samedi, alors que de la pluie est prévue. Avec le froid, ce ne seront pas des conditions idéales pour jouer au football. Encore là, ce sera une belle occasion pour les Alouettes de faire oublier le match du 14 octobre face aux Blue Bombers de Winnipeg.

Il y avait eu échappé sur une faufilade du quart, un autre sur une longue remise en vue d’un botté de dégagement et les receveurs de passes avait échappé plusieurs ballons. Samedi, les Alouettes devront être solides dans leurs fondamentaux pour ne pas se tirer dans le pied.

En terminant, les Alouettes disputeront leur quatrième série aller-retour depuis le début de la saison, et ils n’ont pas encore été en mesure d’en balayer une. Dans les faits, ils n’ont pas gagné une seule rencontre retour. L’occasion est parfaite pour casser cette tendance-là et prendre du même coup le contrôle de son destin en éliminatoires.

*Propos recueillis par Francis Paquin