MONTRÉAL – Terry Johnson ne passe pas par quatre chemins quand vient le temps d’évaluer son rendement après s’être vu confier une première mission d’envergure dans la Ligue canadienne.

« Je dois être meilleur », réalisait le jeune demi de coin, lundi.

Johnson a connu une dure soirée de travail dans la défaite de 39-17 des Alouettes aux mains du Rouge et Noir d’Ottawa jeudi dernier. Catapulté dans le match au début du premier quart après que Jonathan Hefney eut quitté le terrain sur une civière, le joueur recrue de 24 ans a immédiatement été identifié comme une cible vulnérable par le vétéran quart-arrière Henry Burris.

Dès son arrivée sur le terrain, Johnson a écopé de deux pénalités successives qui ont permis au Rouge et Noir de s’avancer à la porte des buts et d’inscrire le premier touché du match. Aussitôt revenu dans le caucus, Burris a sélectionné un autre jeu en direction du jeunot, qui n’a jamais été capable de suivre Maurice Smith sur un tracé en ligne droite vers les zones profondes.

Johnson a aussi commis une deuxième pénalité d’obstruction sur la séquence qui a mené à un placement de 17 verges de Christopher Milo au deuxième quart.

« Quand je suis arrivé dans le match, je savais qu’on lancerait en ma direction, raconte le natif de la Floride. Je suis une recrue, c’est normal qu’on essaie de me tester, mais j’étais prêt. J’ai commis quelques pénalités, mais j’ai fini par retrouver mes sens en deuxième demie et j’ai connu une bonne fin de match. »

Johnson a passé quatre ans au sein du programme de Florida A&M avant de signer un contrat professionnel avec les Alouettes en juin. Quand Hefney, son mentor, s’est retrouvé immobile au sol après avoir encaissé un violent contact avec Patrick Lavoie, il savait que son tour était venu.

« J’étais tendu, je sautais partout sur le terrain. Les gars sont venus me voir pour m’aider à me calmer, me dire de prendre une grande respiration et de simplement laisser le match venir à moi. Les idées se succédaient à un rythme complètement fou dans ma tête. Je viens à peine de sortir de l’université et je sais que je dois faire plusieurs ajustements. Mais je voulais aussi saisir ma chance, tirer profit de cette opportunité. »

Johnson a envoyé un message texte à Hefney à la fin du match. Ce dernier, conscient qu’il avait probablement disputé son dernier match de la saison, a pris soin de prodiguer quelques conseils à son successeur.

« Il m’a dit de garder confiance en mes habiletés, de croire en ma vitesse et, sachant que je ne viens pas d’un programme de première division aux États-Unis, de toujours me battre dans le but de confondre les sceptiques. »

L’entraîneur-chef et directeur général des Alouettes, Jim Popp, tenait à atténuer tout sentiment de panique quant à la performance de son petit nouveau.

« Je sais qu’il a connu un départ chancelant, mais il va être correct. C’est un bon athlète et un bon joueur. Il sait très bien ce qu’il fait », a rassuré le patron.

Johnson, qui s’est entraîné avec les partants de l’unité défensive lundi, promet qu’il ne gardera pas de séquelle de son faux départ contre Ottawa.

« La confiance, c’est l’outil de travail principal d’un demi défensif. Quand on se retrouve homme à homme avec un receveur de passes, c’est tout ce dont on a besoin. On doit posséder plusieurs atouts pour réussir, mais la confiance est la clé et la mienne est intacte. »