J'écrivais il y a deux semaines que Turk Schonert était celui qui avait affaire à marcher plus droit sous les ordres de Jim Popp. Il ne l'a de toute évidence pas fait.

Je ne suis pas le seul par contre qui ne donnait pas cher de la peau de Turk Schonert et pensait qu'il était sur du temps emprunté lorsque Jim Popp est devenu entraîneur-chef il y a deux semaines. Jim Popp avait décidé de donner une chance à celui que plusieurs voyaient comme le principal problème dans le groupe d'entraîneurs. Au final, Popp aura donné juste assez de corde à son coordonnateur à l'attaque pour lui donner la chance de se pendre avec.

Quand on regarde plus attentivement les statistiques offensives et qu'on met de côté ce qui saute aux yeux, c’est-à-dire les six revirements dont cinq interceptions de Tanner Marsh face aux Lions, on peut facilement voir que Schonert est rapidement retombé dans ses vieilles habitudes et surtout celles qu'on lui reprochait depuis le début de l'année.

La première est arrivée encore une fois dans un match qui était loin d'être hors de portée à la mi-temps (17-6). Dans un match où le porteur de ballon Tyrell Sutton lui avait donné 88 verges sur sept portées et deux gros jeux dans la première demie, il a choisi de ne plus jamais redonner le ballon à Sutton en revenant en deuxième moitié. Pas la meilleure façon d'impressionner ton entraîneur-chef quand ce dernier regarde les statistiques et les bandes vidéo après la rencontre. Surtout quand ton quart-arrière en arrache et a déjà causé deux revirements. Ça n’a aucun sens.

L'autre statistique qui n'a pas dû impressionner Popp est lorsqu'il a vu la feuille de match indiquer S.J. Green : 1 attrapé pour 11 verges. Choisir de lancer des passes voilées au receveur recrue Charette à deux ou trois reprises sur des deuxièmes essais au lieu de tenter de rejoindre le meilleur receveur de passes de ton équipe dans des situations aussi importantes du match n'est pas la meilleure façon de garder ton boulot non plus.

Parlant de passes voilées, il y en a eu pas moins de huit pour un grand total de moins de 20 verges dans la partie. Une stratégie qui avait très peu de chance de succès contre une équipe qui jouait avec des demis défensifs tout près de la ligne de mêlée et avec leurs yeux dans le champ arrière. Y avoir recourt huit fois avant de te rendre compte que ça ne fonctionnera jamais n'est pas non plus la meilleure façon d'impressionner ton entraîneur-chef.

Voilà donc rapidement trois choses qui peuvent très bien avoir eu raison de Turk Schonert dans le match de jeudi passé.

Place maintenant à Anthony Calvillo qui sera secondé par Ryan Dinwiddie. Ce sont deux anciens quarts de la Ligue canadienne qui, bien que jeunes, arrivent avec un bagage de la ligue beaucoup plus impressionnant que celui de Turk Schonert qui n'en avait tout simplement pas. Calvillo a d'ailleurs appelé les jeux pendant deux saisons avec les Alouettes alors que je jouais avec lui et qu'il était le quart-arrière. Dinwiddie l'a quant à lui fait l'an passé avec les Alouettes et montrait des signes encourageants plus la saison avançait.

De toute façon, si on regarde autour de la ligue présentement, les Alouettes n'essaient pas de réinventer la roue ici, loin de là. Ils suivent plutôt une tendance qui semble fonctionner. En effet, Scott Milanovich et Marcus Brady à Toronto, John Hufnagel et Dave Dickenson à Calgary, Ken Austin à Hamilton et finalement le petit nouveau Jason Maas à Ottawa sont tous d'anciens quarts-arrières de la LCF et connaissent tous du succès jusqu'à présent.

En bout de ligne, les pions de Jim Popp sont maintenant placés. Rappelons-nous qu'il y a deux ans, avant l'arrivée de Tom Higgins, c'est exactement le groupe d'entraîneurs qui était visé par le directeur général et maintenant entraîneur-chef des Alouettes de Montréal.

Reste maintenant à donner la chance au coureur et à voir ce dont ce jeune groupe d'entraîneurs est capable. Il faut surtout comprendre qu'il s'agit pour la première fois depuis longtemps d'un plan à long terme. Un plan qui, à mon avis, verra l'an prochain ou dans deux ans au gros maximum Jim Popp donner les rênes de l'équipe à un de ses jeunes coordonnateurs.

Voyons voir maintenant ce que le duo Calvillo-Cato a dans le ventre pour relancer l'attaque des Alouettes qui est remplie de talent. Je dois vous avouer que l'idée m'enchante quand même pas mal.

À suivre...