MONTRÉAL – Étant donné que les Alouettes misent sur le quart-arrière le plus productif de l’histoire de la LCF, ce n’est pas étonnant qu’il soit considéré comme le candidat idéal pour relancer la timide attaque de la formation montréalaise.

Campé dans un rôle d’entraîneur des receveurs pour développer ses connaissances sur les lignes de côté, Anthony Calvillo revient souvent dans les discussions pour parer aux lacunes perceptibles de Turk Schonert, le coordonnateur offensif actuel.

Cependant, en dépit de leur dossier de 2-5, les Alouettes ne veulent pas céder à la panique et ils veulent conserver la rare continuité au sein de leur personnel d’entraîneurs.

Ceci dit, selon les dires de Schonert, Calvillo lui prodigue ses conseils pour redorer le blason de cette unité qui mise pourtant sur d’impressionnantes ressources.

Anthony Calvillo« On communique et on travaille bien ensemble. Je veux leur avis et ça n’a pas changé, on a travaillé ainsi toute l’année », a répondu Schonert en parlant de ses collègues de l’attaque.

Quant à l’entraîneur Tom Higgins, il s’est montré rassurant à propos de sa participation à la préparation offensive.

« J’ai toute la contribution que je dois avoir et on a des entraîneurs offensifs très compétents dont plusieurs qui possèdent de l’expérience dans la LCF comme (Ryan) Dinwiddie, (Kris) Sweet et Calvillo (photo). Turk est entouré de personnes qui peuvent l’aider et AC a été d’une aide considérable. Ce qui aiderait, ce serait que nos piliers offensifs réussissent plus de jeux », a proposé Higgins sans vouloir blâmer les entraîneurs.

Les commentaires négatifs envers Schonert déplorent notamment son incapacité à s’adapter adéquatement. Comme le précisait Pierre Vercheval dans sa récente chronique, Schonert n’a pas cru bon utiliser la passe piège ou recourir à la protection maximale contre le redoutable front défensif d’Edmonton.

« C’est facile de critiquer, mais les Eskimos ont enlevé les options rapides de notre plan de match et il fallait essayer des jeux plus longs. Le problème, c’est que nous n’avons pas eu la protection nécessaire. Les gens peuvent désapprouver nos choix, mais ils doivent aussi regarder la reprise du match », a répliqué Schonert qui n’aime pas qu’on remette en doute ses décisions.

Confronté à une unité défensive aussi agressive, Schonert ne cache pas que plus de vitesse chez ses receveurs aurait facilité le boulot de chacun. En voyant le résultat de ce match, les Lions de la Colombie-Britannique risquent de s’inspirer de cette approche et voilà pourquoi le plan de match sera crucial pour ne pas revivre le même déroulement. 

« Turk essaie plusieurs choses pour engranger plus de points, mais ce sont de petites erreurs qui finissent pas nous coûter les victoires », a évalué le receveur et contributeur des unités spéciales, Éric Deslauriers, sur le travail effectué dans les bureaux.

Même si la formation des Alouettes manque de réponses actuellement en attaque, il ne faut pas imaginer que les joueurs s’immiscent dans l’élaboration des plans de match des entraîneurs.

« Nos entraîneurs sont là pour nous donner le plan de match et établir la stratégie. De notre côté, on se concentre à exécuter les jeux. Bien sûr, on peut s’aider entre nous et je pense à un vétéran comme S.J. Green qui peut corriger les tracés de certains receveurs. On travaille ensemble, mais il ne faut pas s’élever au rôle d’entraîneur », a rappelé Luc Brodeur-Jourdain.

La saison 2015 ne présente pas le portrait le plus reluisant jusqu’à maintenant, mais Higgins n’y voit pas de similitudes avec le calendrier 2014 qui s’était amorcé avec un départ de 1-7. Cette fois, il se dit encouragé par le fait que les Alouettes ont failli remporter leur lot de matchs même s’ils ont dû rapidement se fier à Rakeem Cato qui était considéré comme leur cinquième ou sixième quart-arrière au camp d’entraînement.

Les blessures subies par Jonathan Crompton, Dan LeFevour et Tanner Marsh ont compliqué la vie des entraîneurs, mais ce n’est pas tout. Higgins a confirmé que le dossier Michael Sam avait représenté une certaine distraction.

« On aimerait penser que ce n’était pas le cas, mais ce serait naïf de le faire », a conclu Higgins qui ne voulait pas utiliser ceci comme une excuse.