Le moins que l'on puisse dire c'est que le mois d'août est loin de sourire aux Alouettes depuis deux ans. En 2014, la seule victoire en cinq matchs est venue à la toute fin du mois contre le Rouge et Noir. Victoire qui a permis aux Alouettes d'éviter l'affront d'être complètement blanchi en août.

Cette année, les Alouettes sont jusqu'à présent 0-2. Deux matchs qu'ils ont en plus perdus par leur propre faute, menant 17-0 à Calgary et 12-5 à la mi-temps la semaine passée. Peu importe, le résultat est le même en fin de compte.

Malheureusement pour eux, le scénario qui suit au mois d'août est loin d'être rose et a de quoi faire peur si vous voulez mon avis.

Premièrement, les puissants Eskimos d'Edmonton s'amènent en ville jeudi, frustrés d'avoir échappé un match face aux Lions de la Colombie-Britannique. N'oublions pas que les Eskimos sont venus battre les Alouettes à Montréal l'an passé. Le pointage était de 30-8 en faveur des Eskimos à la mi-temps et le match s'est terminé par une victoire de 33-23 des Eskimos. Ils arrivent donc à Montréal sans aucun complexe. Ils sont pour moi la formation la plus terrorisante de l'Ouest et toute une commande pour les Alouettes jeudi soir.

Par la suite, les Alouettes s'envoleront vers la Colombie-Britannique endroit qui a pris des allures de chambre à tortures pour les Moineaux aux fils des ans tellement il leur est pratiquement impossible de gagner là-bas. La dernière victoire des Alouettes au BC Place remonte en effet à l'an 2000. J'étais là ...Ça dit tout !

La cerise sur le gâteau arrivera le 27 août, alors que les Alouettes prendront le train en direction du Tim Hortons Field, endroit ou non seulement les Alouettes, mais bien personne n'a réussi à gagner et même à seulement être dans le coup contre les Tiger-Cats qui se transforment à la façon de Hulk quand ils franchissent la porte de leur domicile. Huit victoires convaincantes où les Tiger-Cats ont dominé outrageusement leurs opposants chaque fois.

Cela veut donc dire que le match de jeudi est probablement la meilleure chance que les Alouettes auront de gagner en août. S’ils n'y arrivent pas, et que par malheur ils terminent le mois d'août à 0-5, cela portera leur fiche à 2-7.

L'an passé, Jim Popp n'a pas hésité à effectuer des changements importants avec une fiche de 1-7 à la même date. Il a congédié un entraîneur et a apporté trois consultants dans le vestiaire. Soyons assurés qu'il n'hésitera pas à bouger si le scénario se répète.

De plus, rappelons-nous que l'an passé, toutes les équipes de l'Est perdaient. Les Argonauts de Toronto étaient premiers avec trois victoires et six défaites pendant qu'Hamilton et Ottawa n'avaient qu'une victoire eux aussi. Les Alouettes n'ont pas ce luxe cette année. S’ils se retrouvent à 2-7, il y a de fortes chances qu'ils ne seront plus vraiment dans la course a tout de moins pour le premier rang si on se fie à la tendance dans l'Est cette année.

Cela ajoute donc énormément de pression à l'organisation et au groupe d'entraîneurs de défier la logique et de gagner au minimum deux des trois prochains matchs. Sinon, on pourrait encore une fois avoir un début septembre chaotique et mouvementé.

Plusieurs choses se doivent de changer si les Alouettes et Tom Higgins veulent renverser la tendance à perdre les matchs serrés. Tendance qui semble de plus en plus s'installer tranquillement au sein de cette équipe.

En attaque, les Alouettes doivent être plus opportunistes dans la zone payante et arrêter de se tirer dans le pied avec des pénalités et des revirements. Des choix de jeux plus conservateurs et orientés vers le sol dans cette zone peuvent pour moi être une partie de la solution. De cette façon, tu évites de laisser ton jeune quart commettre des erreurs et dans le pire des scénarios tu te contentes du placement.

En défense, plus de pression et ça presse. Noel Thorpe doit trouver le moyen d'être plus surprenant dans sa façon de mettre de la pression. Cette défense a beaucoup trop de talent pour accorder 31 premiers jeux dans un match et passer près de 34 minutes sur le terrain comme ce fut le cas contre Ottawa. Elle doit surtout trouver le moyen de tenir le coup dans les fins de match comme les défenses de championnat le font.

En tant qu'équipe maintenant, les Alouettes doivent être plus disciplinés dans les situations critiques d'un match et les entraîneurs eux doivent être de meilleurs gestionnaires et surtout stratèges dans les situations de fin de match.

Et les joueurs eux doivent être à la hauteur et livrer la marchandise sur le terrain s’ils sont mis en position de le faire par leurs entraîneurs.

Finalement, ils devront apprendre à mieux voyager et à gagner sur la route. Depuis l'arrivée de Tom Higgins, les Alouettes sont 3-10 sur la route et n'ont jamais gagné dans l'Ouest. Gagner sur la route est une question de caractère, si les Alouettes en ont, il est temps de le montrer.

Voilà le défi qui attend les Alouettes de Montréal et qu'ils devront relever au court des trois prochains matchs s’ils ne veulent pas se retrouver dans un trou tellement profond qu'ils ne pourront peut-être pas en sortir.