Depuis son entrée en poste, on a souvent entendu le nouvel état-major des Alouettes parler de l’importance d’aller chercher un quart-arrière vétéran.

Le directeur général Kavis Reed est passé de la parole aux actes en faisant l’acquisition de Darian Durant des Roughriders de la Saskatchewan, vendredi. Ce n’était donc pas des paroles en l’air!

Depuis qu’Anthony Calvillo a pris sa retraite, les Alouettes n’ont jamais trouvé un digne successeur. Il faut concéder qu’il s’agit d’une tâche ardue de remplacer le quart le plus prolifique de l’histoire de la LCF. Néanmoins, pour la première fois depuis la fin de la carrière de Calvillo, on peut dire qu’il y a un quart de ce calibre qui arrive à Montréal.

Cela nourrit beaucoup d’espoir. C’est le genre de transaction qui remet les Alouettes automatiquement dans la discussion quand vient le temps de participer aux éliminatoires et d’être compétitifs dans sa division.

On vient de solidifier et sécuriser la position de quart-arrière. À son âge, Darian Durant a encore du bon football à offrir et il ne vient pas à Montréal pour être le réserviste. Il est avec les Alouettes pour être le partant.

Il sera aussi un mentor avec les jeunes quarts-arrières. Ces derniers pourront apprendre de lui. Ce sera une belle présence dans la salle de réunion. Il pourra montrer aux jeunes comment être un professionnel et comment se préparer tant mentalement que physiquement.

C’est un mariage qui devrait fonctionner sur le terrain puisque Durant connaît bien le système de Jacques Chapdelaine puisqu’ils ont travaillé ensemble en Saskatchewan.

Ce qui est encore plus important à mes yeux, c’est que Chapdelaine et Reed connaissent personnellement Durant. Ils ne connaissent pas seulement le quart-arrière, mais aussi la personne. Le quart est ton meneur au football. Tu n’amènes pas n’importe qui dans le vestiaire surtout après avoir fait le ménage après la dernière saison, notamment avec les Duron Carter et compagnie.

Je m’attends à ce qu’on annonce la mise sous contrat de Durant dans les jours qui viennent. On ne fait pas une transaction comme celle-ci sans savoir qu’on va s’entendre avec le joueur, surtout que les Alouettes ont envoyé deux choix au repêchage en retour, dont un qui est conditionnel.  

C’est peut-être même l’agent de Durant, devant l’impasse dans les négociations avec les Riders, qui a demandé à la Saskatchewan de parler avec les autres équipes pour tenter de jeter les bases d’une transaction qui permettrait à son client de signer un nouveau contrat ailleurs.

Bref, l’entente est selon moi une question de formalité.

Ce qui sera intéressant – dans l’optique où le contrat est signé très prochainement –, c’est que ça permet de mettre la main sur Durant immédiatement et non d’attendre à l’ouverture des joueurs autonomes le 14 février prochain. Cela donne donc grosso modo un mois de plus à Durant pour se préparer avec sa nouvelle équipe en vue de la prochaine saison.

Cela peut avoir l’air de rien, mais avec Jacques Chapdelaine qui veut mettre en place son nouveau livre de jeux, ce n’est pas négligeable.

Les Alouettes se sont assuré d’avoir les services de Durant, mais quand on regarde le portrait de la LCF, c’est à se demander s’il avait une autre place où aller. Avait-on besoin de donner des choix au repêchage pour l’obtenir au lieu d’attendre l’ouverture du marché des joueurs autonomes?

Les Riders étaient passés à un autre appel concernant Durant. Il ne restait que Winnipeg comme destination potentielle, mais il est clair que les Blue Bombers tenteront de mettre Matt Nichols sous contrat.

Par contre, quand on veut faire avancer les choses, il faut prendre des décisions et vivre avec elles. Et comme j’écrivais plus haut, il sera dans l’entourage de l’équipe plus tôt et il participera à la préparation durant l’entre-saison. Cela a donc un côté positif, mais il y avait un prix à payer.

Avec cette transaction, les Alouettes montrent qu’ils ont un plan, une vision et qu’ils veulent être compétitifs immédiatement.

Le reste de la liste d’épicerie

Kavis Reed a indiqué qu’il avait une longue liste d’épicerie pour bâtir son équipe en vue de la prochaine saison et il peut mettre un crochet à côté du point concernant son quart-arrière.

Le deuxième item le plus important, selon moi, est de dénicher un entraîneur de la ligne offensive.

Tu as beau amener un quart-arrière de qualité, mais si tu n’es pas capable d’avoir de la protection, les Alouettes ne seront pas plus avancés.

La ligne offensive doit donc être solidifiée et je crois que cela commence avec l’embauche d’un bon entraîneur à cette position. Il ne faut pas sous-estimer cela.

En 2007, la ligne à l’attaque des Alouettes était la pire de la LCF. En 2008, avec l’arrivée de Marc Trestman et d’un nouvel entraîneur de la ligne offensive, en ne changeant aucun joueur, on est passé de la pire à la meilleure ligne à l’attaque en ce qui a trait aux sacs alloués.

Bref, les prochaines décisions importantes des Alouettes doivent concerner leur personnel d’entraîneurs et surtout de trouver un entraîneur de ligne offensive de qualité.

*Propos recueillis par Christian L-Dufresne