Les Alouettes termineront leur saison régulière samedi à Hamilton et j’ai bien hâte de voir si on assistera à un relâchement de la part de la formation montréalaise.

Après tout, l’équipe s’est assurée d’une présence éliminatoire et le match aura lieu dans un endroit qui n’a pas été très accueillant pour les Alouettes dernièrement. C’est pourquoi je me demande si les joueurs seront vraiment aussi affamés. Par contre, le dernier match – celui de dimanche - était le premier durant lequel la pression reposait vraiment sur les Alouettes et les joueurs ont bien réagi.

Souvent, les unités spéciales représentent le baromètre d’une équipe et celles des Tiger-Cats sont excellentes. Le botteur Justin Medlock et les retourneurs sont dominants, mais les Alouettes ne doivent pas perdre cette bataille déterminante.

Je suis curieux de voir si les joueurs seront un peu « lendemain de veille » lors de cette rencontre. Ce qui m’encourage, c’est que ce match s’avère extrêmement important pour profiter de la semaine de congé supplémentaire. Ils ne voudront certainement pas retourner jouer à Hamilton en éliminatoires et jouer un match de plus avant cela.

Les Alouettes traversent une superbe séquence présentement, mais le moins de matchs qu’ils peuvent disputer, le mieux ce sera pour eux. Pour gagner un championnat, une équipe doit être dominante au bon moment et demeurer en santé. Dans ce sens, les Alouettes doivent essayer d’éviter le chemin de la demi-finale de l’Est et risquer de perdre ces deux éléments.

De plus, la semaine de congé permettrait de mieux se préparer pour l’éventuel adversaire. Les entraîneurs pourraient davantage peaufiner leurs stratégies sans oublier que des joueurs comme (Gabriel) Knapton et (Aaron) Lavarias pourraient récupérer et la ligne offensive a aussi été éprouvée cette saison.

Ce n’est pas tout, une victoire enverrait un message que la séquence se poursuit. Une équipe qui joue bien, mais qui flanche vers la fin, ça joue sur le mental et le clan montréalais désire éloigner cette possibilité. Cette formation demeure fragile malgré son impressionnante erre d’aller et, pour maintenir cette confiance et l’aura qui l’entoure, il faut continuer à gagner et une victoire à ce match viendrait légitimer tout ce succès.

Du même coup, ça enverrait un message aux rivaux de l’Est et à la LCF que les Alouettes ne forment pas une équipe qui peut être prise à la légère.

Dans un monde idéal, il faudrait que ...

Voici une courte liste des ingrédients que j’aimerais reconnaître chez les Alouettes pour que la recette montréalaise atteigne le niveau supérieur au moment le plus important. Alouettes

D’abord, il ne faut absolument rien à changer au point de vue défensif.

Ensuite, les unités spéciales doivent parvenir à créer un match nul avec l’adversaire. Les Alouettes disposent de certains éléments pour réussir de bons retours, mais rien pour dominer à ce chapitre. Ainsi, il ne faut pas cafouiller comme ce fut le cas au dernier match avec le botteur adverse qui recouvre un ballon, le jeu truqué avorté et le placement manqué. Ces bévues deviennent un jeu dangereux.

Finalement, en attaque, les Alouettes doivent continuer de limiter les revirements et contrôler la possession du ballon. Si la défense excelle, il ne faut pas la forcer de se débrouiller sur des terrains courts. En lui confiant de longs terrains, elle accomplira son boulot beaucoup plus facilement.

On reproche au quart-arrière Jonathan Crompton de ne pas réussir des matchs de 300 verges aériennes ou de ne pas être extraordinaire, mais il n’a jamais lancé plus de 30 passes jusqu’à maintenant. On contrôle le temps de possession et il faut continuer d’agir ainsi. Si on peut accomplir un ou deux gros jeux de plus, c’est tant mieux, mais la priorité demeure de protéger le ballon.

J’aurais penché pour un joueur défensif

Les équipes de la LCF ont dévoilé leurs représentants pour les différents honneurs individuels et voici mon opinion à propos des lauréats chez les Alouettes.

Le joueur par excellence : Duron Carter
C’est un choix sans surprise, il a été le joueur par excellence en attaque cette année. Si Brandon Whitaker était demeuré en santé, il aurait pu aspirer à ce titre. Carter présente de bonnes statistiques, mais au-delà de tout cela, c’était lui qui produisait l’étincelle nécessaire à chaque match en attaque.

Il parvenait à accomplir un gros jeu pour relancer l’attaque. Aucun doute qu’il a été le meilleur en attaque, mais dans une telle saison, je vous témoigne que je n’aurais pas détesté voir un joueur défensif hériter de ce titre.

Je dis cela parce que c’est réellement l’unité défensive qui a permis aux Alouettes de grimper au premier rang de la section Est et de se qualifier pour les éliminatoires. S’il y a bien une année durant laquelle ce scénario aurait dû se produire, c’est bien cette fois, mais c’est peut-être le joueur défensif en moi qui parle (RIRES).

Il n’y a aucun doute dans mon esprit que Bear Woods aurait pu mériter cet honneur s’il avait été en santé durant toute la campagne. Par contre, ce n’est pas étonnant qu’un joueur offensif ait été sélectionné étant donné que ça se produit fréquemment.

Cela dit, les Lions de la Colombie-Britannique et les Roughriders de la Saskatchewan ont accordé cet honneur à des joueurs défensifs en Solomon Elimimian et John Chick. La réalité, c’est que la défense a été l’unité la plus utile et je sais que c’était difficile de cibler un seul joueur défensif parce que c’est un travail collectif, mais c’était possible.

Bear WoodsLe joueur défensif par excellence : Bear Woods
Évidemment, ce titre est pleinement mérité. C’était décevant de ne pas l’avoir vu jouer une saison complète surtout qu’il a été nommé le joueur défensif deux mois d’affilée. Depuis qu’il est là, la défense est dominante et elle a atteint un niveau supérieur.

On a remarqué les problèmes provoqués par l’utilisation de Lavarias comme secondeur intérieur. Ça limitait les couvertures qu’on pouvait faire et les jeux qu’on pouvait réussir. Avec Woods (photo) qui patrouille au milieu, il peut tout faire au grand plaisir des entraîneurs. C’est vraiment un joueur impressionnant, je le compare à un missile qui couvre d’une ligne de côté à l’autre sans problème. Le fait que la défense adverse doive toujours épier son travail, ça libère Chip Cox et Kyries Hebert pour accomplir plus de jeux et j’ajoute aussi Winston Venable à cette liste.

Woods intimide l’adversaire et, sans frapper aussi fort que Elimimian, il a autant de chien que lui. Il m’impressionne vraiment! Ça faisait des années qu’il était dans l’alignement et on en venait parfois à se demander pourquoi il était encore là et on réalise maintenant pourquoi.

Le joueur de ligne offensive par excellence : Jeff Perrett
D’abord, c’est très difficile d’évaluer le travail d’un seul joueur sur la ligne à l’attaque à moins de scruter attentivement les vidéos. C’est toute une tâche d’évaluer une productivité individuelle sur cette unité, mais je peux dire que ce groupe a été très bon. Ces joueurs ont permis à l’équipe de connaître du succès par la course en plus de concéder le deuxième plus bas total pour les sacs.

On parle ici des deux indicateurs pour le travail de la ligne offensive. En regardant cela, n’importe quel membre du quintette aurait mérité ce titre. Mais ce n’est pas tout, ils ont limité les meilleurs menaces défensives adversaires comme Chick à déranger le quart des Alouettes. Josh Bourke et Perrett ont été très bons dans leur mandat et j’avais aussi pensé à Luc Brodeur-Jourdain, le capitaine du groupe, celui qui prend les décisions et qui accomplit du très solide boulot au centre. Bref, Perrett serait certainement le premier à dire qu’il est le représentant de l’unité entière.

Le joueur défensif par excellence : Gabriel Knapton
Encore une fois, il n’y a aucune surprise à ce sujet et ça semblait logique quand on a vu la liste des candidats potentiels chez les Alouettes. C’est un joueur qui peut faire la différence au niveau défensif dont en attaquant les quarts adverses. Il a connu une séquence vraiment étincelante, mais il s’est blessé et on espère qu’il sera de retour pour les éliminatoires. Avec une rotation impliquant John Bowman, Lavarias et Knapton, le portrait des ailiers défensifs montréalais en impose.

Joueur par excellence sur les unités spéciales : Sean Whyte
Généralement, trois personnes peuvent hériter de cette mention. Il s’agit du botteur, du retourneur ou une bête qui multiplie les plaqués sur les unités spéciales. Certains joueurs comme Andrew Lue ou Venable auraient pu mériter l’honneur. Aucun retourneur ne s’est véritablement imposé et je ne veux pas dire qu’il a obtenu cela par défaut parce qu’il a notamment connu une bonne séquence, mais il a quand même présenté des performances en dents de scie même s’il a été bon dans l’ensemble.

Joueur canadien par excellence : Jeff Perrett
Pour ce titre, ça me semble tout indiqué que ça revienne à l’un des cinq doigts de la main que représente la ligne offensive puisque cette unité est 100% canadienne et elle a été le pilier de l’attaque.

*Propos recueillis par Éric Leblanc