Place aux finales d'association dans la LCF
LCF vendredi, 17 nov. 2017. 18:01 dimanche, 15 déc. 2024. 16:40RDS vous présentera ce dimanche les deux finales d’association dans la LCF. À 13h, les Roughriders de la Saskatchewan affrontent les Argonauts de Toronto et à 16h 30, les Eskimos d’Edmonton ont rendez-vous avec les Stampeders de Calgary.
C’est l’entrée en scène en fin de semaine des deux équipes qui ont terminé au premier rang de leur division respective. Il s’agira encore une fois d’un duel entre des formations qui ont bénéficié d’un repos supplémentaire d’une semaine, et des équipes qui ont le momentum de leur côté et qui arrivent avec confiance.
C’est certain qu’en terminant au premier rang de ta division dans la LCF, tu n’as qu’un seul match à remporter pour accéder à la Coupe Grey, mais parfois, ces équipes peuvent être rouillées.
C’est pourquoi je suis d’avis que les débuts de match vont être primordiaux pour les Argonauts de Toronto et les Stampeders de Calgary. J’ai hâte de voir comment ces derniers vont entamer leur match : en force ou en étant rouillé.
Si on a des leçons à tirer de la semaine passée, à part le fait que ce sont les équipes sur la route qui l’ont emporté, la formation qui a remporté la bataille des revirements a vu sa saison être prolongée d’au moins une semaine. Les Eskimos d’Edmonton ont eu un ratio positif de plus-3, alors qu’ils ont provoqué trois revirements contre aucun. De leur côté, les Roughriders de la Saskatchewan ont eu un ratio de plus-3 avec quatre revirements provoqués et un commis. C’est encore une statistique qui est oui, importante en saison régulière, mais qui a encore plus de valeur en éliminatoires.
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Même si on est dans du football à trois essais, le fait qu’on arrive avec du temps plus froid semble avoir favorisé un retour vers le jeu au sol. On voit un certain équilibre s’établir sur l’unité offensive. Cette facette du jeu a été une clé la semaine dernière.
On a pu voir l’apport offensif de Marcus Thigpen d’un côté et celui de C.J. Gable de l’autre. Ces deux joueurs sont arrivés dans leur formation en fin de saison. Les directeurs généraux ont été capables de réagir après des blessures et je dois leur dire bravo, car tant Thigpen que Gable ont fait la différence lors du premier match éliminatoire.
Les Riders ont amassé un total de 212 verges au sol contre Ottawa et Thigpen en a 169. De son côté, C.J. Gable a récolté 107 des 139 verges au sol de son équipe. Les deux leçons qu’il faut donc tirer des demi-finales d’association, c’est de protéger le ballon et d’avoir une attaque équilibrée.
Les Argos devront être opportunistes
J’ai bien hâte de voir Toronto à l’œuvre. C’est vrai que les Argos devaient être heureux d’avoir terminé au premier rang dans l’Est pour avoir une semaine de congé afin de se reposer et de soigner quelques bobos. Par contre, je ne serais pas surpris qu’ils aient voulu continuer à jouer au lieu de ça, car ils étaient sur une lancée. Il faut se rappeler qu’à la fête du Travail, les hommes de Marc Trestman avaient un dossier de quatre victoires contre sept revers. Ils ont terminé la saison avec cinq victoires à leurs sept derniers matchs et les deux défaites sont survenues avec un écart de six points. Ils ont donc terminé la saison en force et je veux voir s’ils seront en mesure de reprendre là où ils ont laissé.
Je parlais des revirements précédemment, et voici une statistique qui est très révélatrice : lorsque les Argonauts ont un ratio positif pour les revirements, ils ont signé six victoires. Lorsque les Roughriders ont un ratio négatif, c’est aucune victoire et six défaites. Ce sera donc un point à surveiller dimanche.
Les deux équipes se sont affrontées à deux reprises cette saison et chaque fois, les Roughriders ont été en mesure de se sauver avec la victoire. Je dis ça, parce que les Argos menaient lors de ces deux matchs à la demie. Toronto avait une belle avance qu’il a laissé filer. Ils ont perdu la deuxième demie lors de ces rencontres par un total combiné de 38 à 8. En plus de se faire remonter, ils n’ont inscrit que trois touchés en sept présences dans la zone payante. Ç’a été un problème pour Toronto tout au long de la saison, alors qu’ils ont conclu la saison au deuxième rang pour les verges amassées avec une moyenne de 393 par matchs, mais ils figurent au huitième rang pour les touchés marqués. À un moment, cette statistique pourrait les rattraper. C’est certain que les Argos doivent apprendre à terminer les matchs et les séquences. Ce sera la clé contre les Riders, car ils ne l’ont pas fait lors de leurs deux matchs cette saison contre la Saskatchewan.
Le jeu au sol sera encore un incontournable et tout fonctionne pour les Riders à ce niveau. Lors des quatre derniers matchs, ils ont enregistré une moyenne de 160 verges au sol. C’est vrai que la Saskatchewan court beaucoup dernièrement, mais Toronto a la meilleure unité de la saison contre le jeu au sol. Ce sera donc un bon duel à observer.
De l’autre côté, j’ai très hâte de voir James Wilder. C’est assez impressionnant de son côté, alors qu’à ses six dernières rencontres, il a obtenu 190 verges en moyenne si on additionne les verges par la voie des airs et au sol. Les Argos ont accumulé en moyenne 393 verges par match, c’est donc dire que Wilder avait 48% de la production offensive de son équipe. J’ai bien hâte de voir sa performance et si les Riders pourront limiter son apport. Lors de son seul match contre la Saskatchewan cette saison, il a touché au ballon 20 fois pour des gains de 162 verges avant de quitter en raison d’une commotion cérébrale. Wilder est définitivement le facteur " X ".
Du côté de Ricky Ray, il n’est pas à négliger alors que c’est un quart d’expérience et il a terminé la saison en force. La semaine passée, Ottawa a perdu, mais Trevor Harris a lancé pour 457 verges. Le problème qu’a rencontré Harris, c’est que lorsqu’il a attaqué les zones profondes à cinq ou six occasions, il a raté ses passes. Ses receveurs étaient démarqués et il a manqué de précision. L’une des forces de Ray, c’est justement ses passes dans les zones profondes. Si j’étais en défense du côté des Roughriders, je ferais attention, car le quart des Argos ne ratera pas comme celui du Rouge et Noir. La Saskatchewan n’aura pas le choix de mélanger ses stratégies en défense, car Ray est comme Anthony Calvillo à l’époque. Il a tout vu et il peut découper une unité défensive en pièces. Ils devront mélanger les stratégies pour le faire tenir le ballon plus longtemps, le frapper ou lui faire décocher en mouvement.
La Saskatchewan on le sait, repose sur un bon groupe de receveurs et ce sera un bon défi pour la tertiaire des Argos.
L’une des clés pour ce match est Kevin Glenn. Il a connu un début de match incroyable et il a été en mesure de prendre son rythme. Il n’a pas subi un sac du quart et n’a pas été victime d’une seule interception. Une fois qu’il s’est mis en marche, il n’a pu être arrêté. Je crois cependant que le front défensif des Argos est supérieur à celui du Rouge et Noir. Elle devra faire son travail et le déranger. Toronto est premier dans la ligue avec 50 sacs.
Lors du dernier duel entre les deux équipes, Glenn avait été victime de beaucoup de pression, si bien qu’il avait été retiré du match au profit de Brandon Bridge. Le problème pour les Argos, c’est que Bridge avait lancé pour des gains de 292 verges et deux passes de touché. Bridge, je crois, est plus un quart du style qui va à Vegas, alors qu’il tente des chances et lance de longues passes tout en espérant que ses receveurs feront le travail, tandis que Glenn demeure davantage dans sa pochette et paraît plus méthodique.
À la lumière de ce que je vous ai dit, je vais choisir les Argonauts pour ce duel. C’est certain que pour la Saskatchewan, tout semble fonctionner, mais je pense que les Argos ont les outils pour ralentir les Roughriders.
Une rivalité qui donnera un bon spectacle
Dans l’autre finale d’association, ce devrait être un duel des plus spectaculaires. Ce sera la bataille de l’Alberta avec deux équipes qui ne s’aiment pas. Si d’un côté il n’y avait pas beaucoup d’amour à l’époque dans la rivalité Canadiens-Nordiques, dites-vous que celle entre les Eskimos d’Edmonton et les Stampeders de Calgary est dans la même lignée. Ils s’affrontent minimum trois fois par année depuis des décennies.
On a ici deux équipes qui s’en vont dans des directions opposées. Avec leur victoire de la semaine dernière, les Eskimos sont sur une lancée de six gains consécutifs, tandis que les Stampeders ont encaissé trois revers de suite.
Calgary a eu beaucoup de blessures cette année et il faut se l’avouer, même s’ils ont terminé au premier rang avec 13 victoires, les Stamps n’ont pas joué leur meilleur football cette saison. Ils ont eu plusieurs contre-performances notamment. J’ai hâte de voir comment ils vont sortir. On sent qu’ils ont utilisé la carte du non-respect et du négligé en vue de ce duel même s’ils ont terminé au premier échelon. Ils avancent que les gens prennent pour Edmonton, alors qu’ils sont sur une bonne séquence. Tant mieux pour eux si ça fonctionne comme approche, mais s’ils veulent gagner, il faudra plus que de jouer la carte du négliger. Ils devront être plus disciplinés et mieux protéger le ballon.
Dans leur séquence de trois revers, ils ont un ratio négatif de moins-3 pour les revirements. Ils ont aussi écopé de plus de pénalités que l’adversaire.
D’ailleurs cet affrontement nous offre un duel rêvé entre deux excellents quarts et groupes de receveurs. La clé sera donc les lignes défensives à savoir, laquelle pourra déranger le plus le quart adverse.
D’un côté on retrouve le joueur par excellence en 2016 avec Bo Levi Mitchell qui pourra enfin compter sur son groupe de receveurs en santé, et de l’autre, celui qui devrait être le récipiendaire du titre de joueur par excellence cette année, Mike Reilly. Si j’étais demi-défensif pour ce match, je paierais à manger et je dorloterais les joueurs de lignes défensives cette semaine pour qu’ils facilitent grandement mon travail de couverture en appliquant de la pression. Lorsqu’on voit la qualité des quarts et des receveurs, la solution serait que le front défensif empêche le quart de décocher des passes en le rabattant au sol. Les deux lignes défensives sont d’ailleurs capables de le faire. Elles peuvent appliquer de la pression à quatre joueurs et ils pourront faire appel à plus au besoin quand ils le voudront ce qui est un avantage considérable.
Calgray a remporté deux des trois matchs entre les deux formations cette saison. Ce qui m’a sauté aux yeux lors de ces duels, c’est que si Edmonton veut venir disputer la Coupe Grey à Ottawa, la ligne à l’attaque devra mieux protéger Mike Reilly et l’attaque devra éviter les revirements. En trois matchs, Edmonton a commis sept revirements et a alloué neuf sacs (trois dans chacune des rencontres). Dans la seule victoire des Eskimos, ils n’ont été victimes que d’un seul revirement.
Je vais encore me mouiller et je vais avancer que les Eskimos vont gagner cette finale de l’Ouest. Mike Reilly joue de l’excellent football dernièrement, et même s’il va être frappé, c’est tout un guerrier, qui se relève tout le temps. Ce sera un match âprement disputé et je vais opter pour l’équipe qui est sur une bonne lancée. Je ne veux cependant pas manquer de respect aux Stampeders, car les Eskimos ont inscrit des touchés faciles contre les Blue Bombers de Winnipeg il y a une semaine alors que des receveurs étaient complètement démarqués, et ça ne se reproduira pas contre les Stamps. Les deux lignes défensives vont faire la différence à mon avis et je vais aller avec celle des Eskimos pour s’imposer dans ce duel.
J’entrevois donc une finale entre les Argonauts d’un côté et les Eskimos de l’autre pour la Coupe Grey. Je ne parierais cependant pas ma maison sur cette sélection.
*Propos recueillis par Maxime Tousignant