MONTRÉAL – Près de six mois après avoir vu sa première campagne dans la LCF prendre brusquement fin, Byron Archambault affiche le sourire d'un joueur dont la préparation en vue de la prochaine saison se déroule bien.

Sa remise en forme à la suite d'une déchirure d’un ligament de son genou droit n'a pas été de tout repos tant physiquement que mentalement. Cette sévère blessure fut un véritable choc pour le secondeur des Tiger-Cats de Hamilton qui n’avait jamais eu à composer avec cela auparavant.

« Tu te prépares pendant 12 à 15 ans pour jouer pro et puis tu te blesses (sérieusement). C’est dévastateur parce que tu penses à tous les efforts que tu as mis », a raconté l’ancien des Carabins lors d’un généreux entretien au CEPSUM.

Blessé le 27 août dans un jeu de routine sur les unités spéciales face aux Alouettes, le choix de deuxième tour des Ticats en 2015 a été presque inactif pendant plus de deux mois. Il a dû patienter six semaines avant de subir son opération pour réduire l'enflure et maximiser le temps de récupération.

Après avoir passé sous le bistouri le 2 octobre, il a été un autre mois sans soulever aucune charge et sans entraînement intense. L’entraînement physique faisant partie intégrante de son mode de vie, Archambault avoue avoir vécu quelques moments difficiles lors des deux premiers mois après sa blessure.

« C’est un peu épeurant quand tu arrêtes tout. Tu tombes dans un état qui est... un peu dépressif! Je suis un peu un junkie d’adrénaline. [...] Durant un entraînement, tu te défonces pendant une heure et demie et après tu es bien. Tu as une période de détente. Ce sont tous des petits moments auxquels j’étais habitué, qui me rendaient heureux et que je n’ai pas ressentis pendant près de deux mois », a relaté l’athlète de 25 ans dont la remise en forme se passe comme prévu.

Byron ArchambaultLa sévérité de sa blessure au genou n’allait toutefois pas l’empêcher de mettre les pieds au CEPSUM. De un, pour donner un coup de main à l’équipe de football des Carabins et de deux, pour faire des exercices légers en attendant de pouvoir augmenter l’intensité.

Après l’avoir vu effectuer 41 répétitions au développé couché lors du camp d’évaluation de la LCF en mars 2015, certains pourraient avoir de la difficulté à imaginer Byron Archambault en nageur. Mais la natation est maintenant un élément de sa routine d’entraînement.

« Je n’ai pas vraiment pris de pause depuis l’opération. J’ai fait beaucoup de natation. Je suis rendu à nager 2,5 km sans problème. Je suis fier parce que c’était difficile au début. Quand tu es lourd, tu cales », a-t-il lancé en riant lui-même de ses propres paroles.

Même s’il n’a pas encore chaussé ses crampons depuis qu’il s’est blessé, le produit des Cheetahs du Cégep Vanier a recommencé à faire du jogging avec une attelle. Il augmente graduellement sa vitesse et la longueur de ses courses.

Il a évidemment recommencé à soulever des charges pour garder sa musculature qui fait sa renommée depuis plusieurs années. Mais il fait maintenant plus attention à son corps qui est son outil de travail dans la LCF.  

« Oui, il faut se défoncer dans les entraînements, mais il faut que tu t’assures que tu aies la récupération appropriée pour aller avec tes entraînements parce que sinon tu fais juste maganer ton corps. C’est quelque chose que j’ai commencé à comprendre dans la dernière année. Maintenant, c’est de faire des périodes intenses, mais pour aller chercher ce que tu veux », a expliqué le colosse de six pieds et 245 livres.

Archambault concentre actuellement ses efforts pour reprendre du tonus musculaire dans sa jambe droite. Ses entraînements comptent donc des exercices de mobilité et de récupération. Il ingère plus de calories qu’il en dépense et il dort beaucoup.

Au mois d’avril et de mai, Archambault ira au Texas pour s’entraîner sous l’égide de Joe DeFranco, un préparateur physique reconnu aux États-Unis. Il fera le voyage avec son ancien coéquipier des Carabins, David Ménard, qui évolue avec les Lions de la Colombie-Britannique. Ménard, qui a étudié en kinésiologie, aide Archambault dans sa préparation en vue de la prochaine saison de la LCF.

Maman et l’UdeM à son chevet

Moins d’une semaine après avoir subi sa blessure, Byron Archambault était déjà de retour à Montréal.

L’ancien joueur étoile des Bleus n’a que de bons mots pour l’organisation des Ticats. Les dirigeants de l’équipe lui ont donné le choix de rester à Hamilton et subir son opération et ses traitements là-bas ou de revenir dans la métropole à condition d’avoir un suivi serré.

« La soirée où je me suis blessé, j’ai envoyé un message texte à mon physio à l’Université de Montréal,  Patrick Gendron. Il savait déjà pour ma blessure et il m’a dit "c’est quand que je te vois?". Je savais que j’étais entre bonnes mains parce qu’il s’est occupé de moi pendant quatre ans », a relaté Archambault qui a reçu son plein salaire depuis qu’il a été placé sur la liste des blessés.

Ne restait plus qu’à trouver un chirurgien orthopédique qui pourrait le rencontrer rapidement. Gendron a fait quelques appels et il lui a déniché un rendez-vous quelques jours après son retour à Montréal.

« Ça aurait été plus long à Hamilton. Quand j’ai annoncé cela aux Ticats, ils étaient surpris de la vitesse à laquelle j’ai eu un rendez-vous », a mentionné Archambault qui a dit être « gâté » en termes de soins médicaux à l’UdeM.

Byron ArchambaultLes physiothérapeutes qui s’occupent de lui à Montréal envoient des rapports à l’équipe médicale des Ticats et Archambault fait le pont avec la direction.

« Chaque deux semaines, j’envoie des nouvelles au DG, au directeur des opérations et aux physiothérapeutes pour leur dire que je m’en viens. Je leur dis de ne pas m’oublier et que je vais être plus fort que l’an dernier », a-t-il souligné confiant qu’il sera encore meilleur qu’avant.

La convalescence d’Archambault a également été facilitée par sa mère chez qui il est retourné habiter lorsqu’il est revenu dans sa ville natale. La famille est la valeur la plus importante pour lui et après son opération, il a été traité aux petits oignons par cette dernière.

Étant moins autonome – et surtout moins mobile – à la suite de la chirurgie, sa mère s’est occupée de son transport et lui a préparé des repas, entre autres. Mais la présence maternelle allait bien au-delà de ça et on sent qu’elle a aidé le jeune homme de 25 ans à passer à travers des moments qui ont été plus difficiles dans sa réadaptation.

« C’est le fun d’avoir accès à ça. Personnellement, la famille c’est la chose la plus importante. J’ai passé beaucoup de temps avec elle. Ça fait du bien de revenir aux sources », a-t-il confié, lui qui avait quitté le domicile familial il y a trois ans.

Un regard différent sur le football

Lorsqu’il entamera le camp d’entraînement des Tiger-Cats au mois de juin, Byron Archambault tentera de démontrer par tous les moyens qu’il est remis de sa blessure au genou.

Une opportunité s’offre aux autres secondeurs intérieurs et à lui puisque le joueur évoluant à cette position l’an dernier, Taylor Reed, a signé une entente avec les Stampeders. Les Ticats comptent sur deux autres secondeurs intérieurs canadiens, soit le Québécois Frédéric Plesius et Ron Omara.

« Ce sera intéressant de voir s’il donne l’opportunité à un Canadien de jouer à cette position. Au bout du compte, ils vont finir par mettre le meilleur joueur sur le terrain. Mais, il y a aussi une question de ratio qui a hanté quelques joueurs canadiens dans le passé », a-t-il fait remarquer, lui qui a hâte de rencontrer son nouveau coéquipier, le receveur hawaïen Chad Owens qui a été mis sous contrat plus tôt ce mois-ci.

Archambault aura un nouveau regard sur son sport à son retour sur la pelouse. Il ne croit pas qu’il aura de séquelles mentales de sa blessure puisque c’était sur un jeu banal.

Mais ce qui aura surtout changé, c’est qu’il a pu voir le football d’un angle différent durant son séjour sur les lignes de côté des Carabins durant leur parcours de l’automne dernier. Bien qu’il n’ait pas eu un poste officiel d’entraîneur, le pilote de l’équipe, Danny Maciocia, l’a considéré comme un consultant.

« J’ai passé beaucoup de temps avec les entraîneurs à avoir leur perspective au lieu de celle d'un joueur. [...] Je n’étais pas payé, mais moi j’y allais et je passais mes journées ici (au CEPSUM) avec les gars. Si je pouvais avoir un pour cent d’impact, j’allais le donner. C’était important pour moi d’être là », a-t-il affirmé.

« J’ai réalisé que le coaching, c’est quelque chose que j’envisage dans l’avenir. Je vais aimer ça redonner à des jeunes, comme moi qui ai eu la chance d’être aidé par de super bons entraîneurs », a-t-il révélé, lui qui détient un baccalauréat en sécurité et études policières.

L’Université de Montréal et l’organisation des Carabins ont évidemment une grande place dans son cœur alors qu’il considère que c’est surtout à cet endroit « qu’il a grandi ». Après sa carrière, il aimerait donc revenir à son alma mater  pour aider Danny Maciocia, un homme qui a eu et a encore une grande influence dans sa vie.