Tom Brady, Aaron Donald et l'équipe de l'heure en action samedi pour amorcer les éliminatoires
NFL vendredi, 8 janv. 2021. 09:00 dimanche, 15 déc. 2024. 10:02Les éliminatoires de la NFL s’amorcent dès samedi avec trois affrontements alors que trois autres rencontres seront disputées le lendemain.
Voici un aperçu du jour 1.
Colts d’Indianapolis c. Bills de Buffalo (RDS|RDS Direct, samedi 13 h)
Les Bills de Buffalo sont l’équipe de l’heure dans la NFL. Ils jouent leur meilleur football de la saison et détruisent tout sur leur passage.
Au fil de leurs six derniers matchs, les Bills ont inscrit en moyenne 38 points par rencontre et gagné par une marge moyenne de presque 20 points. À ses trois plus récentes sorties, la troupe de Sean McDermott a marqué 48 points contre les Broncos de Denver, 38 aux dépens des Patriots de la Nouvelle-Angleterre et 56 face aux Dolphins de Miami.
Alors que l’attaque roule à plein régime, les unités spéciales contribuent et la défense joue de mieux en mieux.
En début de saison, l’unité défensive n’était pas très dominante. La tertiaire était affectée par les blessures et le front défensif ne jouait pas comme il en était capable. Le vent a toutefois tourné en deuxième moitié de saison, si bien que les Bills se classent dans le top-10 au niveau des statistiques défensives d’importance.
Avec un Josh Allen qui joue du gros football et une défense appartenant au top-10 du circuit en deuxième moitié de calendrier, les Colts d’Indianapolis auront une méchante commande sur les bras samedi après-midi.
Mais il y a de l’espoir.
Les Bills comptent sur de jeunes joueurs et peu d’entre eux ont gagné des matchs éliminatoires. L’an dernier, cette inexpérience leur a coûté cher au premier tour face aux Texans de Houston. Gagnés par la nervosité et la panique, notamment Josh Allen, ils ont tenté de trop en faire et ont échappé une avance de 16-0, en route vers une défaite en prolongation.
Après une saison exceptionnelle, Allen doit donc être à la hauteur quand ça compte et porter une attention particulière aux revirements. Car malgré leur étincelante fiche de 13-3, les Bills n’affichent qu’un différentiel de plus-4 au chapitre des revirements. Il est rare de voir un tel rendement pour une équipe avec un dossier aussi positif.
Victime de 22 revirements cette saison, les Bills occupent le 20e échelon du circuit à cet égard. Au cours de la saison, ces revirements ne les ont pas empêchés d’enchaîner les victoires, mais en éliminatoires, tout est amplifié et les revirements font foi de tout.
La défense des Colts se classe quant à elle au cinquième rang de la NFL pour les revirements provoqués avec 25. D’où l’importance pour Allen et les Bills de limiter les erreurs.
Du côté des Colts, l’important sera donc de ralentir le match, de limiter le nombre de séquences offensives des Bills. Tout cela passe par le porteur de ballon Jonathan Taylor et par la capacité de la ligne à l’attaque de prendre le contrôle de la rencontre.
Et, bien sûr, il importe pour Philip Rivers de ne pas jouer à l’agent double. Dernièrement, le vétéran quart-arrière des Colts protège bien le ballon, mais il a toujours cette capacité de faire gagner les deux équipes. Rivers n’est en effet pas à l’abri d’une crampe au cerveau comme la mauvaise interception (les interceptions sont toutes mauvaises, je le sais) dont il a été victime la semaine dernière contre les Jaguars de Jacksonville.
Reste qu’en bout de ligne, les Bills jouent actuellement leur meilleur football et je ne vois pas pourquoi ils ne seraient pas capables de gagner ce match-là.
Rams de Los Angeles c. Seahawks de Seattle (RDS|RDS Direct, samedi 16 h 40)
Il y a une grosse rivalité de section entre ces deux équipes qui se sont affrontées deux fois cette saison et qui ont divisé les honneurs de ces deux matchs chaudement disputés. Ces duels étaient à caractère défensif, les deux unités défensives étant ressorties du lot quand on regarde le pointage et les statistiques. Ce sont donc deux équipes qui se connaissent bien.
La grosse question chez les Rams concerne les quarts-arrières. On a vu Jared Goff pratiquer, mais on ne sait pas s’il va jouer après avoir été opéré au pouce droit, celui de la main avec laquelle il lance. Les médias ont seulement accès aux premières minutes d’un entraînement, soit quand il ne se passe pas grand-chose, alors on ne peut pas apprendre grand-chose de ça. On sait que le pouce est un point d’ancrage important. Est-il capable de bien tenir le ballon et de prendre une remise directe du centre offensif? Le ballon arrive avec une bonne force. Est-il capable de gérer la douleur?
En plus, bien que les conditions puissent encore changer, le match sera disputé à Seattle alors qu’on anticipe du froid et de pluie. Ce n’est rien pour aider un quart qui pourrait avoir de la misère à bien agripper le ballon. On va suivre ça de près. Toute cette gestion va être difficile.
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Si Goff ne peut prendre le départ, John Wolford sera le quart partant. Il n’a pas mal fait la semaine dernière. Il peut représenter une double menace comparativement à Goff parce qu’il est capable de courir un peu plus. Il a quand même bien fait à son premier départ, mais à son deuxième départ, en éliminatoires contre Russell Wilson et les Seahawks, je n’aime pas tellement les chances des Rams.
Cela étant dit, même si j'énonce quelques inquiétudes, ce qui pourrait faire foi de tout, c’est l’unité défensive des Rams avec Aaron Donald.
Je ne suis pas tellement friand des joueurs qui parlent trop et qui risquent ainsi de donner des munitions à l’autre équipe, mais je considère qu’Aaron Donald a plus le droit de parler parce que c’est un gars qui agit, qui passe de la parole aux actes, et c’est un des plus dominants en défense dans toute la NFL. Quand il a appris qu’ils allaient affronter les Seahawks, il a dit : « on a eu exactement ce qu’on voulait ».
En tout cas, il n’a pas de complexe. En deux matchs contre Wilson, les Rams ont réussi 11 sacs. Ils lui ont fait la vie dure. Même si les Rams pourraient avoir des ennuis en attaque, le fait d'avoir une défense si dominante peut quand même les aider à s’en tirer dans un match qui risque d’être défensif.
Par contre, si les Seahawks sont capables de combiner la qualité de leur attaque de la première moitié de saison à la défense de la deuxième moitié, ils vont être difficiles à battre. Je m’attends à ce que la défense joue bien, mais c’est moins certain pour ce qui est de l’attaque. Ils ont inscrit en moyenne seulement 22 points dans les sept derniers matchs. Il y a aussi une chose qui ressort particulièrement dans les derniers cinq matchs des Seahawks : le receveur vedette DK Metcalf a des statistiques peu impressionnantes. Il n'a pas fait grand-chose comparativement à ce qu’il est capable de faire, il ne connaît pas de grandes performances. Pour relancer l’attaque, les Seahawks doivent trouver un moyen de l’impliquer davantage et il doit se démarquer. Par exemple, les Packers trouvent toujours des moyens de lancer le ballon à Davante Adams. Les Seahawks ne doivent pas se priver des services de Meltcaf et c’est peut-être une raison qui explique leur plus faible production de points en seconde moitié.
De l'autre côté, une des raisons pourquoi la défense des Seahawks performe de mieux en mieux, c’est qu’on est capable de générer beaucoup plus de pression. L’ajout de l’ailier défensif Carlos Dunlap a eu un impact. Quand le maraudeur vedette Jamal Adams joue aussi ça fait toute la différence et il avait d'ailleurs été un pilier dans le dernier match face aux Rams pour protéger la zone des buts. Depuis la semaine 10, ils ont généré 105 pressions, ce qui est le troisième plus haut total. Avant, ils étaient les pires contre la passe car on ne mettait jamais de pression sur le quart adverse.
Clairement, ce sont deux équipes qui auraient préféré jouer dimanche parce que Jamal Adams et Jared Goff sont notamment blessés. Toutes les heures ou journées supplémentaires de traitement, de récupération ou de physiothérapie font une énorme différence.
Buccaneers de Tampa Bay c. Washington (RDS|RDS Direct, samedi 20 h 15)
Dans ce duel de fin de soirée, on pense immédiatement à Tom Brady et sa ligne à l’attaque contre la ligne défensive de Washington. C’est là que ça va se jouer.
On l’a constaté cette année, quand Brady est sous pression, on voit qu’il est humain. Quand les Bucs allouent trois sacs du quart ou plus, ils ont une victoire contre trois défaites.
Est-ce que la ligne à l’attaque des Bucs peut contenir la ligne défensive adverse?
Le bras de Brady est encore en forme, il est capable de lancer quand il a du temps et de l’espace. Il faut lui donner du temps pour s’exécuter. Les Bucs devraient être capables de marquer environ une trentaine de points. Si c’est le cas, est-ce que Washington est capable de répliquer, que ce soit avec Taylor Heinicke ou Alex Smith pour diriger l'attaque tout dépendant de la santé de ce dernier? On peut en douter puisqu'elle n'est pas explosive. Washington n’est normalement pas en mesure de marquer 30-40 points. Alors si la défense flanche, je ne suis pas sûr que l’attaque peut prendre la relève et suivre la cadence. C’est vraiment un gros enjeu selon moi.
On sait aussi que le jeune joueur de ligne défensive et choix de première ronde de cette année Chase Young était excité la semaine dernière dans la victoire cruciale que son club a récolté. On l’a entendu s’écrier « Tom Brady je m’en viens! » sur les bandes vidéo. Moi quand j’entends ça, je ne veux pas que ce soit Brady qui le prenne personnel, mais plutôt sa ligne à l’attaque. Si je suis un joueur de ligne des Bucs, ça doit me motiver à tout faire pour arrêter la ligne défensive adverse et faire en sorte que Young ravale ses paroles. Ça rajoute un peu de piquant à l’affrontement.
Par ailleurs, Brady, est un ancien de Michigan au niveau universitaire alors que Young est un ancien d’Ohio State. Si vous suivez un peu les activités de la NCAA, vous savez que ces deux universités se haïssent pour mourir. Ça ajoute une autre couche d'intérêt dans l’équation.
Tout ça pour dire qu’on a tous hâte de voir comment Brady va gérer la pression, s’il y en a, parce que c’est lorsque les Bucs ont affronté des équipes qui mettent de la pression qu’ils ont le plus souvent perdu, soit contre les Bears, les Rams et les Saints deux fois. Ils ont aussi perdu souvent lors de matchs à heure de grande écoute. Les Bucs se retrouveront dans un scénario similaire samedi soir.
* Propos recueillis par Audrey Roy