Les Cowboys de Dallas et les Bengals de Cincinnati vaincront-ils enfin leurs démons en éliminatoires? C’est ce que nous verrons en fin de semaine. Pour l’instant, voici le survol des deux derniers matchs à l’horaire dimanche sur les ondes de RDS.

Lions c. Cowboys (16 h 30 à RDS)

Force contre force. Défense numéro un contre le jeu au sol face à la deuxième attaque terrestre du circuit...

Voilà ce qui saute d’abord aux yeux à l’aube du duel entre les Lions de Detroit et les Cowboys de Dallas. D’une part, les Lions n’allouent en moyenne que 69 verges au sol aux porteurs de ballon adverse, alors que Dallas en amasse 147 par la course en moyenne.

Si les Lions seront privés des services de leur plaqueur Nick Fairley, qui est blessé depuis la semaine 8, ils pourront néanmoins compter sur Ndamukong Suh, dont la suspension d’un match a finalement a été renversée mardi.

Avec Fairley, Suh et Ezekiel Ansah, trois choix de premier tour, la ligne défensive des Lions sera confrontée à une ligne offensive tout aussi talentueuse et construite également via le repêchage. Les Cowboys peuvent en effet compter sur trois choix de première ronde en Tyron Smith, Travis Frederick et Zack Martin pour ouvrir le chemin à DeMarco Murray et protéger Tony Romo.

Or, même si Detroit est redoutable contre le jeu au sol, on a pu percevoir une brèche dans l’armure des Lions face aux Packers de Green Bay en fin de semaine dernière, eux qui ont couru à 38 reprises pour des gains de 152 verges.

Eddy Lacy est alors devenu le premier porteur de ballon cette saison à atteindre le plateau des 100 verges de gains face aux Lions. Si la ligne à l’attaque des Cowboys est fidèle à elle-même, Murray pourrait donc imiter Lacy. Il ne faudrait pas négliger le jeu aérien de Dallas non plus.

Les Lions n’ont pas intérêt à consacrer toutes leurs énergies à freiner le jeu au sol, car Romo et ses receveurs ont la capacité de faire la différence.

Ces derniers l’ont démontré récemment, alors que les Cowboys ont remporté six de leurs sept derniers matchs, dont les quatre plus récents en marquant en moyenne 41 points. Je conviens qu’ils n’affrontaient pas de grandes défenses en celles des Bears, des Eagles, des Redskins et des Colts, qui était la meilleure des quatre (19e).

À l’opposé, contre des équipes avec une fiche gagnante, les Lions n’ont qu’un dossier de 2-4. Le quart Matthew Stafford n’a lancé que six passes de touché contre autant d’interceptions dans ces rencontres. L’attaque de Detroit n’a marqué que 14,7 points contre des équipes avec un rendement de plus de .500.

L’Amérique tout entière a souvent débattu des problèmes de Romo et des Cowboys au mois de décembre, mais cette année, il n’en est rien. Romo a une fiche de 4-0 au cours de cette période et a lancé 12 passes de touché contre une seule interception.

Les Cowboys misent donc sur une attaque équilibrée, et ça tombe bien, car les Lions ont quand même réussi 42 sacs du quart et 20 interceptions cette saison.

On ne peut toutefois pas faire abstraction du passé récent de Romo et des Cowboys en éliminatoires, eux qui ont signé une seule victoire en quatre rencontres.

Les fantômes du passé pourraient revenir les hanter, car les Lions ont remporté plusieurs matchs chaudement disputés cette saison. De plus, les Cowboys montrent un dossier de 4-4 à domicile cette saison alors qu’ils sont invaincus à l’étranger (8-0).

L’une de ces défaites leur a été infligée par Colt McCoy et les Redskins de Washington... Pas la crème de la crème.

Il faut aussi garder à l’esprit la victoire de 31-30 des Lions signée l’an dernier à Dallas. Le receveur Calvin Johnson avait alors capté 14 passes pour 329 verges et un touché.

Je ne sais pas si Brandon Carr, qui assurait alors la couverture de Megatron, a refait des cauchemars en visionnant les bandes vidéo, mais Johnson demeure dangereux. Les Lions ont des joueurs capables de faire la différence et il importe de les respecter, et ce même s'ils font figure de négligés.

Andy DaltonBengals c. Colts (13 h à RDS)

Participez aux éliminatoires c’est une chose. Y connaître du succès, c’en est une autre. Parlez-en aux Bengals de Cincinnati.

L’entraîneur-chef Marvin Lewis est toujours à la recherche d’un premier gain dans ces circonstances (0-5), alors que le quart-arrière Andy Dalton n’a lui aussi jamais savouré la victoire (0-3). Lors de ces trois revers, Dalton n’a lancé qu’une passe de touché contre six interceptions, en plus de n’avoir généré que 10, 13 et 10 points au fil de cette malheureuse séquence.

Le déblocage aura-t-il enfin lieu?

Une chose est sûre, si Cincinnati marque aussi peu de points une fois encore, ce sera bien difficile d’avoir le meilleur sur les Colts d’Indianapolis, qui inscrivent en moyenne 28 points par rencontre.

Dimanche, ces deux équipes en seront à un deuxième affrontement cette saison. Le premier match avait été tout à l’avantage des Colts, qui l’avaient alors emporté 27-0. Ne vous attendez toutefois pas à un autre jeu blanc, car bien des choses ont changé depuis.

Je pense notamment au jeu au sol des Bengals, qui plus que jamais, est revenu en force. Jeremy Hill a en effet hérité du poste de porteur de ballon numéro un de l’équipe, ce qui permet aux Bengals de contrôler davantage le temps de possession et de soulager Dalton d’une certaine pression.

N’empêche, les Colts seront assurément confiants sur le plan défensif en raison du blanchissage. Ils n’avaient alors alloué que 32 verges au sol et huit premiers essais. Une domination totale.

Pour espérer l’emporter de nouveau, les Colts devront protéger le ballon, particulièrement Andrew Luck. Le jeune quart est certes spectaculaire lorsqu’il prend ses jambes à son cou ou complète de longues passes, mais on peut assurément lui reprocher ses 22 revirements cette saison. Au total, les Colts ont refilé le ballon à l’adversaire 31 fois. Ça, ça fait mal.

En trois matchs éliminatoires, Luck a été victime de neuf revirements. Cette mauvaise tendance est donc bien évidente. À lui de la briser.

À l’opposé, la défense des Bengals doit quant à elle appliquer de la pression, elle qui n’a réussi que 20 sacs du quart cette saison, ce qui lui confère le dernier rang du circuit à cet égard. La bonne nouvelle pour ces derniers, c’est que la ligne à l’attaque des Colts a multiplié les changements de personnel au fil du calendrier régulier. C’est sans doute pourquoi Luck a tendance à forcer le jeu souvent, ce qui mène inévitablement à plus de revirements.

Sans pression, Luck aura tout le loisir de faire ce qu’il fait de mieux, c’est-à-dire de longs jeux. Lors du précédent affrontement, les Colts avaient réussi sept jeux de plus de 20 verges. Carlos Dunlap et Geno Atkins, des Bengals, ont sans doute un autre scénario en tête.

Sans véritable jeu au sol digne de ce nom, l’attaque  d’Indianapolis a réussi 85 jeux de plus de 20 verges, dont 78 par la passe.

Ce n’est pas compliqué, les Colts vont lancer.

*Propos recueillis par Mikaël Filion