Onze jeux, onze passes...

Dès leur première séquence offensive face aux Chiefs de Kansas City, les Patriots de la Nouvelle-Angleterre ont annoncé le plan de match qui les mènerait au match de championnat de l’Association Américaine.

Même si on dit souvent à la blague qu’on ne sait jamais ce que les Pats nous proposeront avant le début d’une rencontre, je me doutais bien de la stratégie qu’ils allaient prioriser face aux Chiefs.

Beaucoup de passes courtes et rapides et peu ou presque pas de jeu au sol. Historiquement, les Pats ont souvent privilégié cette stratégie face à un front défensif aussi dominant que celui des Chiefs. On force ainsi l’adversaire à sortir ses secondeurs extérieurs de la boîte défensive. Si jamais ces derniers veulent appliquer de la pression, ils arriveront donc de plus loin.

De mémoire, la première fois que j’ai vu les Patriots amorcer un match de la sorte, c’était contre l’excellente ligne défensive des Vikings du Minnesota en 2006, un match qu’ils avaient enlevé 31-7. Ils n’avaient alors même pas essayé de courir, se rendant eux-mêmes unidimensionnels. Pourquoi aller se buter le front sur le mur défensif adverse volontairement?

Face aux Chiefs, le même plan leur a de nouveau souri. Il faut dire que le retour au jeu de Julian Edelman, la soupape de sécurité, le dépanneur et le gars de confiance capable d’effectuer de courts tracés, y est pour quelque chose. Tout comme Rob Gronkowski, qui n’avait pas trop l’air souffrant.

À eux seuls, Edelman et Gronkowski ont complété 60 % des attrapés réussis chez les Pats, généré 60 % des gains aériens de l’équipe et capté les deux passes de touché du club dans cette rencontre.

Bref, on a vu à quoi ressemble la vraie attaque des Patriots. Malgré les récentes absences d’Edelman et Gronkowski, le synchronisme et la précision étaient au rendez-vous.

Si le retour de ces soldats sur le plan offensif a souri aux Pats, il sera intéressant de voir si les nombreux joueurs défensifs de l’équipe éprouvés par les 83 jeux des Chiefs seront remis à temps pour le duel contre les Broncos de Denver la semaine prochaine.

En ce qui a trait aux Chiefs, on peut dire qu’ils ont tout fait sauf marquer, eux qui ont eu possession du ballon pendant 38 minutes et amassé 400 verges de gains. Malgré cela, ils n’ont pu capitaliser. S’ils ont bien fait bouger le ballon entre les deux lignes de 20, ils se sont toutefois butés à des Patriots plus combatifs à la porte des buts.

En quatre présences dans la zone dangereuse, les Chiefs n’ont marqué que deux touchés. Comme le dit le bon vieil adage, les Patriots ont plié, mais sans jamais casser.

Or, je ne crois pas que les Patriots étaient satisfaits ce matin de leur rendement défensif en situation de troisième essai. Ils ont permis aux Chiefs de garder le ballon plus longtemps en plusieurs occasions, mais ce qui compte en bout de ligne, ça demeure les points au tableau indicateur.

Les Chiefs n’ont cependant pas aidé leur cause lorsque Knile Davis a échappé le ballon au troisième quart, alors que le pointage était de 14-6 en faveur des Pats. Ces derniers en ont par contre profité immédiatement pour faire 21-6 et compliquer drôlement la tâche des Chiefs.

C’est sans compter qu’alors que son équipe tentait d’effectuer une remontée, Andy Reid a une fois de plus montré qu’il éprouve parfois du mal à bien gérer le cadran. Les partisans des Eagles de Philadelphie se rappelleront d’ailleurs le Super Bowl en 2005, contre ces mêmes Patriots.

Samedi, en fin de première demie, il a dans un premier temps mal géré les essais, si bien que les Chiefs ont dû se contenter de trois points plutôt que d’attaquer la zone de but. Puis, en fin de rencontre, alors que les Chiefs avaient besoin de deux touchés pour niveler le pointage, ils ont connu une séquence offensive de 16 jeux qui a duré cinq minutes 16 secondes. Ils ont ensuite tenté un botté court avec une minute 12 secondes.

Le sentiment d’urgence ne semblait pas y être. Tellement qu’ils ont même pris le temps de faire un caucus à un certain moment alors que le temps pressait. N’est-ce pas le genre de situation que toute équipe pratique à répétition tout au long d’une saison?

Des Broncos fidèles à eux-mêmes

Tout au long de la saison, l’identité des Broncos de Denver a été la défense. C’est en grosse partie grâce à elle s’ils ont connu une campagne gagnante. C’est aussi grâce à elle s’ils ont vaincu les Steelers de Pittsburgh dimanche et mérité un rendez-vous avec les Patriots.

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Dès le premier jeu du match, l’unité par excellence des Broncos s’est vu servir un avertissement. Alors que bon nombre d’observateurs s’interrogeaient sur la capacité de Ben Roethlisberger à lancer le ballon efficacement, le quart des Steelers a tenté une bombe.

Il s’agissait alors d’un message bien clair que les Steelers envoyaient à leurs rivaux. Les Broncos avaient intérêt à ne pas trop s’approcher de la ligne d’engagement s’ils ne voulaient pas se faire surprendre par un long jeu.

Après avoir incité les Broncos à patrouiller les zones profondes, les Steelers ont ensuite pu travailler les zones intermédiaires. À l’instar des Chiefs face aux Pats, Pittsburgh a généré près de 400 verges d’attaque, mais n’a marqué qu’un seul touché en trois incursions dans la zone payante.

Se retrouvant près de la ligne de 30 des Broncos en deux occasions en fin de rencontre, les Steelers ont dans un premier temps été contraints de reculer et d’effectuer un dégagement à la suite d’une pénalité et d’un sac du quart.

Dans un match aussi défensif approchant sa conclusion et dont le pointage n’était que de 13-12 en faveur des Steelers, on se demandait bien laquelle de ces deux équipes allait finalement provoquer le revirement tant attendu, elles qui avaient forcé un total de 57 revirements cette saison.

Ce fut les Broncos.

L’échappé de Fitzgerald Toussaint a en effet ouvert la porte toute grande aux Broncos, qui ont ensuite marqué leur seul touché de la rencontre sur une course de C.J. Anderson.

Reste à voir maintenant si la défense des Broncos saura de nouveau les sauver face aux Patriots sans un appui aérien digne de ce nom. Car il faut se l’avouer, l’attaque des Broncos avec Peyton Manning aux commandes, ce n’est plus aussi dynamique que par le passé.

Prenant possession du ballon au moins à la ligne de 45 en quatre occasions, les Broncos n’ont pu générer que cinq bottés de précision et un touché. Cette équipe, qui a pris le 28e rang du circuit au chapitre du rendement dans la zone dangereuse, manque cruellement de finition.

S’il fut un temps où Manning prenait le contrôle des matchs, il joue dorénavant davantage le rôle d’un gestionnaire efficace. On en a eu l’exemple parfait sur la séquence victorieuse des siens, qui a consisté à 10 courses sur 13 jeux.

Si on inclut le match de dimanche, Manning n’a lancé qu’une seule passe de touché en six matchs à domicile cette saison. Inversera-t-il la tendance face aux Pats?

Palmer la recrue

Carson Palmer était le quart-arrière en action avec le moins d’expérience en éliminatoires en fin de semaine.

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Ç’a paru.

Avec un bagage de seulement deux matchs, tous les deux perdus, le vétéran quart des Cardinals de l’Arizona s’est attaqué aux Packers de Green Bay samedi.

Visiblement nerveux, il a rendu ses partisans nerveux au fil d’un match de fou remporté 26-20 en prolongation par ses Cards. Même moi j’étais nerveux lorsque Palmer s’apprêtait à lancer le ballon dans la zone de but. J’anticipais la crampe au cerveau.

Il faut dire que Palmer a été bon, mauvais, super bon et super mauvais par moment. Même s’il a conclu le match avec 349 verges de gains et deux passes de touché, il faut aussi retenir ses deux interceptions. Il aurait facilement pu se retrouver avec quatre revirements du genre au compteur si on considère que Sam Shields a échappé le ballon dans la zone de but et qu’une de ses passes de touché a d’abord dévié avant d’atterrir par magie dans les mains de son receveur Michael Floyd.

Chaque présence à la porte des buts était une réelle aventure pour Palmer, si on fait abstraction de sa première et merveilleuse passe de touché à Floyd. Ça promettait.

C’était avant sa première interception, une vraie balloune lancée dans la zone de but. Je m’en gratte encore la tête.

Puis, Palmer nous a sorti le jeu du match en prolongation lorsqu’il a enfilé son costume d’Aaron Rodgers, évité un sac, pivoté, lancé à contre-courant et rejoint Larry Fitzgerald, qui a fait le reste du travail sur ce jeu de 75 verges avant de mettre fin à la rencontre sur une autre petite passe.

Chose certaine, l’entraîneur-chef des Cardinals Bruce Arians a démontré encore une fois qu’il ne craint pas de lancer les dés. Il joue pour gagner.

Sur la première séquence offensive des siens, il a tenté sa chance en situation de quatrième essai, remportant son pari alors que bon nombre d’entraîneurs auraient sans doute opté pour la sécurité et les trois points aussi tôt dans le match.

Arians est revenu à la charge en fin de match lorsque son attaque se retrouvait en situation de deuxième essai et 10 verges à franchir. Il a alors tenté en vain une passe, ce qui a alors arrêté le chronomètre et ultimement offert 40 secondes supplémentaires aux Packers et Rodgers pour niveler la marque.

Conscient que Rodgers avait déjà quelques miracles à son actif, Arians voulait sans doute le garder sur les lignes de côté en complétant cette passe, mais cette fois il a perdu.

Profitant d’un cafouillage de la défense des Cards, Rodgers a d’abord lancé une passe de 60 verges à Jeff Janis en situation de quatrième essai et 20 verges. Le quart étoile des Packers a ensuite eu le loisir d’attaquer la zone de but. Roulant encore les dés, Arians a alors opté pour un blitz qui a forcé Rodgers, un droitier, à se déplacer vers sa gauche. Je ne sais pas encore comment il a fait pour se contorsionner et rejoindre Janis 40 verges plus loin dans la zone de but, mais c’était de toute beauté.

Il s’agissait alors de la deuxième passe arc-en-ciel de Rodgers cette saison après son petit miracle de décembre dernier contre les Lions de Detroit.

Pourquoi passe arc-en-ciel, comme certains entraîneurs aiment l’appeler? Parce que selon la légende, un chaudron rempli de pièces d’or se retrouve à l’autre bout de l’arc-en-ciel.

Rodgers y a déjà plongé ses mains en plus d’une occasion.

Toujours la même recette pour les Panthers

Une volée, un carnage, un massacre...

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Appelez cela comme vous voulez, la domination des Panthers de la Caroline sur les Seahawks de Seattle dimanche a été complète. Une guerre des tranchées à sens unique.

Les Panthers maîtrisent à merveille la recette gagnante qui leur convient le mieux. Pendant toute la saison, ils n’y ont pas dérogé et ils n’allaient certainement pas le faire une fois en éliminatoires.

Le jeu au sol a fonctionné, il y a eu un touché défensif et Greg Olsen a été le meilleur receveur. C’est ça les Panthers.

Les Seahawks n’ont jamais vu la tempête arriver. Après quatre minutes de jeu, c’était déjà 14-0 et ils n’ont jamais été capables de fermer les écoutilles à temps. Le bateau a coulé. La ligne défensive des Panthers a complètement dominé la ligne à l’attaque des Seahawks, spécialement les deux plaqueurs Star Lotulelei et Kawann Short. Les deux gardes et le centre des Seahawks ont été sans recours.

J’ai beaucoup aimé la combativité et l’effort déployés par les Seahawks en deuxième demie, notamment Russell Wilson, un battant. Le quart des Seahawks a permis aux siens d’inscrire 24 points, mais il était trop peu trop tard.

Cette tentative de remontée se veut une autre mise en garde pour les Panthers. Marquer 31 points en première demie, ce n’est pas normal. Il ne faut pas penser qu’on va en ajouter 31 autres en deuxième demie. C’est rêver en couleur.

Les Panthers devront donc faire gaffe face aux Cardinals, d’autant plus que ce type de relâchement s’apparente de plus en plus à une tendance. Il n’y a pas si longtemps, ils menaient 35-7 au troisième quart face aux Giants de New York avant de finalement l’emporter 38-35. Avec ce type de résultats, les Panthers lancent le message à l’adversaire qu’il y a toujours lieu d’espérer contre eux.

C’est peut-être ce que pensent les Cards à la lumière de cette rencontre contre les Seahawks.

En terminant, j’espère que Bruce Arians a donné un coup de fil à son gérant d’équipement car ses Cards ont intérêt à être chaussés des bons souliers et des bons crampons sur le gazon naturel des Panthers la semaine prochaine.

La surface de jeu du domicile des Panthers s’est rapidement détériorée et les joueurs des Seahawks ont régulièrement glissé et perdu pied. Les Cards ont une attaque basée sur la rapidité et il n’y a rien de pire pour une offensive du genre que de jouer dans un champ de vache.