Voici cinq éléments que je retiens de la dernière semaine d’activités dans la NFL.

 

Les Bucs ont vite tourné la page

 

Après un revers aussi gênant face aux Saints de La Nouvelle-Orléans la semaine dernière, les Buccaneers de Tampa Bay devaient non seulement renouer avec la victoire le plus vite possible, ils devaient le faire de façon convaincante. C’est exactement ce qu’ils ont fait en disposant des Panthers de la Caroline 46-23 dimanche.

 

Les Panthers, malgré leur dossier de 3-7, demeurent une bonne opposition pour toutes les équipes de la NFL. Très agressifs dans leur sélection de jeux, ils ont chauffé les meilleures équipes du circuit et ont été dans le coup chaque semaine.

 

Cette victoire fait donc le plus grand bien aux Bucs, qui ont su s’imposer en renouant avec une attaque beaucoup plus équilibrée après n’avoir couru que cinq fois la semaine dernière face aux Saints, le plus bas total de l’histoire de la NFL.

 

Si la ligne à l’attaque recule constamment et encaisse à répétition les coups plutôt que de les donner, comment peut-elle permettre à son quart-arrière d’opérer avec efficacité?

 

Cette fois, l’équilibre était au rendez-vous, au grand bénéfice de la ligne à l’attaque, beaucoup moins sous pression. Ronald Jones a obtenu sa part de courses, dont une de 98 verges jusque dans la zone des buts au troisième quart qui portait le pointage à 26-17 en faveur des Bucs. Un uppercut dont les Panthers n’ont jamais pu se relever.

 

Tom Brady a pu distribuer le ballon à plusieurs joueurs et n’a pas lancé d’interceptions, ce qui est de bon augure pour la suite. Car la défaite infligée par les Saints aurait pu laisser des traces. Les Bucs semblent avoir tourné la page.

 

Hail Murray!

 

Vous l’avez vu, je l’ai vu et on n’a pas fini de le revoir. C’est le jeu de l’année dans la NFL. La « passe du désespoir » de 43 verges de Kyler Murray qui trouve son héros, DeAndre Hopkins, dans la zone des buts.

 

N’eût été cet autre miracle du petit quart-arrière des Cardinals de l’Arizona, c’est sans doute de la performance de son vis-à-vis des Bills de Buffalo Josh Allen dont il serait question aujourd’hui.

WOW! Hopkins capte la «Hail Mary» de Murray en fin de match

 

Dans ce duel opposant deux quarts prometteurs, deux bonnes jeunes équipes et deux clubs bien dirigés, Allen a tout fait dans la remontée des siens pour l’emporter. Malheureusement pour lui, Murray avait une autre merveille en réserve.

 

Toujours aussi évasif, Murray s’est échappé vers sa gauche et a évité un sac du quart avant de décocher à contre-courant une passe parfaite pour Hopkins. La distance et la trajectoire y étaient, ce qui a permis au receveur étoile de capter le ballon à son plus haut point avec à peine deux secondes à écouler au cadran.

 

La défense des Bills a somme toute bien réagi dans les circonstances. Tre’Davious White et Micah Hyde avaient Hopkins en « sandwich » et étaient dans la bonne position pour contrer ce Hail Mary, qu’on rebaptisera Hail Murray pour l’occasion. Malheureusement pour White, une collision avec Jordan Poyer l’a gêné dans son travail. Il ne faut cependant rien enlever au brio d’Hopkins, qui est clairement un des meilleurs sinon le meilleur receveur de la NFL.

 

Voilà un jeu qui risque de galvaniser les Cardinals. Tout est maintenant possible, tout peut arriver, ils en ont la preuve. Cette motivation risque de leur être bien utile pour la suite des choses, eux qui trônent aujourd’hui au sommet de la division Ouest de l’Association Nationale.

 

Brees à l’écart, comment réagir?

 

Sans Drew Brees, les Saints de La Nouvelle-Orléans sauront-ils défendre leur statut de favoris dans la l’Association Nationale que leur confèrent leurs deux plus récentes victoires contre les Buccaneers et les 49ers de San Francisco?

Street rejoint Brees et le blesse aux côtes

 

Chose certaine, à l’âge de 41 ans, le vétéran quart-arrière des Saints doit prendre tout le temps nécessaire pour soigner ses multiples fractures aux côtes et  l’affaissement pulmonaire subis dimanche face aux Niners. J’ose espérer qu’il ne précipitera pas son retour au jeu pour une chance de remporter le Super Bowl. C’est sa santé à long terme qu’il mettrait ainsi à risque.

 

En son absence, Jameis Winston aura sa chance. C’est à lui que les Saints ont octroyé un contrat pour assumer le rôle de quart substitut et les rênes de l’attaque lui reviennent. Il nous a offert un bref échantillon de son jeu dimanche, s’acquittant de tâches pour le moins limitées. À l’instar de Brees, il n’a tenté que de courtes passes (seulement deux de plus de 11 verges), dont plusieurs à Alvin Kamara.

 

Il ne faudrait donc pas s’étonner de voir les Saints favoriser un système à deux quarts-arrière avec Winston et Taysom Hill. Une avenue qui, pour une rare fois, a le potentiel de fonctionner.

 

À la fois mobile et capable de lancer le ballon, Hill a plus d’une fois prouvé sa dangerosité pour les défenses adverses. De son côté, Winston est un quart plus traditionnel doté d’un meilleur bras et de plus d’expérience.

 

L’entraîneur-chef Sean Payton a toujours été vu comme un gourou offensif et voilà pour lui une autre occasion de le prouver. L’an dernier, lorsque Teddy Bridgewater est entré dans la mêlée pour assurer la relève de Brees, il a cumulé une fiche de 5-0. Winston et Hill n’ont pas son talent, mais ils devront mener les Saints à la victoire car la lutte s’annonce chaude dans la Nationale.

 

À qui l’Ouest de la Nationale?

 

Aucune autre division de la NFL n’est plus amusante à suivre que celle de l’Ouest de la Nationale, où trois clubs se partagent le sommet avec des fiches de 6-3.

 

Il y a d’abord les Seahawks de Seattle, qui sont toutefois en chute libre. L’équipe a perdu trois de ces quatre plus récents matchs et celui qui était vu il n’y a pas si longtemps comme le candidat no 1 au titre de joueur par excellence du circuit, Russell Wilson, n’est pas étranger à cette baisse de régime.

 

Le quart-arrière tente de trop en faire, il force la note. L’interception dont il a été victime dans la zone des buts face aux Rams de Los Angeles dimanche en est la preuve la plus éloquente. Wilson avait l’espace nécessaire pour courir et aller chercher le premier jeu, mais plutôt que d’être méthodique dans son approche, il a joué le tout pour le tout, causant un revirement très coûteux pour son équipe.

 

Je ne dirais pas que son possible titre de joueur par excellence lui a monté à la tête, mais il semble en prendre trop sur ses épaules.

 

L’absence des porteurs de ballon Chris Carson et Carlos Hyde n’aide pas la cause des Seahawks et de Wilson, qui tente de tout faire lui-même alors qu’il doit avant tout de concentrer à protéger le ballon.

 

Les Rams, qui affichent aussi un dossier de 6-3, sont à mon avis l’équipe la plus difficile à cerner dans ce groupe de tête. Ce club peut très bien jouer une semaine et mal paraître la semaine suivante. Il en va de même pour le quart-arrière Jared Goff.

 

Quand l’attaque au sol fonctionne, comme ce fut le cas en fin de semaine (106 verges et 29 courses), Goff est plus efficace, ce qui sourit généralement aux Rams.

 

Reste à voir si ces derniers parviendront à aligner quelques victoires pour rester dans la course, eux qui ne sont pas parvenus à signer deux gains consécutifs dans leurs cinq derniers matchs.

 

Finalement, les Cardinals sont à mon avis le meilleur des trois clubs affichant un rendement de 6-3 dans cette division. C’est du moins l’équipe la plus constante avec quatre victoires à ses cinq plus récents duels. Dans leur seule défaite au cours de cette séquence, face aux Dolphins de Miami la semaine dernière, les Cardinals n’auront été vaincus que par les gros jeux des Floridiens.

 

Avec une attaque aussi explosive et une défense qui joue de mieux en mieux, les Cardinals ont la capacité de remporter le championnat de la division, à condition d’avoir le meilleur sur leurs rivaux directs dans les prochaines semaines, à commencer par les Seahawks jeudi.

 

Victoire surprise des Pats

 

Sous une pluie battante, face à une attaque au sol aussi dévastatrice que celle des Ravens de Baltimore, donniez-vous cher de la peau des Patriots de la Nouvelle-Angleterre dimanche soir? Non? Vous n’êtes pas les seuls.

 

La meilleure attaque terrestre de la NFL (170 verges en moyenne par match) n’a toutefois jamais été en mesure d’établir sa supériorité, étant limitée à 115 verges dans une victoire surprise de 23-17 des Pats.

ContentId(3.1377153):NFL : Ravens 17 - Patriots 23 (Football)
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Le meilleur porteur de ballon des Ravens a été le quart-arrière Lamar Jackson, ce qui n’est pas rare, mais les Patriots n’ont pas accordé de longues courses. La plus longue des Ravens n’a été que de 11 verges en 28 tentatives.

 

Les Patriots, eux, ont joué tout en puissance avec 39 courses contre 17 passes, une stratégie toute désignée dans de pareilles conditions météorologiques. La troupe de Bill Belichick a martelé le front défensif des Ravens, qui était privé de Calais Campbell et Brandon Williams. Rien de bien compliqué, du football à la fois fort simple et parfaitement exécuté.

 

Habituellement très solide, la ligne défensive des Ravens a mal parue contre Damien Harris, l’un des bons jeunes porteurs de ballon de la NFL. Blessé quelques fois depuis le début de sa carrière, Harris cadre très bien dans le système des Patriots. Avec James White qui court vers l’extérieur et qui capte des passes, Rex Burkhead qui fait un peu de tout et Harris qui court « nord-sud », ça commence à être intéressant dans le champ arrière de la Nouvelle-Angleterre.

 

Avec Harris, une ligne à l’attaque qui se débrouille bien et Jakobi Meyers qui commence à s’illustrer comme receveur, il y a un p’tit quelque chose qui germe chez les Pats. Je ne les vois pas capables de rivaliser contre les meilleures équipes du circuit, mais battre les Ravens, ce n’est pas rien.

 

Pour les Ravens, il y a lieu de s’inquiéter puisqu’il ne s’agit pas de la première contre-performance cette saison contre un club inférieur qu’ils auraient normalement dû dominer. Quand on demande à Lamar Jackson de lancer le ballon 34 fois, sous une forte pluie de surcroît, c’est loin d’être une stratégie gagnante. On se répète chaque semaine, on ne peut pas jouer du football aérien avec Lamar Jackson. Encore moins quand il pleut de la sorte.

Miracle de Buffalo : le plus beau Hail Mary de tous les temps ?