RDS et RDS Direct vous présenteront le match éliminatoire Rams c. Packers à 16 h 30 samedi.

Aperçu des matchs de dimanche

Une fin de semaine de football éliminatoire qui s'annonce captivante débute en force avec l'entrée en scène des Packers de Green Bay, samedi après-midi.

On a un affrontement classique entre l'attaque des Packers classée no 1 dans la NFL en saison régulière (30,8 points marqués par match en moyenne) contre la défense no 1, celle des Rams de Los Angeles (18,1 points alloués par match). C'est le cas de le dire : ce sera vraiment force contre force au Lambeau Field.

Que ce soit la confrontation qui opposera Aaron Donald à Aaron Rogers ou celle qui mettra en vedette Jalen Ramsey et Davante Adams, il y a une panoplie de duels qui sont intrigants à l'approche de ce match de 2e tour éliminatoire dans la NFC.

Pour mettre le tout en perspective, Rodgers a totalisé 48 passes de touché en 2020, dont pas moins de 18 à sa cible favorite. Quant aux Rams, ils n'ont concédé que 17 passes pour le majeur en 16 matchs!

D'entrée de jeu, j'ai eu le réflexe de réfléchir au style précionisé par le nouveau coordonnateur défensif des Rams Brandon Staley. Ce dernier est un disciple de Vic Fangio, qui est présentement entraîneur-chef des Broncos de Denver. Pour m'amuser, je suis allé consulter les performances réussies par Rodgers face aux unités défensives de Fangio, lorsque celui-ci était le coordonnateur des Bears de Chicago (jusqu'en 2018). 

À son premier départ contre les Bears en 2018, Rodgers a eu un départ correct, soit 66 % de passes complétées, 286 verges, trois touchés, aucune interception et deux sacs encaissés. Dans le second, ç'a été 59 % de passes complétées, 274 verges, aucune passe de touché, une interception et cinq sacs encaissés.

Puis en 2019, les Packers ont joué contre Fangio et les Broncos. Le général de Green Bay avait alors complété 58 % de ses passes, 235 verges aériennes, un touché, aucune interception et aucun sac.

Je suis bien conscient que ce n'est pas aussi simple de dire que Staley tente de reproduire ce que son mentor Fangio lui a appris, mais je trouvais l'exercice intéressant de faire le jeu des comparaisons.

Les Rams sont dominants défensivement, ça ne fait pas de doute. Mais quelles en sont les raisons?

Le talent, d'une part, est un élément de réponse. Ils ont également un système qui leur permet de laisser s'exprimer tout ce talent. Ils ont également une excellente communication, ce qui fait en sorte qu'ils se font rarement prendre hors position. Staley excelle par ailleurs à appeler ses stratégies aux moments opportuns. 

Clairement, il y a un aspect d'anticipation qui sourit aux Rams. Ils arrivent bien préparés et en ayant bien étudié les bandes vidéos. L'interception ramenée par un touché aux dépens de Russell Wilson et les Seahawks de Seattle la semaine dernière en est un exemple assez flagrant. Darious Williams a tellement réagi vite qu'un peu plus et il passait trop vite pour attraper le ballon! Il a sauté sur le jeu, et lorsqu'on revoit la séquence, on aperçoit D.K. Metcalf aller s'installer de l'autre côté de la formation. Dès que Williams le remarque, on le voit faire signe à son coéquipier maraudeur.

On ne peut pas savoir ce qu'il lui a dit, mais ça devait être un appel à surveiller pour lui les zones profondes tandis qu'il allait partir comme une fusée vers la ligne d'engagement. Williams mérite des félictations pour ce jeu, car il a anticipé à la perfection ce que les Seahawks allaient lui proposer.

Il est fort possible qu'on voit Adams et Ramsey en confrontation un contre un à l'occasion samedi, quoi que les Rams ont une préférence marquée pour la couverture de zone. Si Adams devait connaître un après-midi tranquille, ce ne serait pas la première fois qu'un receveur vedette ne connaît pas ses meilleurs moments contre la tertiaires des Rams.

Récemment, on a vu Ramsey tenir en échec Metcalf à deux reprises, et DeAndre Hopkins des Cardinals de l'Arizona aussi. Ce sont des receveurs de premier plan qui n'ont pas fait grand-chose contre non seulement Ramsey, mais la défense de L.A. au grand complet. On a tendance à l'oublier, mais Williams de l'autre côté est aussi un demi de coin appartenant à l'élite du circuit.

Si j'ai un conseil à offrir à Adams et au reste du groupe de receveurs des Packers, c'est de s'arranger pour que Ramsey ne puisse pas mettre les mains sur eux. Il est grand, possède de longs bras, joue avec robustesse, et a le don de faire une bonne lecture du langage corporel du joueur qui lui est opposé pour garder sa trace. Quant vient le temps de faire des changements de direction rapides, Ramsey est vraiment un joueur hors pair.

C'est un peu extrême, mais Green Bay doit se dire que si Adams est rayé de l'équation par Ramsey, il faut être prêt à gagner avec les autres armes à la disposition de Rodgers. Et après tout, les Packers ont gagné deux matchs avec beaucoup de conviction sans Adams en début de calendrier, inscrivant 37 points face aux Saints de La Nouvelle-Orléans et 30 autres face aux Falcons d'Atlanta dans les semaines nos 3 et 4. Adams une pièce maîtresse, mais Rodgers est capable de distribuer le ballon, et le jeu au sol n'est pas banal lui non plus.

Petite faiblesse chez les Rams (à lire ici avec une pointe d'ironie), ils ne sont que 3es dans la ligue en ce qui a trait à l'efficacité face à la course. Les Packers auront certainement besoin d'une bonne dose d'attaque terrestre. Il faudra remettre le ballon à Aaron Jones avec régularité. S'il y a une facette dans laquelle les Rams peuvent être vulnérables, c'est devant la feinte du play action. C'est la réalité de toute unité défensive qui préconise la couverture de zone. Et cette menace, il faut quand même l'établir en courant. Et comme par hasard, il se trouve que Rodgers est sublime dans le play action; il complète 77 % de ses passes, et c'est un tel contexte qu'il a décoché 23 de ses 48 passes de touché.

Les seuls jeux qui ont souri aux Seahawks offensivement samedi dernier, ç'a été dans des situations où Wilson a été forcé d'improviser. Ç'a notamment été le cas sur le long touché en direction de Metcalf au 2e quart. Il faudra faire attention à cet égard, car Rodgers est de ces quarts qui peut faire des miracles en étirant le jeu. Ça prendra de la discipline en défense. Une fois que Rodgers aura été privé de sa première et de sa deuxième lecture, mais que la pression ne se rendra pas à lui, va-t-on lui concéder les gros morceaux de terrain?

J'ai hâte de voir comment se portera la ligne à l'attaque des Packers contre les Aaron Donald (qu'on place d'ailleurs un peu partout autour de la ligne d'un jeu au suivant), Leonard Floyd, Michael Brockers et Sebastian Joseph-Day. Car le front défensif des Rams, c'est loin d'être uniquement l'affaire du no 99. 

Du côté offensif chez les Rams, Sean McVay tente peut-être d'entetenir un peu de mystère quant à l'identité de son quart en affirmant que la blessure à la tête subie par John Wolford est moins inquiétante que prévu. On nous dit que sa visite à l'hôpital était une précaution. Mais l'élément qui ne ment pas, c'est que Jared Goff a pris toutes les répétitions avant les partants à l'entraînement, tandis que Wolford n'a pu y prendre part.

On sera évidemment à la recherche de signes que le pouce droit de Goff est en meilleur état que la semaine dernière. Ça n'a pas été un facteur dans le match de 1er tour, tant la ligne offensive des Rams a dominé la ligne défensive des Seahawks. On verra s'il optera de jouer avec des gants dans le froid du Lambeau Field. Certains quart n'y voient pas d'inconvénient, d'autres en sont incapables. Mais que Goff soit pratiquement remis ou non de sa blessure, la recette ne change pas : il faut du jeu au sol soutenu pour espérer l'emporter. Cam Akers a d'ailleurs connu d'excellents moments à Seattle contre une défense qui était pourtant très avare de verges avant ce duel.

Pour les Rams, un fait demeure du côté offensif : leurs succès surviennent lorsque tout se ressemble dans les deux ou trois premières secondes suivant la remise du ballon. Il faut que l'exécution dans le jeu aérien et le jeu au sol soient identiques pendant assez longtemps pour forcer la défense des Packers à se commettre et à deviner. C'est comme ça que les brèches se créent pour l'offensive de L.A. C'est en camouflant parfaitement leurs intentions que Goff a pu envoyer le ballon vers Robert Woods pour le touché qui mettait le match hors de la portée des Seahawks la fin de semaine dernière.

La bataille Jackson-Allen est très attendue (RDS et RDS Direct à 20 h, samedi)

Dans l'affrontement spectaculaire qui suivra entre les Ravens de Baltimore et les Bills de Buffalo, ce qui saute aux yeux, c'est la confrontation entre deux jeunes quarts hyper dynamiques repêchés la même année, soit en 2018. 

Ce sont deux quarts qui représentent des doubles menaces. Évidemment, Josh Allen est un meilleur passeur que Lamar Jackson, mais à la base, je pense qu'on a ici deux cordonnateurs défensifs qui ne dorment pas beaucoup ces jours-ci!

Tant Allen que Jackson sont des menaces lorsque le jeu initial ne fonctionne pas. C'est tout un casse-tête! Ils sont capables d'étirer le jeu, de créer un 2e jeu même, totalement différent de celui qui a été appelé dans le caucus. Soudainement, ils se mettent à faire des miracles alors qu'on les croyait maîtrisés.

Combien de fois Allen a-t-il quitté la pochette face aux Colts d'Indianapolis pour rejoindre Gabriel Davis sur les lignes de côté de façon spectaculaire? De l'autre côté, que dire du jeu électrique que nous a sorti Jackson sur le 3e essai et neuf en fin de 2e quart, lorsqu'il a pris ses jambes à son cou pour filer sur 48 verges et inscrire le touché? C'est la réalité d'affronter des quarts qui peuvent donner une nouvelle vie à un jeu offensif qui semble s'en aller nulle part.

Les Ravens, est-il besoin de le rappeler, affectionnent la couverture défensive de zone. C'est un schéma défensif qui convient parfaitement à leur effectif. Toutefois, force est d'admettre que l'attaque des Bills est bâtie sur mesure pour se moquer des couvertures de zone. Baltimore sera-t-elle prête à renoncer à ce qui fonctionne pour elle défensivement? Je ne crois pas qu'on va tout virer de bord en l'espace d'une semaine pour s'ajuster à un adversaire, mais je demeure très intrigué de savoir à quelle fréférence le blitz et le homme-à-homme sera employé contre Allen et sa bande.

En début de saison, dans un match qu'on n'aurait pas imaginé être aussi inégal, les Ravens s'étaient justement entêté à blitzer énormément et à privilégier la couverture de zone face aux Chiefs de Kansas City. On se souviendra que Patrick Mahomes avait taillé en pièces la défense de Baltimore, totalisant 385 verges aériennes et quatre passes de touché.

Les Bills sont capables d'offrir ce genre de performance offensive, donc ce sera à surveiller, la façon dont une menace semblable sera gérée. Blitzer un quart qui peut échapper à la pression et qui l'a prouvé à maintes reprises, c'est une recette à haut risque!

Ça prendra cependant plus d'équilibre offensif chez les Bills, c'est définitif. Je ne veux pas voir Allen tenter 60 passes et n'obtenir qu'un soutien minimal de son champ-arrière. Ce n'est pas une formule très gagnante contre les Ravens. Est-ce que Devin Singletary pourra offrir quelques bonnes courses? Zach Moss est blessé, et ça peut faire mal au jeu au sol. Je ne pense pas qu'Allen puisse tout faire à lui seul comme il l'a fait contre les Colts, où il avait aussi été le meilleur porteur de ballon des siens.

Si on se transporte de l'autre côté, fondamentalement, le mandat n'est si compliqué pour les Bills. C'est de contenir le jeu au sol. Dans les faits, c'est un peu plus complexe toutefois. Malgré le fait qu'ils aient gagné contre les Colts et mené pendant une bonne partie du match, les Bills ont tout de même concédé 163 verges au sol samedi dernier.

Les Ravens, c'est une machine dans le jeu au sol depuis un mois et demi. À leurs six derniers matchs, ils ont tout balayé sur leur passage, récoltant une moyenne astronomique de 260 verges par la course. Ils ont vraiment monté ça à un autre niveau depuis leur passage à vide.

Et quand je regarde les trois défaites des Bills en 2020, je vois qu'ils se sont fait malmener dans le jeu au sol à chaque fois. Contre Kansas City, c'était 265 verges qui ont été allouées à l'attaque terrestre. Contre les Titans du Tennessee, c'était 139 verges, mais aussi trois touchés. Et contre les Cardinals, c'était 217 verges au sol et deux majeurs. Il y a une tendance qui se dégage. Tu ne peux évidemment pas prétendre pouvoir enrayer la menace du jeu au sol des Ravens, mais la mission doit certainement être de le limiter dans la mesure du possible. C'est aussi d'éviter les jeux explosifs que Lamar Jackson collectionne ces dernier temps. 

Dans le jeu aérien, Marquise Brown a commencé à être utilisé avec plus de régularité, tandis que l'ailier rapproché Mark Andrews peut causer des maux de tête aux Bills, surtout que les ailiers rapprochés d'Indy ont bien joué contre Buffalo la semaine dernière. Sur le touché de Jack Doyle, il avait été laissé complètement seul.

Je serai un spectateur attentif, car samedi dernier, la performance défensive de Buffalo, ce n'était franchement pas fort. Beaucoup d'espace était permis dans les entre-zones; beaucoup de manques flagrants de communication menant à ce que des receveurs soient laissés seuls, et des ennuis à appliquer de la pression sur Philip Rivers. 

Je sais que les Bills ont le type défense 'bend, but don't break' (plie, mais ne casse pas). Ça peut fonctionner si tu ne laisses pas tes rivaux marquer dans la zone payante.

Mise en garde cependant, car il y a un danger évident, soit celui de perdre deux batailles : celle du chronomètre et celle du positionnement. C'est tannant pour une attaque, je vous dis, même si elle est très puissante comme celle de Buffalo.

* propos recueillis par Maxime Desroches