L’attaque des Patriots de la Nouvelle-Angleterre contre la défense des Seahawks Seattle... La force de l’un contre celle de l’autre... Le prochain Super Bowl a tout ce qu’on pourrait espérer.

Souhaitons seulement que le scénario de l’an passé de ne répétera pas, alors que la puissante offensive des Broncos de Denver s’était fait lessivée par la redoutable unité défensive des Seahawks.

Cela ne risque pas de se reproduire. Voilà pourquoi...

D’une part, le plan de match des Patriots sera assurément de courir avec le ballon, et ce pour quatre raisons.

1) D’abord, ils sont en mesure de le faire efficacement, eux qui l’ont prouvé en finale d’Association Américaine contre les Colts d’Indianapolis.

Les Colts, ce ne sont pas les Seahawks, j’en conviens. Or, chaque fois que les Pats se sont dévoués au jeu au sol cette saison, ils ont connu du succès grâce à un bon système de blocs qui leur permet de se créer des avantages au point d’attaque.

2) En LeGarrette Blount, les Pats peuvent compter sur un porteur de ballon physique, ce qui est nécessaire pour rivaliser avec l’agressive défense des Seahawks. C’est en imposant leur force et leur rythme qu’ils feront tomber les champions en titre du Super Bowl.

3) Il suffit de jeter un œil aux quatre revers subis par les Seahawks cette saison pour réaliser que c’est par le jeu au sol qu’on les bat. Au fil de ces quatre défaites contre Kansas City, St Louis, Dallas et San Diego, l’adversaire a couru en moyenne à 33 reprises pour des gains au sol moyens de 140 verges.

La défense des Seahawks connaît donc des ennuis lorsqu’elle est sollicitée, ce que prévient bien souvent le jeu au sol de Lynch et les courses improvisées du quart-arrière Russell Wilson.  D’où l’importance de la fatiguer et de la tester.

4) Avec l’absence des plaqueurs défensifs Brandon Mebane et Jordan Hill, l’occasion est belle pour les Pats de marteler l’intérieur du front défensif. Face à une défense aussi rapide à l’extérieur, inutile de tenter de tourner le coin avec Blount, qui doit se contenter de foncer tout droit.

Ce jeu au sol, qui devrait être le plan de match initial des Patriots, sera sans doute parsemé de petites passes de Tom Brady dans le flanc à l’intention des Julian Edelman et Danny Amendola. Ils tenteront sans doute le grand coup avec Rob Gronkowski, mais les fenêtres d’opportunité risquent de se faire très rares et se refermer rapidement.

La confrontation entre Kam Chancellor et Gronkowski sera en effet déterminante. Si Gronkowski parvient à établir un jeu aérien plus profond et attaquer les zones intermédiaires, cela aura pour effet d’étirer l’unité défensive des Seahawks.

Mais d’un côté comme de l’autre, les demis de coin ont un net avantage sur les receveurs de passe. Je ne vois ni les receveurs des Pats, ni ceux des Seahawks réussir de longs gains. Il sera difficile pour l’attaque de Bill Belichick d’attaquer l’extérieur patrouillé par Richard Sherman et Byron Maxwell.

Reste à voir maintenant si les Seahawks parviendront à freiner le jeu au sol et ainsi forcer Brady à les battre à l’extérieur, ce qui n’a pas favorisé le quart étoile des Pats cette saison, lui qui n’a complété de 28 % de ses passes de plus de 20 verges.

Percy Harvin et Marshawn LynchEncore le jeu au sol

Si les receveurs des Patriots ne risquent pas d'avoir le dessus sur les demis de coins des Seahawks, la situation n’est guère plus prometteuse pour les receveurs des champions en titre. Je ne vois pas comment Doug Baldwin et Jermaine Kearse pourraient battre Darrelle Revis et Brandon Browner.

La perte de Percy Harvin et du jeune Paul Richardson enlève beaucoup de dynamisme à cette attaque. Bref, à l’instar des Pats, les Seahawks n’auront d’autres choix que de se rabattre sur leur jeu au sol et Marshawn Lynch. Comme le dit le dicton, « tu danses avec la fille qui t’a amené au bal ».

Contrairement aux Patriots, qui attaquent en ligne droite, la ligne offensive des Seahawks se déplace horizontalement de gauche à droite afin de forcer l’unité défensive adverse à presser le pas et la rattraper. Vince Volfork et Dont’a Hightower sont certes athlétiques, mais ils demeurent de gros gars et j’ai peine à imaginer qu’ils sauront garder la cadence imposée par les Seahawks durant tout le match.

Les Seahawks devront par ailleurs offrir des opportunités à leur quart Russell Wilson d’improviser, de bouger et de sortir de sa pochette protectrice. Ses receveurs seront sans doute bien couverts pendant tout le match, mais une dérobade de Wilson pourrait leur offrir le temps nécessaire pour se libérer et s’offrir en cible.

La menace au sol est donc double pour les Pats qui, en plus de freiner Lynch, devront contenir Wilson. Cela ne veut pas dire pour autant que les Patriots doivent réussir des sacs du quart à tout prix, eux qui n’en ont aucun à leur dossier en deux matchs éliminatoires.

Puisque les demis défensifs risquent d’avoir le dos tourné au jeu lorsqu’ils couvriront les receveurs des Seahawks, les Pats ont intérêt à avoir deux yeux sur Wilson. Une sorte d’espion capable se mettre dans les pattes de Wilson.

Voilà, la table est mise pour le match de l’année dans la NFL. Qui l’emportera? Les Patriots, mais puisque les deux équipes tâcheront de contrôler le temps de possession, le duel sera serré et à bas pointage.

Rien à voir avec l’an passé.

*Propos recueillis par Mikaël Filion