Digne d’un MVP
NFL lundi, 7 déc. 2015. 20:14 jeudi, 12 déc. 2024. 12:50Impossible de passer à côté des Panthers de la Caroline, seule équipe encore invaincue dans la NFL.
Si ce club montre une fiche parfaite de 12-0, c’est qu’il connaît très bien la meilleure façon pour lui de l’emporter et qu’il n’y déroge pas. Pas de crise d’identité ni de dédoublement de personnalité. Une défense étanche, du jeu au sol efficace et quelques bonnes passes de Cam Newton suffisent habituellement.
Or, face aux Saints de La Nouvelle-Orléans dimanche, le brio défensif n’a pas été au rendez-vous, ce qui prouve qu’un rival de section constitue toujours une sérieuse menace.
Même s’ils vivent une année de misère, les Saints connaissent en effet très bien les Panthers et ç’a paru. Véritable combat de boxe, ce match allait inévitablement se décider sur la dernière possession de la rencontre.
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Allouant en moyenne 20 points par match, les Panthers en ont alloué 38 aux Saints. Avant ce duel, c’est contre les Packers qu’ils avaient été les plus généreux en offrant 29 points.
Affrontant les Saints deux fois par année depuis longtemps, les Panthers n’ont pour ainsi dire plus de secrets pour Sean Payton et Drew Brees.
Plus tôt cette saison, les Panthers avaient d’ailleurs dû effectuer une remontée de 17 points en deuxième demie avant d’avoir le meilleur 27-22.
La défensive n’étant donc pas au rendez-vous, l’attaque des Panthers a donc pris le relai. Alors que l’équipe tirait de l’arrière par 14 points tôt dans la rencontre, 31-27 au troisième quart et 38-34 au quatrième quart, Newton a repris le ballon chaque fois et enchaîné les jeux spectaculaires.
Le quart vedette a ainsi conclu la rencontre avec cinq passes de touché pour la deuxième fois en trois matchs, portant son total à 25, un sommet en carrière.
Drôlement impressionnant, c’est toute une bibitte ce Cam Newton. Oui, c’est une menace constante avec ses jambes et une arme redoutable pour les Panthers dans la zone payante avec ses courses, mais il excelle aussi avec son bras.
Et il accomplit tout cela sans un groupe de receveurs élites. Sans l’ombre d’un doute, il mérite d’être considéré pour le titre de joueur par excellence du circuit.
Même Brady a ses limites
Il est rare que les Patriots de la Nouvelle-Angleterre perdent à domicile, ce qui est survenu pour la première fois de la saison dimanche, et il est rare que ceux-ci encaissent deux revers de suite, ce qui est aussi survenu face aux Eagles de Philadelphie.
Avant cette défaite de 35-28, les Pats n’avaient jamais connu une séquence de deux revers en 56 rencontres, la plus longue série active du genre dans la NFL.
De leur côté, les Eagles se sont présentés au Gillette Stadium avec trois défaites de suite et une formation dysfonctionnelle en apparence, mais ils ont su franchir la porte avec fracas lorsqu’elle s’est ouverte.
Il y avait longtemps que les Patriots ne s’étaient pas inclinés de cette façon. Gourou des unités spéciales à la base, Bill Belichick a dû faire de l’urticaire lundi matin en observant le travail de ses unités sur les bandes vidéos.
J’ai rarement vu les Pats se faire battre sur les unités spéciales, ce que nous avons vu dimanche. C’est d’ailleurs un jeu audacieux de ces unités qui a ouvert la porte aux Eagles. Alors que les Pats menaient 14-0 et avaient le vent dans les voiles au deuxième quart, ils ont opté pour un jeu truqué sur un botté d’envoi, mais les Eagles ont su bien répondre, reprenant le ballon à leur ligne de 41 avant de traverser la distance les séparant de la zone des buts.
Les Eagles ont ensuite bloqué un botté de dégagement des Pats en fin de deuxième quart, le ramenant là où ça compte. Dans le temps de le dire, c’était 14-14 à la mi-temps.
Avec recul, on réalise que ce botté truqué alors que le pointage de 14-0 a été l’étincelle pour les Eagles, qui ont inscrit 35 points d’affilée à partie de ce moment.
Sous la gouverne de Belichick, les Pats sont aussi des maîtres du football de situation, c’est-à-dire la fin de la demie, la fin du match, les troisièmes essais en attaque, les troisièmes essais en défense.
Et bien pour une rare fois, les hommes de Belichick ont été mauvais à cet égard. Ils ont mal géré le cadran en fin de première demie, ils ont raté un botté de dégagement qui a été ramené jusque dans la zone des buts avec moins de 30 secondes à jouer.
Les deux touchés offensifs des Eagles ont été marqués sur un troisième essai. L’interception de Tom Brady est survenue lors d’un troisième essai des Pats dans la zone payante.
Force est d’admettre aussi que Brady, bien qu’il soit souvent en mesure de sauver les meubles, est finalement rattrapé par les défaillances de la ligne à l’attaque, où a lieu une partie de chaise musicale, et par l’absence de plusieurs de ses receveurs réguliers.
En fin de match, plusieurs de ses receveurs ont échappé des ballons. C’est sans compter qu’il y avait beaucoup de pression sur lui. Il a encaissé quatre sacs du quart, a été frappé à 12 reprises et il a aussi dû précipiter ses passes en 12 occasions.
Il y a des limites à ce qu’il peut accomplir.
Ce n’est toutefois pas la fin des Patriots, mais j’ai bien hâte de voir comment ils rivaliseront avec les Texans de Houston, une équipe qui joue du meilleur football et qui est munie d’une excellente unité défensive.
Attention aux Seahawks
Nul doute qu’il faut désormais faire très attention aux Seahawks.
Ils ont peut-être amorcé la saison avec un dossier de 2-4, mais contre qui s’étaient-ils inclinés. Les Packers, les Bengals et les Panthers, ce n’est pas ce qu’on peut appeler des clients faciles, vous en conviendrez.
Ce mauvais départ était donc trompeur. Affichant maintenant un rendement de 7-5, ils ont remporté leurs trois derniers matchs et ont marqué 106 points au cours de cette période, soit 35 en moyenne par rencontre.
Aux origines de ces succès se trouve notamment Russell Wilson, un quart de plus en plus complet. On le savait mobile, capable de courir, excellent sur le jeu d’option et en mesure de lancer à l’extérieur de sa pochette protectrice, mais dernièrement, il brille également à l’intérieur de sa pochette.
On disait dans le passé, et avec raison, que l’on doit garder Wilson dans sa pochette. Or, au cours des trois derniers matchs, il y a complété 77 % de ses passes pour 897 verges de gains et 11 passes de touché contre aucune interception.
On a souvent résumé les succès des Seahawks au jeu défensif, un bon jeu au sol et quelques bonnes passes de Wilson, mais avec l’attaque qu’ils ont désormais, je ne voudrais pas être l’équipe qui les croisera sur leur route au premier tour éliminatoire.
De l’autre côté, les Vikings ont amorcé la rencontre avec une fiche de 8-3, sans toutefois avoir vaincu une proie de choix. Ils avaient l’occasion d’en ajouter une à leur tableau de chasse, mais ils ont échoué.
L’attaque des Vikings n’allait nulle part face aux Seahawks, Adrian Peterson a connu l’un de ses pires matchs en carrière et Teddy Bridgewater avait les allures d’un chevreuil ébloui par les phares d’une voiture circulant sur l’autoroute.
Pittsburgh impose son rythme
Les Steelers de Pittsburgh sont une autre équipe à prendre au sérieux.
Contre les Colts d’Indianapolis, ils ont offert un autre spectacle aérien à leurs partisans. Il faut dire qu’ils apprécient visiblement affronter les Colts. L’an dernier, ils avaient amassé 522 verges de gains aériens et six passes de touché. Cette fois, ils ont généré des avancées aériennes de 370 verges et quatre passes de touché.
Victorieux lors de trois de leurs quatre derniers matchs, les Steelers seront eux aussi une équipe à éviter s’ils accèdent aux éliminatoires.
Quiconque les affrontera, ils ont tout intérêt à avoir une ligne défensive appliquant beaucoup de pression sur le quart parce que le groupe de receveurs à la disposition de Ben Roethlisberger est exceptionnel et extrêmement rapide.
Antonio Brown, Markus Wheaton, Martavis Bryant... Incapables de déranger Roethlisberger dimanche, les Colts ont compliqué la tâche de leur tertiaire, qui n’était alors pas en mesure de suivre le rythme des receveurs étoiles des Steelers.
Si les prochains rivaux des Steelers ne sont pas équipés sur la ligne défensive, j’espère pour eux qu’ils le seront sur le plan de la profondeur à la position de demi de coin. Admettons qu’une équipe adverse a deux bons demis de coin. Elle leur assignera sans doute la couverture de Brown et Wheaton, mais qui va se charger de Bryant et Darrius Heyward-Bey?
Méchant casse-tête.
Seul point d’interrogation chez les Steelers, la défensive. Cette unité enchaîne bonnes et mauvaises performances.
En terminant, les Chiefs de Kansas City représentent eux aussi l’une des équipes qui deviennent de plus en plus dangereuses à l’approche de la fin du calendrier régulier.
Ces derniers viennent de signer une sixième victoire de suite en s’imposant face aux Raiders d’Oakland, qui n’offrent plus la victoire aussi facilement que par le passé.
Pour ce faire, les Chiefs ont dû faire preuve ce caractère pour finir en force, inscrivant 27 points en deuxième demie et 20 points au quatrième quart. Même si elle a passé 35 minutes sur le terrain, la défense des Chiefs a réussi trois interceptions au quatrième quart, dont une qui a été retournée pour un touché. Les deux autres revirements ont redonné le ballon à l’attaque à la ligne de 2 et 13 des Raiders.