MIAMI – Ça va de soi avec ce qu’il a déjà accompli dans la vie, à seulement 28 ans, Laurent Duvernay-Tardif est un homme cérébral et méthodique. La preuve, il s’était même préparé sur ce qui l’attendait pour l’électrisante soirée des médias, mais il avoue qu’il a été fasciné par l’ampleur de celle-ci.

 

Même si la NFL ne lui avait pas assigné un podium pour cet événement très couru au Marlins Park, le Québécois a été très sollicité pendant le bain médiatique d’une heure.

 

« C’est complètement fou en fait! Je pensais qu’on s’en venait bien relax rencontrer des journalistes, mais il y a plus de 1000 journalistes. C’est là que tu te rends compte que c’est un événement qui transcende le football », a admis Duvernay-Tardif qui avait tout de même fait ses recherches sur cette étape parfois déstabilisante.  

 

Via son approche cartésienne, Duvernay-Tardif veut se permettre de savourer le moment sans oublier une seconde que la priorité demeure le match ultime à disputer dimanche face aux puissants 49ers de San Francisco.

 

« Je suis dans un bon état d’esprit présentement et j’en profite. C’est le fun d’être avec mes coéquipiers. On réalise que c’est la dernière semaine de l’année peu importe le résultat donc on veut s’assurer de contribuer le plus possible. J’essaie d’en profiter et d’absorber le tout. Je sais que même si t’es le meilleur joueur de football, cette chance n’est pas donnée à tout le monde », a-t-il mentionné dans un généreux entretien en français avec les journalistes francophones présents pour l’occasion.

 

La manière la plus efficace de ne pas perdre le fil dans une semaine aussi enivrante, c’est de se rabattre sur la même routine. C’était facile de saisir que Duvernay-Tardif tient mordicus à cet élément.

 

« Tous mes proches arrivent vendredi et samedi. On essaie de garder la même routine qu’à Kansas City. Je trouvais ça important que ça reste ainsi pour vraiment me concentrer sur le cahier de jeux, le plan de match offensif. On a eu un bon entraînement, les épaulettes pendant quelques jeux. Tout se place et je me sens comme un début de semaine normal », a spécifié le solide garde à droite des Chiefs.

 

« Coach (Andy) Reid a vraiment fait un travail incroyable pour nous fournir le même horaire que normalement malgré l’attention médiatique et j’allais dire ce chaos, mais ce n’est pas un chaos, ajouté le numéro 76 en riant. Je pense que c’est ça le secret, il faut répéter les mêmes choses. Je suis un gars assez cérébral, prendre des notes sur ce qui fonctionne bien et moins bien, je prends ça vraiment à cœur. Je pense que ça va s’avérer gagnant dans cette semaine critique », a-t-il poursuivi.

 

De l’extérieur, l’aventure du Super Bowl apparaît comme un rêve qui se concrétise, mais Duvernay-Tardif pourra arriver à ce constat uniquement si lui et siens obtiennent le dessus sur les Niners.  

 

« Oui, je n’échangerais pas ma place ici pour rien au monde, mais ça reste une semaine de football et il faut tout donner pour se mettre dans le meilleur état d’esprit mentalement. On est plongés dedans à 100 000 %, tu penses à tout ce que tu peux faire, à ce qui s’en vient. [...] Il faut en profiter, mais ce ne sera pas le cas si on ne gagne pas. C’est tellement important de l’emporter pour nous, les joueurs, mais aussi pour la ville et l’organisation », a exposé le colosse de six pieds cinq pouces et 321 livres.

 

Au cœur de la clé du match

 

Brillant comme il l’est, Duvernay-Tardif a compris depuis longtemps que le résultat du match dépendra grandement de son travail et de celui de ses partenaires de la ligne offensive. La ligne défensive des 49ers possède assez d’atouts pour embêter un athlète aussi talentueux que Patrick Mahomes s’il n’est pas bien protégé.  

 

« Dans les dernières semaines, on a joué contre des lignes défensives très talentueuses, mais qui utilisaient beaucoup de jeux croisés pour se rendre au quart-arrière. Du côté des Niners, ils ont tellement de talent individuellement qu’ils ont moins besoin de faire ça. Ainsi, on cherche plus les signes sur les mouvements que ton adversaire voudra faire parce qu’il y a aura plusieurs confrontations individuelles et ce sera important de les gagner », a noté Duvernay-Tardif qui a précisé que Mahomes avait gâté de belle façon ses protecteurs de la ligne offensive à Noël.

 

La bonne nouvelle pour les Chiefs, c’est que la ligne offensive s’illustre par les temps qui courent. Toutefois, il n’est pas impossible que le front défensif des Niners parvienne à atteindre Mahomes et il faudrait alors que l’unité des Chiefs conserve son calme.

 

« C’est une très bonne ligne défensive, mais notre but demeure de le protéger. On a plusieurs stratégies pour y arriver. Il faut aussi être confiants en nos moyens. Il ne faut pas être intimidés par ce défi. Au contraire, il faut que ça nous motive et qu’on montre qu’on est une bonne ligne offensive. Ce sera définitivement une clé dans cette partie », a répondu le célèbre diplômé de McGill.

 

Duvernay-Tardif est conscient du privilège de participer au Super Bowl et il a tenu à partager ce moment avec ses parents, son agent Sasha Ghavami, sa copine et des amis proches.

 

« Je pense que c’est aussi important de dire non, c’est mon moment et je veux le partager avec le plus de monde possible, mais je me rends compte que si je veux me rappeler positivement de cette expérience, il faut gagner et il faut mettre les efforts », a répété le sympathique athlète qui ne néglige jamais la préparation mentale.