C'est le moins que l'on puisse dire dans le cas de Carson Wentz qui, de façon exceptionnelle, bénéficie et surtout profite de l’opportunité offerte par la blessure de Teddy Bridgewater.

Car n'oublions pas que le plan des Eagles de Philadelphie cette saison était de laisser Wentz apprendre dans le rôle de troisième quart-arrière. La blessure de Bridgewater, qui a forcé le directeur général des Vikings à transiger pour un quart d’expérience, a toutefois catapulté Wentz au sommet de la hiérarchie des quarts chez les Eagles

Force est d'admettre que personne n'avait venir la façon dont Wentz allait gérer ce défi monumental. L’entraîneur-chef des Eagles Doug Peterson ne s'est d'ailleurs pas gêné pour y aller d'un commentaire des plus élogieux au terme de la victoire des siens face aux Bears de Chicago lundi.

« Il a des allures d'un vétéran de dix ans dans NFL. »

Les statistiques parlent d'elles même : 60% de passes complétées, 468 verges de gains, trois passes de touché, et surtout, aucune interception en 71 passes tentées. Ceux qui ont vu le match contre les Bears conviendront de plus que ses statistiques devraient être encore meilleures, n'eût été deux passes parfaites bêtement échappées par ses receveurs Jordan Matthews (bonne pour un touché) et Nelson Agholor.

En bout de ligne, son calme, sa précision, sa façon de diriger le trafic avant la mise en jeu du ballon et son charisme sont carrément dignes d'un quart de premier plan et nous laissent présager un futur exceptionnel pour le deuxième choix au total du repêchage de 2016.

Ce qui m'amène à vous parler de Jared Goff, qui a été, ne l'oublions pas, le tout premier choix du dernier repêchage. Alors que Wentz brille, Goff continue pour sa part de ronger son frein en Californie derrière un quart très ordinaire du nom de Case Keenum. Ce dernier offre de surcroît des statistiques et surtout des prestations bien en deçà de celles de Wentz.

Je me demande comment Goff se sent quand il voit tout ça. Une chose est certaine, chaque bonne prestation de Wentz lui ajoute énormément de pression sur Goff à l’aube de son premier départ, qui arrivera bien tôt ou tard. Une chose est sûre, s’il est un compétiteur comme on le croit tous, il doit bouillir en dedans présentement et en vouloir à l’entraîneur-chef Jeff Fisher de ne pas lui offrir sa chance.

Bien sûr, la blessure de Bridgewater a aussi un impact certain au Minnesota. Imaginez un peu si Sam Bradford continue pendant toute l’année de jouer comme il l'a fait contre les Packers de Green Bay et qu’il mène les Vikings jusqu'au bout... Il sera intéressant de voir ce qui va se passer là-bas au moment où Bridgewater sera de retour en santé l'an prochain .

Bon évidemment, bien des choses peuvent arriver d’ici là, j'en conviens, mais la situation est possible et envisageable. Ça, c'est certain.

Une chose est claire par contre, au moment où on se parle, il y a deux quarts qui sont très malheureux et il y en a deux autres qui sont très, mais très heureux. Ça, c'est la dure réalité de la NFL.