Les Chiefs et les Rams ont dépassé nos attentes
NFL mardi, 20 nov. 2018. 18:04 dimanche, 15 déc. 2024. 15:57C’était sans doute le match le plus attendu de l’année, on en parlait depuis plusieurs semaines et même si nos attentes étaient élevées, elles ont été dépassées.
Au-delà des statistiques qui ont fracassé différents records, plusieurs éléments au fil de la rencontre expliquent parfaitement pourquoi tout le monde avait hâte à cette confrontation entre les Chiefs de Kansas City et les Rams de Los Angeles. C’est peut-être l’un des meilleurs matchs du Lundi soir de tous les temps et peut-être même parmi les meilleurs matchs tout court et voici pourquoi :
Tout d’abord, c’était deux équipes de premier plan avec d’excellentes fiches depuis le début de la saison. Elles voulaient maintenir leur emprise au classement dans leur association respective.
L’une des raisons pourquoi on anticipait autant ce match, c’était pour les effectifs dans chacune des formations. On retrouvait chez les Chiefs la jeune sensation Patrick Mahomes avec tout son arsenal offensif, dont Tyreek Hill qui a connu un fort match. De l’autre côté, on avait une combinaison entre Jared Goff et Brandin Cooks, sans oublier Todd Gurley pour mousser cette rencontre.
On n’était pas en reste en défense avec Aaron Donald et Marcus Peters, qui jouait contre son ancienne équipe. Il y avait une panoplie de bons joueurs sur le terrain et ils nous ont offert un match mémorable.
De plus, aucune formation n’a été en mesure de prendre le large ou de se sauver avec une avance. Cet affrontement est demeuré serré du début jusqu’à la fin et les commandes du match n’ont cessé de changer de mains.
Nous avons aussi assisté à des jeux extraordinaires et je ne parle pas uniquement sur le plan offensif. Même si au total, 105 points ont été enregistrés dans cette rencontre, les défenses en ont elles-mêmes inscrit 21. Il est vrai qu’elles auraient dû mieux faire et être plus étanches, mais contre des attaques qui produisent à un rythme aussi effréné et qu’on n’a jamais vu avant, la commande était très lourde. Il fallait s’y attendre à ce dénouement en feux d’artifice offensif.
Le seul bémol que l’on peut mettre, c’est peut-être cette expérience avec un groupe d’officiels toute étoile. Normalement c’est une équipe bien précise d’officiels qui s’occupent d’un match, mais cette fois, on a voulu faire un regroupement toute étoile, mais 26 pénalités ont été décernés ce qui est beaucoup trop. Certaines d’entre elles étaient discutables et plus souvent qu’autrement on sentait qu’elles cassaient le rythme. Heureusement, ces pénalités n’ont pas eu d’incidence directe sur l’issue du match, car ça aurait été dommage qu’un tel spectacle se solde par une pénalité qui vienne sceller l’issue de la rencontre.
Premier départ concluant de Jackson
Un autre match qui a attiré mon attention était celui entre les Ravens et les Bengals de Cincinnati, en raison du premier départ de la carrière de Lamar Jackson au poste de quart pour la formation de Baltimore.
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Il a été le dernier joueur sélectionné en première ronde lors du dernier repêchage et plusieurs avaient hâte de voir ce que l’ancien récipiendaire du trophée Heisman en 2016 avec LSU pouvait faire.
On ne doutait pas de ses qualités athlétiques et il nous en a fait la preuve dans ce match. Les Ravens offrent sans aucun doute un style de jeu plus divertissant avec Jackson dans le champ-arrière. Le cahier de jeux a été complètement modifié pour Jackson, alors que l’attaque pouvait se tourner vers du « zone read », alors que le quart a le choix entre remettre le ballon à son porteur ou de le conserver pour courir. Le joueur défensif doit faire un choix et il ne peut pas réellement en sortir gagnant. C’est un jeu qui n’est pas disponible avec Joe Flacco comme il est trop statique dans sa pochette, mais Jackson amène cette nouvelle dynamique.
La recette a été fructueuse tant pour Jackson qui a couru 27 fois pour 117 verges que pour Gus Edwards qui a amassé 115 verges.
On ne peut quand même pas demander à un quart partant de courir autant de fois dans la NFL. Il n’a pas le plus imposant des gabarits, donc il pourrait éventuellement se faire plaquer sévèrement et essuyer une blessure sérieuse. L’équipe ne peut pas prendre de telles chances avec son quart de concession.
Outre son nombre de courses, Jackson n’a lancé qu’une passe de plus de 20 verges. Les jeux sélectionnés lui offraient uniquement de courtes passes à haut pourcentage de réussite, ce qui me fait croire que l’on n’a pas fini de voir Joe Flacco. Jackson n’est sans doute pas encore au même stade que d’autres jeunes quarts qui tirent leur épingle du jeu dans la Ligue alors qu’il se limite à compléter des passes rapprochées.
Jackson apporte donc une nouvelle dimension à cette attaque, mais comme il doit encore prendre confiance en ses moyens, ce ne devrait pas être terminé pour Flacco cette saison avec la formation de Baltimore.
Les Jags ont laissé la porte ouverte
Un autre match qui a fait jaser, c’est celui entre les Steelers de Pittsburgh et les Jaguars de Jacksonville qui a été à l’avantage des Steelers. Les deux équipes vont dans des directions opposées, alors qu’avec ce gain, Pittsburgh a signé six victoires consécutives, tandis que Jacksonville a encaissé un sixième revers de suite.
Les Jags ont surpris en début de rencontre en prenant les commandes 16-0, mais ils n’ont pu tenir le coup.
On a vu que c’était difficile pour l’attaque des Steelers de prendre son rythme. On sent que Ben Roethlisberger n’est pas à son mieux contre cette équipe alors qu’il a été victime de trois interceptions. Par contre, le revirement de situation a montré tout le caractère qui existe chez les joueurs de cette équipe et c’est un élément essentiel pour une formation qui veut se rendre loin en éliminatoires. Cette victoire est donc encourageante pour la troupe de Mike Tomlin.
À l’opposé, la défaite est difficile à avaler pour les Jaguars et tout pointe encore une fois vers un manque de confiance en Blake Bortles. En fin de match, alors que les Jaguars veulent gagner des premiers essais pour garder l’attaque des Steelers sur le banc, celle de Jacksonville est devenue unidimensionnelle et prévisible en ne se tournant uniquement vers le jeu au sol. Il fallait tout de même passer le ballon pour aller chercher plus de verges et compléter des premiers jeux. Tout ce qu’on faisait c’était courir et la défense s’attendait à ce type de jeux. Au final, les Steelers ont été en mesure de prendre régulièrement possession du ballon. Les Jaguars devront ajuster la situation dans le cas de Bortles.
Tout roule pour Luck et les Colts
Un autre quart du circuit connaît pour sa part une saison de rêve et je fais allusion ici à Andrew Luck des Colts d’Indianapolis. L’équipe présente un dossier de 5-5, mais les statistiques du quart sont tout simplement impressionnantes.
Il ne faut pas oublier que Luck n’a pas joué la saison passée en raison d’une opération à l’épaule. On avait également beaucoup de questions en début de saison sur cette formation alors que certains l'entrevoyaient même comme étant l’une des pires du circuit. Les Colts ont cependant signé quatre victoires de suite et c’est en grande partie en raison de Luck.
Cette saison, il complète 67,3 % de ses passes ce qui est le plus haut total depuis le début de sa carrière. Il a déjà amassé 2769 verges par la passe en plus d’avoir lancé 29 passes de touché. Il est sur une lancée de sept matchs avec au moins trois passes de touché et l’équipe marque au moins 24 points au cours de cette séquence. Au cours de leurs séries de victoires, les Colts ont été confrontés à trois défenses du top-10 dans la NFL. L’attaque produit malgré tout contre de bonnes unités.
L’une des principales raisons qui permettent à Luck de faire son travail, c’est que l’équipe semble finalement avoir corrigé l’une de ses principales lacunes au fil des années, soit ses ennuis sur la ligne à l’attaque. Luck est sur une série de 214 passes sans avoir encaissé de sac du quart ce qui est la plus longue séquence du genre depuis 1991. On n’aurait pas pu dire ça des Colts au cours des dernières années. C’est impressionnant comme revirement de situation.
Ne pas oublier Hicks chez les Bears
Le dernier point que je veux partager avec vous, c’est la prestation de l’unité défensive des Bears de Chicago contre les Vikings du Minnesota.
Le pointage final de 25-20 n’est pas un bon indicateur selon moi de l’allure de cette rencontre, alors que les Vikings ont inscrit des points en toute fin de match, mais tout était pratiquement joué.
La formation de Chicago a complètement découragé les Vikings de courir alors qu’ils ont terminé cette rencontre avec un maigre total de 14 courses pour 22 verges, soit une moyenne de 1,6 verges par portée. Peut-être que le jeu au sol a rapidement été mis de côté et ultimement abandonné par les Vikings, mais je crois surtout que le front défensif avec Khalil Mack à sa tête a mis en échec les porteurs de ballon adverses. Il faut dire que l’unité mise sur de bons secondeurs en Roquan Smith et Danny Trevathan.
En plus de ces joueurs, celui qui a retenu l’attention durant ce match a été Akiem Hicks. Il avait reçu une bourse d’études plus jeune pour aller à LSU, mais un problème administratif avait fait en sorte qu’il a joué son football universitaire au Canada à l’Université de Regina. Vous pouvez vous imaginer tout le succès qu’il a connu dans le circuit canadien.
Contre les Vikings, il a terminé le match avec six plaqués, dont cinq pour des pertes. De ce nombre, deux étaient aux dépens du quart Kirk Cousins et un plaqué était pour un sac. Je ne le placerai pas dans la même catégorie des plaqueurs qu’Aaron Donald, mais il a pris le contrôle du match.
Lorsque la pression vient du centre contre des quarts de pochette comme Cousins ou Tom Brady par exemple, ces derniers connaissent beaucoup moins de succès. On ne parle pas beaucoup de Hicks, mais il est un rouage important de cette défense et il a eu son mot à dire dans la victoire.
Au final, le retour d’interception pour un touché d’Eddie Jackson aura porté le coup de grâce aux chances des Vikings et les Bears trônent au sommet de la division Nord dans la Nationale.
*Propos recueillis par Maxime Tousignant