Le premier tour éliminatoire dans la NFL est complété et on se dirige maintenant vers les demi-finales d'association.

Voici quelques faits marquants de la dernière semaine.

Un match à l’image de la saison des Chiefs

C’est une fin de saison très décevante pour les Chiefs de Kansas City, qui ont perdu aux mains des Titans du Tennessee. Ce fut la plus grosse surprise de la dernière fin de semaine.

Les Chiefs ont joué ce match comme ils ont joué leur saison, c'est-à-dire en séquences. Ils ont commencé la saison avec une fiche de 5-0 avant de perdre six de leurs sept duels suivants et de gagner les quatre derniers. Dimanche, ils ont super bien joué en première demie avant de s’effondrer en deuxième. Ce fut à l’image de la saison 2017-2018.

ContentId(3.1259568):NFL : les Chiefs incapables de protéger leur avance
bellmedia_rds.AxisVideo

Dans un match où les vainqueurs comblent un déficit de 18 points, il faut souligner le brio de l’équipe qui a exécuté la remontée, mais aussi blâmer l’équipe qui s’est fait remonter. On n’a sélectionné que cinq jeux impliquant le meneur de la NFL pour les verges au sol, Kareem Hunt, en deuxième demie. Hunt faisait partie de la méthode tout indiquée pour écouler le temps et conserver l’avance, mais on a complètement oublié de faire ça. Historiquement, dans une situation comme celle-là, Andy Reid dirige mal et c’est malheureusement ce qui lui est encore arrivé. Ce n’est pas seulement à lui que revient la faute, mais c’est lui l’entraîneur-chef et c’est lui qui est responsable de s’assurer que son coordonnateur à l’attaque Matt Nagy suive le plan de match. Nagy a donc continué à faire passer le ballon sans succès. Le jeu au sol ne fonctionnait pas mais on n’est pas resté avec le jeu au sol et on a laissé aux Titans la chance de revenir dans la rencontre.

Il y a plusieurs changements à prévoir chez les Chiefs pendant la saison morte, notamment dans le cas d’Alex Smith qui pourrait rejoindre une nouvelle équipe ayant besoin d’un quart-arrière. Les Chiefs comptent déjà sur le choix de première ronde Patrick Mahomes qui attend de faire ses débuts dans la NFL. Nagy, lui, est déjà parti pour être le nouvel entraîneur-chef des Bears de Chicago. L’équipe aura un nouveau visage l’an prochain, mais comme on l’a vu cette saison, elle a tout de même des fondations assez solides. Ils ont gagné deux fois de suite leur section. Pour notre équipe chérie ici au Québec en raison de la présence de Laurent Duvernay-Tardif, c’est une fin décevante mais il y a quand même des années assez positives qui s’en viennent.

Des Saints et des Vikings très équilibrés

Les Saints de La Nouvelle-Orléans ont probablement remporté le match le plus excitant de la fin de semaine face aux Panthers de la Caroline. Contrairement à d’habitude cette saison, ce n’est pas grâce au jeu au sol qu’on a gagné, c’est grâce à Drew Brees. On en a parlé toute la saison : c’est une équipe extrêmement équilibrée et c’est la beauté de celle-ci. Le jeu au sol est prédominant, mais quand ça ne fonctionne pas ou qu’on choisit une autre méthode, on peut se fier sur l’un des meilleurs passeurs de l’histoire pour gagner. Lors du dernier match, Drew Brees a lancé pour 376 verges contre une excellente unité défensive et c’est positif pour la suite. Par contre, petit bémol : l’unité défensive. L’attaque des Panthers est menée par un excellent quart-arrière en Cam Newton, mais il n’y a pas grand-chose d’autre à part lui et il a quand même connu beaucoup de succès avec 350 verges. Quand on regarde son groupe de receveurs, on se demande comment il a réussi à faire ça. À part Devin Funchess, il n’y a pas vraiment de receveur de premier plan alors c’est surprenant. Et on n’avait pas de jeu au sol non plus.

C’est préoccupant pour une équipe qui va jouer contre les Vikings du Minnesota, une équipe très équilibrée et selon moi beaucoup plus forte que les Panthers, lors de la ronde suivante.

Les Jaguars doivent faire mieux

Il y a un gros point d'interrogation chez les Jaguars de Jacksonville et c’est Blake Bortles. On sait que ce n’est pas un grand quart et qu’il a connu des lacunes dans les dernières années. On a été encouragé par son mois de décembre lors duquel il a probablement joué son meilleur football en carrière, mais malheureusement, c’est le mauvais Bortles qui s’est pointé face aux Bills de Buffalo dans un match qu’ils auraient dû dominer du début à la fin. Bortles a été tout simplement atroce voire pitoyable dans ce match qu'ils ont tout de même gagné 10-3. Il était incapable de repérer ses receveurs et a fait des erreurs de lecture ainsi que des erreurs de précision. Dans les éliminatoires, oui tu as besoin d’une bonne défense et d’un bon jeu au sol, mais tu as aussi besoin d’un bon quart-arrière, particulièrement plus on avance dans le championnat. C’est inquiétant pour les Jaguars. Je voyais en eux une équipe qui peut causer des problèmes, mais si Bortles joue de la sorte, ils ne feront pas long feu, surtout contre les Steelers de Pittsburgh qu’ils vont affronter en fin de semaine prochaine. Il a lancé pour moins de verges qu’il n’en a courues, et ce n’est pas une formule gagnante deux semaines de suite.

Les Falcons équipés pour aller loin

Le début de match fait mal aux Rams

Tranquillement mais sûrement, les Falcons d’Atlanta sont en train de s’établir comme une des forces dans la Nationale pour la suite des choses. On a beaucoup parlé des problèmes à l’attaque, comme quoi elle n’est peut-être pas aussi dynamique que l’an passé avec Kyle Shanahan comme coordonnateur et qu’il y a une baisse de régime avec Steve Sarkisian en remplacement, mais au final, cette équipe a ce qu’il faut pour gagner en éliminatoires : elle a un quart-arrière de premier plan en Matt Ryan, un receveur no 1 en Julio Jones, des  receveurs complémentaires en Mohamed Sanu et Taylor Gabriel, en plus d’un bon jeu au sol avec Devonta Freeman et Tevin Coleman. En attaque, je ne suis pas trop inquiet, mais ce qui est surtout encourageant pour les Falcons, c’est la performance de leur unité défensive. À Los Angeles, face à l’unité no 1 pour ce qui est des points inscrits cette saison, ils ont limité l’adversaire à 13 points. Ils ont gardé les choses simples, ils ont appliqué de la pression et appliqué la couverture homme-à-homme en arrière. Toute la saison, les Rams avaient un système très complexe et créatif où on réussissait à faire des tracés en croisé et à avoir des receveurs libres partout sur le terrain. Les Falcons, eux, ont gardé ça simple en jouant du homme-à-homme pour les ralentir parce qu’ils pensaient que leurs demis défensifs étaient meilleurs que les receveurs adverses et c’est exactement ce qui s’est passé. Les couvertures ont été serrées du début à la fin et on a réussi à dominer les Rams du début à la fin.

L’an passé, les Falcons arrivaient avec une grosse attaque, mais cette année, ça me semble plus équilibré entre l’attaque et la défense. C’est une équipe qui va être dangereuse.

Ils s’en vont à Philadelphie la semaine prochaine. Face à un Nick Foles qui est imprécis, avoir une couverture aussi étanche pourrait leur servir et ils pourraient connaître beaucoup de succès. Le reste est solide chez les Eagles, c’est Foles qui fait basculer les choses dans le mauvais sens. C’est d’ailleurs la première fois de l’histoire qu’une équipe classée no 1 dans son association est négligée par les preneurs aux livres à son premier match éliminatoire.

Finale épique dans la NCAA

Ce fut un match épique entre le Crimson Tide d’Alabama et les Bulldogs de l’Université Georgia, deux excellentes formations, lundi soir.

Il s’agit d’un cinquième titre en neuf ans pour le Crimson Tide et d’un sixième titre pour l’entraîneur-chef Nick Saban.

Ça fait au moins trois ans que la finale est spectaculaire, avec Clemson-Alabama au cours des deux dernières années et maintenant Alabama-Georgia hier. On s’est d’ailleurs rendu en prolongation pour une deuxième année consécutive.

Georgia semblait en plein contrôle mais l’a finalement échappé. Chapeau à Alabama d’être revenu, et chapeau à Saban d’avoir osé remplacer son quart partant Jalen Hurts par le jeune Tua Tagovailoa. Ce n’était que des jeunes qui faisaient des jeux pour eux. On a vu Najee Harris dans le champ arrière connaître du succès et on a vu le receveur de passes Henry Ruggs être le meilleur receveur de son équipe alors qu’on compte déjà sur Calvin Ridley. C’est quand même impressionnant de voir ça sur la scène nationale dans un match ultime. Alors que rien n’allait, Saban a osé changer son quart en deuxième demie pour redynamiser son attaque. Comme il l’a dit après le match : « Je savais que si on voulait gagner, il fallait passer le ballon, et Tua nous donnait la meilleure chance de le faire ». Il avait raison. C’était beaucoup plus convaincant comme jeu aérien et on est revenu dans le match pour forcer la prolongation et finalement l’emporter grâce à une bombe. En fait, on a vu le meilleur et le pire du jeune Tagovailoa. On l’a vu encaisser un sac du quart causant une perte de 16 verges mais revenir en lançant disons un peu naïvement cette passe profonde pour le touché de Devonta Smith et c’était incroyable. Il est resté stoïque et calme, et j’imagine que c’est ce qui fait ça force. Il est impressionnant. Il a un nom difficile à prononcer mais c’est un nom qu’on devrait apprendre parce qu’on risque de le revoir souvent dans les prochaines années. Bref, ce fut tout un match. C’est le fun de voir du football universitaire et des jeunes qui font ça pour le plaisir. Ils vivent leur rêve, mais ils ne gagnent pas un sou et ils donnent un spectacle de calibre NFL.