Tandis que les Seahawks de Seattle ont réussi à transposer leurs succès des deux saisons précédentes en 2014, les 49ers de San Francisco ont pris un important pas vers l'arrière, mais ce n'est rien comparativement à ce qui les guettes à l'approche de la prochaine campagne.

Décimés après plusieurs exils et des départs à la retraite, les Niners ne formeront plus en 2015 l'équipe dont devront se méfier les finalistes au dernier Super Bowl. Même si la pente s'annonce abrupte, les Rams de St Louis et leur puissante unité défensive pourraient étonner, tandis que les Cardinals de l'Arizona souhaitent qu'une année complète de Carson Palmer leur permette de retourner en éliminatoires.

Seahawks de Seattle
Fiche en 2014 : 12-4

Ajouts notables : Jimmy Graham (ailier rapproché), Cary Williams (demi de coin), Will Blackmon (demi de coin)
Départs notables : Max Unger (centre), Byron Maxwell (demi de coin), Malcolm Smith (secondeur), James Carpenter (garde)

Richard ShermanY a-t-il un seul individu plus impatient à travers la NFL que Pete Carroll à l'idée d’entamer la saison 2015? Même six mois après les faits, l’instructeur des Seahawks doit encore se réveiller couvert de sueurs la nuit à force de revoir la fameuse interception de Malcolm Butler à l’endroit de Russell Wilson, jeu névralgique qui avait empêché ses troupes de soulever un deuxième trophée Lombardi consécutif au Super Bowl 49!

En trois ans chez les professionnels, jamais Wilson n’avait-il eu à sa disposition une cible géante au niveau de talent comparable à celui de Jimmy Graham. Cette connexion semble destinée à faire des ravages sur une base hebdomadaire dans la zone payante.

En contrepartie, la ligne offensive en a pris pour son rhume durant la période morte de l’année. Max Unger a été sacrifié dans l’échange envoyant Graham à Seattle, et l’ancien premier choix James Carpenter a quitté en direction de New York (Jets). Est-ce que ce sera suffisant pour ralentir le féroce Marshawn Lynch? Probablement pas, puisqu’il semble s’être bien conservé physiquement malgré la charge de travail colossale qu’on lui a confiée depuis quatre ans. Beast Mode n’a que 29 ans et il reste trois saisons à son contrat le liant aux Seahawks jusqu’en 2017.

L’unité défensive a perdu son coordonnateur défensif Dan Quinn, désormais entraîneur-chef des Falcons d’Atlanta. Cependant, les éléments ayant permis à ce groupe de joueurs d’être si dominant depuis 2012, soit les Richard Sherman, Earl Thomas, Kam Chancellor, Bobby Wagner et compagnie, sont pour leur part toujours en place.

Cardinals de l’Arizona
Fiche en 2014 : 11-5

Ajouts notables : Alfonzo Dennard (demi de coin), David Johnson (demi offensif), Corey Peters (plaqueur défensif)
Départs notables : Antonio Cromartie (demi de coin), Dan Williams (plaqueur défensif), John Carlson (ailier rapproché)

Patrick PetersonBruce Arians était âgé de 60 ans et possédait déjà près de 40 ans d’expérience dans le coaching lorsqu’il a finalement vu se présenter l’opportunité de diriger une formation de la NFL en 2013. Ce qu’il a accompli avec les Cardinals depuis sa nomination n’a rien d’ordinaire : 21 victoires contre seulement 11 défaites en deux saisons, ainsi que le titre d’entraîneur de l’année au terme de la dernière campagne.

Avec un Carson Palmer en santé pendant les 16 matchs, les Cards pourraient démontrer que leur participation à un match éliminatoire l’an dernier n’était pas qu’un coup de chance. Le vétéran de 35 ans revient d’une important blessure lui ayant coûté 10 départs en 2014. Il exécute bien le plan de match offensif d’Arians, qui n’a jamais craint d’utiliser à profusion le jeu aérien, particulièrement les longues passes. Qui de Larry Fitzgerald, John Brown ou Michael Floyd s’avérera la cible de choix de Palmer?

En défense, l’Arizona possède les éléments en place pour générer une pression soutenue sur les quarts adverses, et continue de miser dans la tertiaire sur Patrick Peterson, l’un des meilleurs demis de coin en couverture. Celui-ci doit toutefois dissiper certains doutes après avoir connu une année en demi-teinte, quelques mois après être devenu le joueur le mieux payé à sa position, devant Richard Sherman. 

Rams de St. Louis
Fiche en 2014 : 6-10

Ajouts notables : Nick Foles (quart-arrière), Todd Gurley (demi offensif), Nick Fairley (plaqueur défensif), Mike Pearson (garde)
Départs notables : Sam Bradford (quart-arrière), Zac Stacy (demi offensif), Jake Long (bloqueur), Davin Joseph (garde)

Jeff FisherPremier choix au total de l’encan amateur de 2010, Sam Bradford n’aura finalement jamais connu le succès escompté avec les Rams. Après deux années gâchées par les blessures, ce dernier fait place à Nick Foles, qui aura le mandat de faire fonctionner une attaque remodelée.

Zac Stacy, partant occasionnel l’an dernier à la position de porteur de ballon, a également filé sous d’autres cieux. La haute direction a mis le paquet afin d’améliorer cet aspect crucial du jeu, jetant son dévolu sur Todd Gurley avec le 10e choix de la dernière séance de repêchage. L’ancien de Georgia University est l’un des plus beaux talents à sa position depuis Adrian Peterson, mais son emprise sur le champ-arrière des Rams sera graduelle puisque Gurley se remet d’une déchirure ligamentaire à un genou.

Dans une division Ouest bourrée de talent du côté défensif, les Rams n’ont rien à envier à qui que ce soit, pas même les Seahawks. Le vétéran instructeur Jeff Fisher peut se réjouir de diriger l’un des fronts défensifs les plus intimidants du circuit Goodell. Chris Long et Robert Quinn sèment la peur chez les quarts-arrières, tandis que Michael Brockers et Alec Ogletree sont des machines à plaqués. La profondeur dans la tertiaire est aussi exemplaire.

49ers de San Francisco
Fiche en 2014 : 8-8

Ajouts notables : Torrey Smith (receveur), Reggie Bush (demi offensif), Erik Pears (garde)
Départs notables : Patrick Willis (secondeur), Justin Smith (ailier défensif), Aldon Smith (ailier défensif), Frank Gore (demi offensif), Mike Iupati (bloqueur), Andee Lee (botteur), Chris Borland (secondeur), Ray McDonald (ailier défensif), Anthony Davis (bloqueur)

Colin KaepernickQui aurait cru qu’après une apparition en finale du Super Bowl en 2012 et une surabondance de talent à de multiples positions les 49ers se retrouveraient trois ans plus tard confrontés à la possibilité de terminer dans les bas-fonds de leur division? C’est pourtant le scénario le plus plausible après une entre-saison carrément désastreuse, ponctuée d’un nombre invraisemblable de départs, dont celui de l’entraîneur-chef Jim Harbaugh, retourné dans les rangs collégiaux.

Si seulement les Niners n’avaient qu’à remplacer celui qui portrait le casque d’écoute, l’espoir de retrouver la recette gagnante des dernières années auraient été bien vivant. Sauf que l’équipe a essuyé près d’une dizaine de mauvaises nouvelles depuis janvier, dont les départs de Patrick Willis et Justin Smith pour la retraite.

La perte du bloqueur étoile Anthony Davis, qui a décidé de s’offrir l’année 2015 afin de reposer son corps et réfléchir à son avenir, est tout aussi dure à encaisser pour l’attaque, tout comme celle du vétéran Frank Gore, qui a mis le cap vers Indianapolis après avoir fièrement représenté les 49ers de 2005 à 2014.

Colin Kaepernick a connu sa part d’embûches lors de la dernière campagne, et c’est à se demander si le jeune quart n’a pas déjà connu ses meilleurs moments dans la NFL. C’est une chose de posséder un bras canon et d’être un sprinteur hors pair, mais sa prise de décisions s’est souvent avérée indigne d’un général de premier plan.

Avec Jim Tomsula à la barre de l’équipe, c’est à se demander si les Niners vont obtenir plus de cinq victoires en 2015…