RDS2 et RDS Direct présenteront le duel entre les 49ers et les Ravens dès 13 h dimanche après-midi

Plusieurs observateurs prédisent sans grande surprise que le duel de dimanche entre les 49ers de San Francisco et les Ravens de Baltimore sera le plus excitant de la saison 2019 dans la NFL. On nous parle d’un prélude au prochain Super Bowl... et on a envie d’y croire!

Il est vrai que sur papier, c’est une confrontation exceptionnelle entre San Francisco (10-1, aucune défaite dans les stades adverses) et Baltimore (9-2, séquence de sept victoires). Les Ravens forment réellement l’équipe de l’heure.

On a le duel classique : la meilleure attaque du circuit, avec ses 35 points marqués par match en moyenne, se frotte à la 2e meilleure défense, qui alloue 15 points par rencontre. Quelque chose va devoir céder dimanche.

Ce qui frappe lorsqu’on s’y arrête, c’est que les Niners ont connu des ennuis contre le jeu au sol malgré leur excellent rendement défensif. Ayant alloué 111 verges par la course en moyenne, ils n’ont pu faire mieux après 11 matchs que le 19e rang dans la ligue. Ils s’en vont à Baltimore affronter le monstre à trois têtes formé de Lamar Jackson, Mark Ingram et Gus « The Bus » Edwards. En plus, les Ravens misent sur des ailiers rapprochés monstrueux. Bref, méchante commande!

Le système offensif des Ravens est assez unique. Les Niners auraient eu peu de temps de pratique pour se préparer à un tel système. Et en plus, peut-on réellement simuler à l’entraînement l’approche offensive préconisée par les Ravens? A-t-on un joueur équivalent à Lamar Jackson au sein de l’équipe d’entraînement pour imiter les qualités athlétiques de Jackson? Ont-ils trois gros ailiers rapprochés capables de reproduire ce que font Mark Andrews, Nick Boyle et Hayden Hurst? La réponse est non.

Comment veux-tu t’être préparé adéquatement, en l’espace de trois jours, pour toutes les options dont regorge l’attaque de Baltimore?

Même si stratégiquement, tu arrives à bien couvrir toutes les possibilités, le joueur défensif qui se retrouve en situation un contre un avec Lamar Jackson va en prendre pour son rhume, et ce, même s’il a bien respecté son affectation et qu’il est bien positionné.

Aucun joueur dans le front défensif n’est assez rapide pour suivre Jackson pas à pas. Il faut donc amener de la rapidité venant de la tertiaire. Sauf que si tu optes pour cette avenue, tu deviens vulnérable contre la terrifiante ligne offensive et le jeu de course en puissance avec Ingram et Edwards. Tout un casse-tête!

C’est assez fou, le changement de perception relatif à Lamar Jackson dans les dernières années. On a cru qu’il allait devenir un receveur en raison de ses qualités athlétiques. De bon receveur, il est devenu un bon athlète évoluant à la position de quart. Puis, on s’est mis à le considérer comme un quart mobile qui ne peut faire trop mal aux équipes adverses lorsqu’il est dans la pochette.

Puis on s’aperçoit en novembre 2019 que 21 ses 24 passes de touché ont été décochées à partir de la pochette. Il tente entre 20 et 25 passes par match, fait preuve de précision et prend d’excellentes décisions. C’est assez impressionnant merci, ce qu’il fait à sa 2e saison dans la NFL.

La défense des Niners est équipée pour bousculer les quarts adverses… un peu comme les Rams de Los Angeles. Et on a vu ce que Jackson a fait des chasseurs de tête des Rams.

Si les Ravens prennent les devants et connaissent du succès dans le jeu au sol, disons que Nick Bosa et sa bande, qui sont pourtant premiers dans la ligue avec une récolte de 44 sacs, pourraient trouver le temps long au M&T Bank Stadium dimanche. Ce sera un défi physique et stratégique.

Je mentionnais plus tôt que les Niners ont une moyenne de 15 points concédés par match. Mais ils en ont alloué 27 à Russell Wilson et aux Seahawks de Seattle, puis 26 et 25 points à Kyler Murray et aux Cardinals de l’Arizona. Entendons-nous pour dire que Wilson et Murray sont des prototypes semblables à Jackson.

En terminant, un mot sur la défense des Ravens qui mise sur une excellente tertiaire. Il fut un temps où ils n’arrivaient pas à faire jouer deux bons demis de coin tant ils avaient de blessures. En ce moment, ils ont quatre gros joueurs à cette position en Marlon Humphrey, Marcus Peters, Brandon Carr et Jimmy Smith. Ces deux derniers peuvent jouer comme maraudeur, et on en verra sûrement un suivre George Kittle dimanche. Les Ravens auront réellement le luxe de dicter l’allure des confrontations dans ce match.

À ses cinq derniers matchs, la formation de Jim Harbaugh a triomphé par un pointage moyen de 40 à 12. Éliminons le match contre les Bengals de Cincinnati du portrait, et il reste quand même des matchs contre Seattle, la Nouvelle-Angleterre, Houston et Los Angeles. Disons qu’il y a énormément de matière grise parmi les instructeurs défensifs de ces équipes. Pete Carroll et Bill Belichick, des entraîneurs à mentalité défensive, Romelo Crennel, un coordonnateur défensif d’expérience, ainsi que Wayne Phillips.

On parle ici de la crème de la crème de la profession. Ça rend d’autant plus spectaculaire la séquence actuelle des Ravens. Voyons maintenant qu’ils feront subir le même traitement aux 49ers.

Que du bon dans le retour de Khari Jones

On le voyait venir depuis le bilan de fin d’année des Alouettes et ça s’est confirmé plus tôt cette semaine; Khari Jones a bel et bien obtenu un nouveau contrat de trois saisons, un pacte qu’il avait amplement mérité.

Disons les vraies choses : Khari Jones est le grand artisan de la relance des Alouettes de Montréal en 2019. Il n’a pas marché sur l’eau, mais c’est tout comme!

Khari Jones et Bob SlowikC’est assez spectaculaire, l’effet qu’il a eu sur les joueurs, l’ensemble de l’organisation, et même sur les partisans. Vous seriez surpris du nombre de supporters qui me parlent de Khari Jones. Il a connecté avec eux et ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un entraîneur de la formation montréalaise avoir ce pouvoir.

Le « timing » est intéressant car en date du 31 décembre, les contrats des entraîneurs adjoints expirent. Dans le monde du football, les coachs passent leur mois de décembre au téléphone, à la recherche d’une option de rechange dans l’éventualité où leurs services ne seraient pas retenus.

L’annonce de la mise sous contrat de Jones lui permet de confirmer sans plus attendre le retour de certains membres de son personnel, et d’annoncer à d’autres qu’ils ne seront pas de retour. Ça donnera le temps à ces derniers de magasiner sans plus attendre un poste d’adjoint dans une autre formation. Je considère que c’est la chose respectueuse à faire.

Et à l’inverse, s’il le désire, Jones pourra immédiatement faire quelques appels pour recruter des adjoints qu’il aimerait embaucher avant que d’autres équipes ne leur fassent une offre.

Par ailleurs, le retour de Jones lance un message rassurant aux 28 joueurs autonomes que renferme l’effectif des Als. C’est un nombre assez élevé, même s’il est vrai que d’autres clubs de la LCF en ont encore plus. Je pense que sur le lot, plusieurs aimeraient revenir à Montréal, et l’équipe aimerait pouvoir en ramener un bon nombre aussi. Je ne serais pas surpris que certains attendaient que le retour de leur coach soit officialisé avant de s’empêcher d’aller voir ailleurs.

Je parlais un peu plus tôt de l’effet qu’a eu Jones sur l’enthousiasme des partisans. Eh bien quoi de mieux qu’une telle annonce avant le mois de décembre du point de vue de la vente de billets – de saison notamment. Une nouvelle du genre ne peut qu’aider à ce que les partisans prennent de l’avance sur l’achat de billets.

Confiance en Slowik, Dunn partira-t-il?

Dans le communiqué des Als, on mentionnait que Jones allait revenir avec le double mandat d’entraîneur-chef et de coordonnateur à l’attaque. On ne parlait cependant pas de responsabilités d’entraîneur des quarts. Peut-on déduire qu’il commencera à déléguer cette fonction? Sachant que les quarts sont les joueurs qui passent le plus de temps au stade, ça aurait pu devenir périlleux pour Jones de jongler avec tout cela une année de plus. Il semble être prêt à délaisser cette partie de son travail, mais encore faut-il qu’il trouve le bon candidat. En plus, ça amènerait plus de matière grise à la table pour l’élaboration du plan de match offensif.

Avec la présence de Luc Brodeur-Jourdain et les résultats positifs qu’a obtenu la ligne offensive lorsqu’il était dans les parages, j’ai l’impression que c’est peut-être fini pour Paul Dunn. Lorsque LBJ est arrivé, la ligne a semblé gagner en rythme. L’impact a été immédiat. Et dans un personnel misant sur 11 adjoints, il est très peu logique d’envisager prendre deux places avec des entraîneurs de ligne offensive.

Mais « LA » grosse question concernait le retour potentiel du coordonnateur défensif américain Bob Slowik. Selon Herb Zurkowsky, journaliste à The Gazette, Jones aurait confirmé à Slowik que son poste n’est pas en danger.

C’est intéressant car rappelons que la défense des Als a connu des ratés en début de saison, s’est replacée en milieu de saison, pour terminer avec un rendement très difficile. Contre Edmonton en match éliminatoire, l’unité dirigée par Slowik a été découpée en petits morceaux.

On semble avoir choisi la continuité et la stabilité, et le temps nous dira si c’était le choix approprié. Chose certaine, on pouvait remettre en question ses stratégies, lui reprocher de faire trop de couverture défensive de zone, de ne pas prôner un blitz agressif, il n’en demeure pas moins qu’il a maintenant une année derrière la cravate dans la LCF. Il est un instructeur intelligent et humble qui posait beaucoup de questions. Je m’attends à ce qu’il ajuste.

Fait non-négligeable : on avait Henoc Muamba en entrevue à RDS dans l’avant-match de l’affrontement de la Coupe Grey. Les yeux du joueur canadien par excellence pétillaient lorsqu’on lui a parlé du travail effectué par Bob Slowik. Ça veut tout dire! On le voit bien : Slowik est aimé et respecté de ses joueurs. Ça vaut de l’or. À lui maintenant de peaufiner ses stratégies et de casser ses tendances de manière à être moins prévisible.

L’idée d’y aller avec la stabilité est intéressante car les Blue Bombers de Winnipeg viennent de nous prouver que la patience peut rapporter. Pendant six ans, les mêmes instructeurs ont été gardés en poste. Il y a eu des saisons où ç’a brassé, où les partisans demandaient qu’on se débarrasse de tel ou tel entraîneur.

Ça aura pris six ans… Est-ce que Montréal peut se permettre d’être aussi patient? Poser la question c’est y répondre. Mais à force de croire aux éléments en place, Winnipeg a fini par gagner le championnat. Et c’est certainement la défense qui a eu le plus gros mot à dire là-dedans, elle qui a limité Calgary, la Saskatchewan et Hamilton à 14, 13 et 12 points durant les matchs éliminatoires. Au total, la défense manitobaine a provoqué 14 revirements.

Il y a deux ans à peine, médias et partisans semblent souhaiter le départ du coordonnateur défensif Richie Hall. On attendait impatiemment que Mike O’Shea lui trouve un remplaçant. C’est drôle, cette année, c’est avec la défense à l’avant-plan que les Bombers ont soulevé le précieux trophée. Curieux que Hall soit devenu un meilleur coordonnateur lorsqu’il a hérité d’une meilleure ligne défensive!

La ligne défensive, c’est une des principales lacunes des Oiseaux. Qui sait si certains schémas de Slowik ne fonctionneront pas beaucoup mieux si les Als arrivent à améliorer son front défensif durant l’hiver?

Chose certaine, c’est bien entamé pour l’entre-saison. Il ne manque que les nouveaux propriétaires pour que tout soit dans l’ordre!

* propos recueillis par Maxime Desroches