Quand la perfection ne suffit pas
NFL mardi, 25 janv. 2022. 19:01 dimanche, 15 déc. 2024. 08:39COLLABORATION SPÉCIALE
Difficile de résumer un match aussi spectaculaire que celui qui a opposé les Chiefs de Kansas City aux Bills de Buffalo dimanche en seulement quelques mots. On a eu droit à l’un des meilleurs matchs de l’histoire, que ce soit en saison régulière ou en éliminatoires. Mais c’est sûr qu’avec l’enjeu d’un match sans lendemain, ç’a été absolument captivant à regarder du début à la fin.
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Les Chiefs ont remporté le match et le méritent amplement, mais en fait, personne ne méritait de perdre cette rencontre, et c’est pourquoi je tiens à souligner particulièrement la performance de Josh Allen et tout ce qu’il a fait pour son équipe malgré la défaite.
Toute la saison, on a dit que l’équipe marchait au rythme de Josh Allen, et ce dernier a fait exactement ce qu’il fallait pour permettre à son équipe de gagner dimanche. Il a été presque parfait. Quand son équipe avait besoin de lui au quatrième quart, il a joué aussi bien sinon mieux que n’importe quel autre quart-arrière que j’ai vu dans les dernières années dans la NFL. Il lançait des lasers, il voyait tout sur le terrain, il était capable de s’échapper avec ses jambes et de courir pour aller chercher des premiers jeux. Il a été vraiment, mais vraiment spectaculaire. Ce gars est une vedette et les Bills sont très chanceux de l’avoir. Offrir un chef d’œuvre de la sorte dans un moment de pression aussi intense, nul peut douter qu’il est très certainement capable de leur offrir un titre du Super Bowl. Malheureusement, ils se sont buté à Patrick Mahomes et les Chiefs de Kansas City.
Les Bills demeurent une fichue de belle équipe qui a connu une superbe saison et qui possède l’un des meilleurs jeunes quarts de la NFL pour les 10 prochaines années, alors à mon avis, l’avenir est prometteur à Buffalo.
Les Bengals peuvent se compter chanceux
Les Bengals de Cincinnati ont signé une victoire historique en fin de semaine en remportant un premier match éliminatoire sur la route, face aux Titans du Tennessee. Un match qu’ils ont gagné en dépit du fait qu’ils ont perdu la guerre des tranchées des deux côtés. C’est plutôt rare de se faire dominer de la sorte au football et de l’emporter malgré tout.
Le front défensif des Titans a démoli la ligne à l’attaque des Bengals comme on l’a rarement vu. Neuf sacs du quart, c’est d’ailleurs un record dans un match éliminatoire. Joe Burrow et les Bengals étaient sous pression constamment. Ce qui était également inquiétant de leur côté avec la ligne à l’attaque, c’est qu’on a réussi à leur infliger tout ça avec seulement quatre joueurs en pression. On n’avait même pas besoin d’envoyer de blitz et on réussissait quand même à se rendre au jeune quart.
C’est quelque chose qu’il va falloir corriger pour la suite chez les Bengals, mais ce qui demeure impressionnant, c’est la fougue et la résilience dont Burrow a fait preuve. On l’appelle « Joe Cool » et encore une fois il nous a montré pourquoi c’est le cas. On l’a frappé sans arrêt, mais il a résisté et il a quand même été en mesure de se relever chaque fois pour terminer la rencontre avec 348 verges et des passes fort importantes en fin de match.
C’est bien de pouvoir compter sur « Joe Cool », il est extraordinaire comme quart-arrière et l’équipe accède à la finale d’Association, mais j’ai beaucoup de doute que les Bengals passeront au tour suivant si la ligne à l’attaque offre une performance aussi peu inspirante la semaine prochaine.
Aaron Rodgers n’a pas été à la hauteur contre les Niners
On a beaucoup parlé des unités spéciales qui ont été une des grandes raisons de la victoire des 49ers de San Francisco contre les Packers de Green Bay, avec deux bottés bloqués, dont un retourné pour un touché. Mais ce qui retient mon attention avant tout, c’est le fait qu’Aaron Rodgers n’a pas livré la marchandise.
Pressenti comme le joueur par excellence du circuit en saison régulière, Rodgers nous a habitués à transporter son équipe sur ses épaules si nécessaire, peu importe qui étaient ses receveurs et qui étaient dans le champ arrière. Mais dans le dernier match, alors qu’on s’attendait à ce qu’il soit à son meilleur, il n’a tout simplement pas été à la hauteur. Et il n’aurait pas eu besoin d’en faire énormément considérant la maigre récolte de 13 points des Niners. Oui, il avait de la pression et il a été dérangé, mais il ne semblait avoir d’yeux que pour deux joueurs : Aaron Jones et Davante Adams. D’ailleurs, 21 de ses passes tentées ont été dirigées vers eux.
Je ne sais pas ce qui s’est passé, j’ai vraiment de la misère à m’expliquer pourquoi il n’a pas performé face aux Niners. C’est bien beau accumuler des victoires en saison régulière mais l’héritage de Rodgers va rester entaché à jamais en raison des piètres performances qu’il a offertes en éliminatoires au cours de la dernière décennie. Cette plus récente sortie sera exposée comme preuve pour encore longtemps.
Des ajouts clés ont propulsé les Rams
On pourrait parler de plusieurs choses dans le match que les Rams de Los Angeles ont gagné aux dépens des Buccaneers de Tampa Bay, comme la remontée spectaculaire des Buccs, sinon le quasi-effondrement des Rams en fin de rencontre ou mêmee la performance inspirante de Cooper Kupp. Mais ce qui a le plus retenu mon attention, c’est le fait que les nouvelles acquisitions réalisées lors de la saison-morte et du calendrier régulier pour amener les Rams à un niveau supérieur ont rapporté.
Tout d’abord, Matthew Stafford. On disait de l’ancien quart Jared Goff qu’il limitait l’équipe depuis des années et on a donc procédé à une grosse transaction avec les Lions de Detroit pour aller chercher Stafford. Le moins qu’on puisse dire, c’est que malgré une saison régulière en dents de scie durant laquelle il a mené la NFL avec 17 interceptions, Stafford a été vraiment très bon durant les deux derniers matchs éliminatoires. Dimanche, face aux Bucs, il a complété 28 de ses 38 passes pour 366 verges de gains. Mais surtout, il a livré la marchandise quand son équipe avait besoin de lui en fin de match. Encore une fois, il a protégé le ballon, et c’est surtout ça qu’on demandait de sa part.
Autre ajout important, c’est celui d’Odell Beckham Jr. Plusieurs présumaient qu’il était un cas problème avec les Browns, qu’il ralentissait Baker Mayfield et qu’il n’y avait pas tellement sa place. Pourtant, en s’amenant avec les Rams, plus la campagne avançait, mieux ça fonctionnait. La tendance s’est poursuivie en éliminatoires. C’est vraiment un complément intéressant comme receveur no 2 derrière Kupp. Il a réussi de gros attrapés dans des moments opportuns pour ajouter au dynamisme de l’attaque et peut-être même libérer Kupp afin qu’il soit encore plus efficace. C’est tout un ajout de la part de l’organisation.
Je termine avec Von Miller, qu’on a acquis des Broncos de Denver. Lui aussi était constamment dans le champ arrière, et il a détruit le bloqueur à gauche Donovan Smith pour une bonne partie de la rencontre. Il a réalisé un sac du quart, mais les statistiques ne démontrent pas à quel point il a dominé parce qu’il a forcé Tom Brady à précipiter beaucoup de passes et beaucoup de gestes. Il a été une terreur défensivement.
Voici donc trois acquisitions qui ont à mon avis fait une grande différence et qui pourraient encore sérieusement aider l’équipe pour la suite de son parcours éliminatoire.
* Propos recueillis par Audrey Roy