Le match entre les Packers et Cardinals sera présenté sur les ondes de RDS dès 20 h.

Comme dans l’affrontement ci-haut, la dernière confrontation entre ces deux équipes a été une dégelée. Les Cardinals l’avaient emporté par la marque de 38-8 face aux Packers lors de la semaine 16.

On a tous hâte de voir comment les Packers vont réagir. J’ai un mot en tête qui sera important pour Green Bay et Aaron Rodgers : séparation. Premièremement, la ligne à l’attaque doit créer de la séparation entre la ligne défensive des Cards et Aaron Rodgers.

Lors de la confrontation du 27 décembre dernier, les Cards avaient réalisé neuf sacs du quart, dont huit sur Rodgers. Il avait échappé le ballon trois fois, dont deux qui avaient été retournés pour des touchés.

Mike McCarthy, en tant que sélectionneur de jeu, doit aussi donner de l’aide à sa ligne offensive. Si tu penses que ton bloqueur ne peut pas gagner sa bataille à un contre un chaque fois, ne fais pas exprès pour faire plusieurs jeux de passe quand il est seul contre un joueur dominant. La dernière fois, David Bakhtiari n’était pas là et Bryan Bulaga s’était blessé tôt dans le match. Bref, ce fut un pique-nique pour la défense des Cards.

Deuxièmement, les receveurs d’Aaron Rodgers doivent créer de la séparation entre eux et les demis-défensifs pour donner une chance à Rodgers de dégainer et lancer le ballon. La semaine dernière, cet aspect a mieux fonctionné du côté des Packers, mais je crois qu’on s’est rendu compte que la tertiaire des Redskins a encore du travail à faire. C’était un peu une illusion même s'ils ont bien joué.

Je ne pense pas que la tertiaire des Cards va se sentir menacée par le groupe de receveurs des Packers. Ce sera encore des couvertures serrées. Chaque passe devra être parfaite. Chaque passe sera stressante pour Rodgers.

En plus, Devante Adams est blessé. Alors est-ce que les Packers vont mettre Jared Abbrederis ou Randall Cobb à l’extérieur? Si Green Bay met Cobb à l’extérieur et que c’est Patrick Peterson qui le couvre tout le match, est-ce que cela veut dire que tu perds Cobb pour le reste de la rencontre? Alors il ne resterait que James Jones et Abbrederis ainsi que le jeu au sol? Ce n’est pas évident!  

La semaine dernière, les Packers sont allés chercher du rythme et ils ont bien joué au deuxième quart. Ils avaient du tempo et ils ont pris à contrepied les Redskins qui effectuaient plusieurs substitutions.

Par contre, les Cards ne font presque jamais de substitutions. C’est l’équipe qui joue le plus de façon régulière avec cinq demis-défensifs et même parfois avec six. C’est leur stratégie. Le tempo rapide n’est pas un problème pour eux. Alors ce ne sera pas facile pour Rodgers s’il veut exploiter cet aspect.

Du côté de la défense des Packers, la clé est leur front défensif. Sera-t-il capable de mettre de la pression sur Carson Palmer? La tertiaire des Packers est amochée. Il y a beaucoup de points d’interrogation de ce côté.

L’attaque des Cards exécute beaucoup de jeux explosifs. Sa seule faiblesse est du côté des revirements. Elle en a commis 24 cette saison alors elle se devra de mieux protéger le ballon. Sinon, c’est unité offensive dominante : deuxième pour les points, deuxième pour la passe et huitième pour la course. C’est tout un casse-tête!

On a hâte aussi de voir si Carson Palmer va finalement gagner un match en éliminatoires. Il en a seulement disputé deux, mais ils se sont tous deux conclus par des revers.

Les Cards représentent une excellente formation, mais je m’attends tout de même à une confrontation plus serrée que la dernière.

Si jamais le match de ce soir ressemble à la dernière visite des Packers en Arizona en éliminatoires, on va avoir tout un spectacle. En 2009, les Cards l’avaient emporté 51-45 en prolongation. Kurt Warner avait lancé plus de passes de touché (5) que de passes incomplètes (4).

Chiefs c. Patriots

Le premier match du deuxième week-end des éliminatoires de la NFL est très intéressant pour plusieurs raisons.

Tout le monde qui suit la NFL se souvient de la dégelée que les Patriots ont subie aux mains des Chiefs de Kansas City en 2014. Après cette défaite de 41-14, plusieurs personnes disaient que Bill Belichick n’était plus capable de diriger une équipe et que Tom Brady était un joueur fini. Finalement, on connaît tous la suite alors que les Pats ont gagné le Super Bowl.

Les Patriots seront ceux qui en ont appris le plus en regardant les bandes vidéo de cette rencontre. Dans une dégelée, c’est toujours l’équipe qui perd qui a le plus à gagner à revoir le match. Elle peut voir exactement comment l’adversaire l’a attaqué.

De l’autre côté, le plan de match a très bien fonctionné, mais l’équipe perdante l’a vu. Donc elle doit trouver autre chose. Sinon, ce qu’on a fait, il faut le présenter différemment.

La question en éliminatoires est toujours de savoir si c’est mieux d’y accéder avec du momemtum ou d’avoir du repos. Ce sera la confrontation idéale pour constater cela parce que les Chiefs ont gagné leurs 11 derniers matchs tandis que les Patriots ont eu une semaine de congé. La Nouvelle-Angleterre avait perdu quatre de ses six derniers matchs et les deux victoires étaient contre les Titans et les Texans. Donc ce n’était pas une grosse fin de saison!

Les Patriots avaient besoin de la semaine de congé puisqu’ils étaient amochés. On va retrouver des joueurs importants dans la formation, dont le receveur Julian Edelman et le bloqueur Sebastian Vollmer.

La clé pour les Pats dans ce match sera de protéger Tom Brady. Quand on regarde le dénominateur commun dans le succès de cette formation, c’est Tom Brady. Il a toujours eu des joueurs différents, mais il est la raison pourquoi l’équipe a continué à gagner. Historiquement, les équipes qui ont donné des ennuis aux Patriots en éliminatoires étaient celles qui ont été en mesure de mettre de la pression soutenue sur Brady. Pas un sac du corps à l’occasion, mais une pression constante.

Il faut couper la tête du serpent pour le neutraliser et la tête c’est Tom Brady! Ce sera la mission du front défensif des Chiefs. Il doit l’empêcher de prendre son rythme. Brady n’est pas un super humain. Quand on se fait frapper à répétition, ça affecte ton moral et ton synchronisme. Le quart veut se débarrasser du ballon plus vite.

Les Chiefs avaient réussi cela l’année dernière. La bonne nouvelle pour les Pats est que Vollmer est de retour, ce qui devrait solidifier la ligne à l’attaque. Edelman sera un autre élément clé en compagnie de Danny Amendola et Rob Gronkowski, même si ce dernier n’est pas à 100 %.

Edelman est un receveur qui se démarque rapidement notamment dans les petits tracés. On peut contrer la pression adverse avec du bon blocage de la ligne à l’attaque et du porteur, mais aussi en lançant le ballon rapidement. Alors je ne m’attends pas à voir Brady garder le ballon longtemps entre ses mains.

Mais la beauté des Patriots, c’est qu’on ne sait jamais ce qu’ils vont faire. Quand on pense quelque chose, ils font parfois le contraire. Néanmoins, ce n’est pas facile de courir contre la défense des Chiefs alors je ne serais pas surpris de voir les Patriots faire ce qu’ils ont déjà fait par le passé, soit sortir avec beaucoup de formations sans porteur de ballon avec cinq receveurs.

On étire horizontalement la défense. On verrait Brady décocher ses passes rapidement avec des petits tracés rapides en tentant de gagner des verges après les attrapés. Si les Chiefs ne se rendent pas au quart en raison des passes rapides, le défi sera de rabattre des passes à la ligne d’engagement et d'effectuer des plaqués solides dans la tertiaire.

Du côté de l’attaque des Chiefs, c’est dans leur code génétique de courir avec le ballon. Il aime courir, ils ont besoin de courir et c’est leur force. L’an dernier, quand ils ont vaincu les Pats, ils avaient gagné 207 verges au sol.

Kansas City est un véritable monstre à trois têtes. Il faut inclure Alex Smith dans l’équation. Les Pats vont devoir trouver une façon de couper les jambes de Smith. Il est excellent pour aller chercher un premier jeu de temps en temps. C’est très agaçant pour une défense.

Charcandrick West et Spencer Ware forment un excellent duo de porteurs. En tant qu’ancien joueur de ligne offensive, j’adore le fait que les Chiefs utilisent beaucoup de blocages différents pour le jeu au sol. Les blocs arrivent de partout. C’est du blocage de zone, d’homme à homme, de côté, en puissance ou piège. Il y a beaucoup de mouvement dans le champ arrière, ce qui peut hypnotiser les secondeurs.

Par contre, le meilleur receveur de l’équipe, Jeremy Maclin, sera loin d’être à 100 % et ça, c’est s’il joue. C’est le joueur qui attaque les zones profondes. Si cette menace n’est pas présente, les Pats vont pouvoir se concentrer encore plus pour arrêter le jeu au sol.

Avec les Pats, j’utilise souvent l’expression « qu’ils te forcent à gagner avec la main gauche ». Si tu es droitier, il va falloir que tu les battes avec ta main gauche. Qu’est-ce que j’entends par là? Ça veut dire que si Maclin n’est pas là ou n’est pas à 100 % et que tu arrêtes le jeu au sol, qui doubles-tu? Travis Kelce. C’est la prochaine arme d’Alex Smith.

Dans leur séquence de 11 victoires, les Chiefs sont à plus-20 au chapitre des revirements. Ils se nourrissent des erreurs de leurs adversaires. Mais cette semaine, ce ne sera pas Brian Hoyer, mais bien Tom Brady. Les Pats ont été l’équipe qui a donné le moins souvent le ballon cette saison avec un total de 14 revirements seulement.

Je m’attends à un match chaudement disputé. Les Chiefs sont une équipe bâtie pour voyager. La recette pour bien performer sur la route est une bonne défensive, du jeu au sol et un quart qui ne fait pas d’erreur. C’est exactement le genre d’équipe que représentent les Chiefs.

*Propos recueillis par Christian L-Dufresne