Philip Rivers aura-t-il enfin le dessus sur Tom Brady?
NFL vendredi, 11 janv. 2019. 16:39 samedi, 12 janv. 2019. 21:49RDS présentera en fin de semaine les quatre duels de demi-finales d'association dans la NFL, samedi et dimanche. En voici un aperçu.
Chargers de Los Angeles c. Patriots de la Nouvelle-Angleterre (dimanche 13 h, à RDS)
Avant-match
Les Patriots sont la seule équipe sans défaite à domicile cette saison et les Chargers n’ont jamais perdu quand ils ont dû prendre l’avion. Leur seule défaite à l’étranger est survenue après un voyage en autobus chez les Rams. Quelqu’un doit donc céder entre les deux alors que les guerriers de la route entrent dans le château fort des Pats.
Philip Rivers devra saisir l’opportunité. Il n’a jamais battu Tom Brady en sept face-à-face. La seule fois que Rivers a battu les Pats, en 2008, Matt Cassel était le quart, en remplacement de Brady qui s’était blessé au genou.
À lire également
Aujourd’hui, Rivers n’a jamais été aussi bien entouré. C’est une occasion en or d’exorciser les fantômes et de se débarrasser d’un complexe. Il a une grosse ligne à l’attaque plus physique, d’excellents porteurs de ballon, de bons receveurs de passe, mais surtout, la défense est excellente. La défense des Chargers est équipée pour déranger Tom Brady. Au fil des ans, c’est toujours la même chose quand tu affrontes les Pats : es-tu capable de déranger Brady, de le frapper, de briser son rythme? Si oui, il faut le faire régulièrement avec une pression à quatre. Contre Brady, il faut toujours essayer de garder le plus de joueurs en couverture de passe parce qu’il est tellement intelligent, il a tout vu dans sa carrière. La bonne nouvelle est que les Chargers sont équipés pour ça avec Melvin Ingram et Joey Bosa.
Quand on parle de pression, on a eu un bon exemple la semaine passée : les Chargers ont réalisé 7 sacs contre Baltimore, ils ont frappé Lamar Jackson 9 fois et l’ont pressé 19 fois. Cela dit, on ne parle pas de la même ligne à l’attaque et du même style de quart-arrière, car je vous garantis que Brady va dégainer pas mal plus vite. Quand je vois la ligne défensive des Chargers, je me dis que le plan de match des Pats devrait être du jeu au sol en puissance, des passes rapides, des passes pièges, bref toute stratégie pour éliminer le plus possible Bosa et Ingram de l’équation. Si jamais les Chargers présentent leur formation avec six demis défensifs, les Patriots vont se grossir et arriver avec leur formation musclée et des courses en puissance de Sony Michel.
L’attaque des Patriots comprend un bon jeu au sol, d’excellents porteurs de ballon pour attraper le ballon comme receveur, ainsi qu’un bon ailier rapproché en Rob Gronkowski même s’il a un peu ralenti. La faiblesse des Pats, ce sont les receveurs espacés. On devrait mettre de la pression sur Brady, inonder le milieu de terrain en couverture de passe et le forcer à connecter avec ses receveurs espacés comme Phillip Dorsett et Chris Hogan. Ce ne sont pas de mauvais joueurs, mais les Chargers devraient avoir l’avantage sur eux.
Quand on regarde les statistiques entre les deux équipes, c’est clair que les porteurs de ballon vont être énormément sollicités, notamment pour courir, mais surtout comme receveurs de passe. Ce sont deux des équipes qui lancent le plus de passes à leurs porteurs de ballon. Ça met un stress supplémentaire sur les secondeurs et maraudeurs adverses. En 2017, quand les Patriots ont battu les Chargers, les deux meilleurs receveurs des Pats étaient Rex Burkhead (7 passes, 68 verges) et James White (5 passes, 87 verges), deux porteurs de ballon. On est capable de faire la même chose chez les Chargers avec Gordon et Austin Ekeler.
Enfin, on sait que l’excellent maraudeur recrue des Chargers Derwin James est polyvalent et partout sur le terrain. Est-ce qu’on va lui confier la mission de ralentir Gronk? C’est toute une tâche et toute une bataille.
Eagles de Philadelphie c. Saints de La Nouvelle-Orléans (dimanche 16 h 30, à RDS)
Avant-match
Les champions en titre vont avoir la chance de se reprendre face aux Saints, qui les avaient humiliés 48-7 lors de la semaine 11.
Quand on regarde les stats, les Saints ont dominé 196-146 pour les verges en attaque, il y a eu 3 revirements contre les Eagles mais aucun contre les Eagles, 3 sacs par la défense des Saints mais aucun par les Eagles, 37 min 30 de possession pour les Saints contre 23 min 30 pour les Eagles. Ce fut à sens unique.
Beaucoup de choses ont toutefois changé chez les Eagles depuis ce temps. À ce moment, Carson Wentz était le quart, et non pas Saint-Nicolas (Nick Foles), l’homme aux miracles. Darren Sproles ne jouait pas non plus, et Jason Kelce, l’un des meilleurs centres offensifs de la ligue, a quitté le match tôt. Les demis défensifs des Eagles commençaient tout juste à jouer ensemble parce qu’on avait eu tellement de blessures. Avec une nouvelle tertiaire qui apprenait à se connaître, face à Drew Brees au Superdome, on a eu le résultat qu’on connaît.
Désormais, les Eagles jouent beaucoup mieux et avec plus de confiance, donc c’est clair que le match sera plus compétitif.
Le problème avec l’attaque des Saints, c’est qu’elle fait pas mal tout : elle peut courir, faire de petites passes, faire des passes piège, aller dans les zones profondes, etc. Elle compte sur Alvin Kamara, Mark Ingram et Michael Thomas. Je commence à être étourdi juste à énumérer tout ça… Je me demande donc quel sera le plan d’action des Eagles. La semaine passée contre les Bears, ils ont décidé d’essayer d’enlever le jeu au sol des Bears pour forcer le jeune quart Mitch Trubisky à les battre. Les Bears n’ont eu que 18 courses pour 65 verges, donc ce fut mission accomplie, mais malgré la défaite, Trubisky a quand même amassé 303 verges et 1 touché par la passe.
Si vous mettez toute votre énergie pour ralentir Kamara et Ingram au sol, on peut difficilement user de la même tactique en voulant forcer Brees à vous battre. Parce qu’il est capable de le faire. C’est un méchant casse-tête d’affronter les Saints.
C’est ce qui va se passer dans la zone payante qui pourrait être l’élément clé. Les Eagles ont quand même la meilleure unité défensive dans la zone payante au sein de la NFL cette année. La semaine passée, c’est ce qui a permis de trancher dans la victoire contre les Bears. Quand tu gagnes un match 16-15, que l’adversaire va trois fois dans la zone payante mais qu’elle ne marque pas de touché, pas besoin d’aller chercher loin ce qui a fait la différence.
L’attaque des Saints marque des touchés 70 % du temps (quatrième meilleure efficacité dans la ligue), alors que la défense des Eagles dans la zone payante est première avec 45 % d’efficacité et a été parfaite la semaine dernière. C’est un endroit du terrain qui pourrait faire foi de tout.
Tantôt, je parlais de la tertiaire des Eagles qui joue beaucoup mieux, mais s’il y a une faiblesse qu’on a remarquée la semaine dernière, c’est qu’elle est trop combative et agressive parfois. On dirait qu’elle joue avec trop de confiance. Les demis défensifs veulent faire des jeux et veulent créer des revirements, mais des fois, tu peux te faire prendre avec des doubles feintes. On a vu les Bears faire trois gros jeux de cette manière et les demis défensifs ont mordu sur la première feinte en pensant qu’il y avait un tracé court. C’est sûr que Drew Brees et Sean Payton ont vu ça sur vidéos.
La bataille que j’ai hâte de voir, c’est le front défensif des Eagles (avec Chris Long, Fletcher Cox, Brandon Graham, Michael Bennett) contre la ligne à l’attaque des Saints, l’une des meilleures du circuit. Par contre, ce qui est non négligeable, c’est qu’en date d’hier, il y a juste un joueur de la ligne à l’attaque des Saints qui a participé à tous les entraînements et il s’agit du joueur de centre Max Unger. Les autres ont tous été limités dans leurs actions et leurs répétitions. L’état de santé de la ligne à l’attaque des Saints est ce qui peut faire basculer le match dans un sens comme dans l’autre dimanche. Malgré le fait que les Saints ont profité d’une semaine de congé pour guérir, il y a eu plusieurs absents et c’est inquiétant.
Colts d’Indianapolis c. Chiefs de Kansas City (samedi 16 h 30, à RDS)
Sommaire
On a hâte de voir ce match parce que les Colts arrivent avec un momentum incroyable en ayant gagné 10 de leurs 11 derniers matchs. Les Chiefs ont fini premiers dans l’Association américaine, ils sont les favoris et jouent à domicile.
Par contre, historiquement, ça fait six matchs à domicile de suite que les Chiefs perdent en éliminatoires. Leur dernière victoire remonte à il y a 25 ans. Globalement, Andy Reid a un dossier de 1-4 avec les Chiefs. Sa seule victoire est survenue à Houston il y a quelques années, sur la route.
Cette équipe a le vent dans les voiles, elle a eu une belle saison, mais il y sûrement bien des gens qui ont hâte de voir comment ils vont se présenter et quel impact aura Patrick Mahomes. Dans les dernières années, Alex Smith ne jouait pas du mauvais football dans les éliminatoires, mais on avait tendance à être beaucoup trop conservateurs. Mahomes me semble confiant, je ne pense pas que le moment va être trop gros pour lui. Au niveau de la mentalité, je pense que c’est lui qui pourrait faire la différence.
Le défi pour les Colts défensivement sera d’éliminer les gros jeux. Quand on regarde l’attaque des Chiefs, ce qui vient en tête immédiatement, c’est qu’on marque beaucoup de points et qu’on fait beaucoup de jeux explosifs et électrisants avec Tyreek Hill et compagnie. D’ailleurs, on a juste à penser au dernier match de la saison régulière contre les Raiders d’Oakland, quand Mahomes a lancé une passe de touché de 67 verges à Hill pour le premier majeur de la rencontre.
Les Colts, eux, ne concèdent pas beaucoup de longs jeux et jouent une défense de zone, donc on ne veut rien donner dans les zones profondes. Ils vont vouloir tester la patience du quart-arrière. On va voir si ça va tenter à Mahomes de faire des petites passes tout le match, parce qu’on s’entend qu’en tant que quart, ce n’est pas ce qui est le plus plaisant. Les Colts prennent le pari que les quarts vont perdre patience, qu’ils vont forcer la note et se faire prendre en commettant une erreur, une interception. Quand tu es beaucoup axé sur la défense de zone, tu n’es pas censé allouer beaucoup de longs jeux. Les Colts sont d’ailleurs cinquièmes dans la ligue avec seulement 41 jeux de plus de 20 verges allouées et deuxièmes avec seulement deux jeux de plus de 40 verges allouées. Il faut s’attendre à ce que des gars comme Travis Kelce et les porteurs de ballon reçoivent beaucoup de passes face à cette défense de zone.
Donc, est-ce que Mahomes aura la maturité et la patience nécessaires? Pour moi, c’est ce qui va ressortir.
Quand tu regardes de l’autre côté, l’attaque des Colts est bonne dans les statistiques importantes, comme dans la zone payante et en troisième essai. Ils ont justement été les meilleurs en saison régulière sur les troisièmes essais, ce qui veut dire que tu gardes le ballon, que tu colles des premiers jeux, que tu gagnes la bataille du temps de possession et que tu soutiens de bonnes séquences. Ils ont donc une bonne ligne à l’attaque, un bon jeu au sol et une attaque qui a démontré un bon équilibre depuis quelques semaines. En tout cas, la semaine dernière, c’était de toute beauté avec Marlon Mack. Dans le fond, le défi pour la défense des Chiefs, c’est de quitter le terrain et de redonner le ballon à notre attaque. La meilleure défense contre Mahomes, c’est quand il est confiné au banc, en train de faire une indigestion de Gatorade.
Si la défense des Colts n’accorde pas de gros jeux, ça veut peut-être dire qu’on aura un match chaudement disputé. Dans un match chaudement disputé, la grande question est de savoir si la défense des Chiefs peut tenir le coup. Quand on regarde la défense des Chiefs, ils sont no 1 pour les sacs (52) et dans le top-10 pour les interceptions (15). La défense est bonne quand elle a une bonne avance et que tout ce qu’elle sait, c’est que là, c’est le temps d’attaquer le quart, de provoquer des revirements. Ça, elle le fait bien. Ça ressemble un peu à l’époque de Peyton Manning chez les Colts. On n’avait pas la plus grosse défense, mais avec l’attaque de Manning, on marquait tellement de points qu’en deuxième demie, les Robert Mathis, Dwight Freeney et compagnie chassaient ensuite le quart.
Pour terminer, c’est sûr que ça dépend toujours des alignements défensifs, mais j’espère qu’on aura l’occasion de voir la bataille entre le garde à gauche recrue des Colts Quenton Nelson et le plaqueur vedette des Chiefs Chris Jones. On parle beaucoup d’Aaron Donald, le plaqueur vedette des Rams, mais Chris Jones a quand même 15,5 sacs cette année. C’est de loin le joueur défensif le plus dominant des Chiefs. Je vais avoir les yeux rivés là-dessus parce que ça va donner tout un spectacle.
Cowboys de Dallas c. Rams de Los Angeles (samedi 20 h 15, à RDS)
Sommaire
Tous les affrontements seront le fun à regarder, c’est la plus belle fin de semaine de l’année avec les gros canons qui entrent en scène. Mais ce que j’ai hâte de voir dans ce duel, c’est le début de match des Rams. Selon moi, toute la pression est sur eux. J’ai hâte de voir leur début de match et leur premier quart.
On parle beaucoup de l’entraîneur-chef des Rams Sean McVay comme étant tout un entraîneur de football, et avec raison, car son club a retourné la situation à 180 degrés. C’est super bon ce qu’il fait, mais je vous rappelle qu’il ne compte aucune victoire en éliminatoires. Jared Goff joue du bon football mais il a eu une fin de saison couci-couça. McVay et Goff ont donc des choses à prouver. Les Rams sont le fun à voir, ils ont marqué beaucoup de points et ont donné tout un spectacle, mais ils n’ont jamais gagné de match éliminatoire. L’an passé, ils avaient perdu contre Atlanta.
Si on peut compter sur une chose cependant, c’est que les Rams ne seront pas conservateurs comme les Seahawks l’ont été la semaine passée. Les Seahawks se sont entêtés à aller se péter la tête dans le mur défensif des Cowboys avec du jeu au sol qui n’allait nulle part. Je ne pense pas que ce sera le cas avec les Rams, donc ça va changer un peu les données. On va jouer pour gagner, pour frapper le grand coup.
Le retour de Todd Gurley est un élément clé. Gurley a manqué les deux derniers matchs à cause d’une blessure à un genou. Lors du dernier match entre ces deux clubs, en 2017, il a réussi 23 courses et 121 verges au sol ainsi que 7 réceptions, 94 verges et 1 touché comme receveur de passe. Gurley est celui qui fait marcher l’attaque des Rams. L’attaque des Rams, c’est du jeu au sol et du play action, des passes pièges, mais tout part du jeu au sol et de Gurley. Je sais que dans les derniers matchs, C.J. Anderson, un ancien des Broncos, l’a très bien remplacé comme porteur de ballon, mais ce n’est pas du tout la même dynamique comme receveur de passe. Gurley est un joueur d’exception. On a hâte de voir s’il va être à 100 %, c’est lui que les Cowboys doivent absolument arrêter.
Chez les Cowboys, c’est aussi une affaire de jeu au sol avec Ezekiel Elliott, ce n’est pas compliqué. Pour mettre ça en perspective, les Rams ont marqué en moyenne 37 points par match à domicile cette année. La meilleure façon de donner un coup de main à ta défense est de gagner la bataille du temps de possession. Elliott doit jouer un rôle primordial comme il l’a fait en deuxième moitié de saison. Dac Prescott doit bien protéger le ballon. Petit conseil aux Rams, faites attention parce que quand Prescott décide de courir, il choisit ses moments. On l’a vu la semaine passée contre les Seahawks au quatrième quart, quand il s’est retrouvé deux fois dans la zone payante : il y a eu une course de 10 verges et une autre de 16 verges qui a mené à deux touchés.
Je me souviens du match contre Chicago, les Rams ont eu bien des ennuis contre le front défensif. Si on regarde les Cowboys, leur ligne défensive et leurs deux secondeurs, c’est une unité qui joue du football de haut calibre, que ce soit les ailiers défensifs, les plaqueurs, les deux jeunes secondeurs (Leighton Vander Esch et Jaylon Smith). Si ce front défensif domine la ligne à l’attaque des Rams, les chances des Cowboys viennent d’augmenter significativement.
Quelques batailles sont intéressantes : si c’est encore la recrue des Cowboys Connor Williams qui joue comme garde à gauche, on va le surveiller. Il y a de bonnes chances que le gars qui se retrouve devant lui soit Aaron Donald, le meilleur plaqueur de la ligue qui compte 20,5 sacs. Ça va être une méchante commande.Autre bataille intéressante : Amari Cooper, le receveur vedette que les Cowboys sont allés chercher dans un échange avec les Raiders, va affronter les demis de coin Aqib Talib, ancien des Broncos, et Marcus Peters, ancien des Chiefs. Comme tous ces joueurs se sont retrouvés dans la même division que les Raiders, ils se sont déjà affrontés et se connaissent bien.
* Propos recueillis par Audrey Roy.