Le match entre les Packers de Green Bay et les Dolphins de Miami, le premier de trois diffusés dimanche sur les ondes de RDS, a été le choix des partisans en vue de la sixième semaine d’activités dans la NFL.

Depuis leur revers de 19-7 contre les Lions de Detroit lors de la troisième semaine d’activités, les Packers sont revenus à une ancienne formule, c’est-à-dire de favoriser le jeu aérien, et les résultats qui en découlent sont concluants.

J’ignore si c’est parce qu’elle craignait la menaçante ligne défensive des Lions, mais l’équipe de Mike McCarthy s’était alors entêtée à privilégier le jeu au sol, ne laissant pas la chance à Aaron Rodgers de faire la différence tel qu’on le sait capable de le faire. Sans rien enlever à Eddie Lacy, je crois que des leçons ont été tirées à la suite de cette défaite, et l’attaque passe désormais par les prouesses du général à l’attaque, et avec raison puisque c’est leur meilleur joueur. Depuis l’affrontement avec les Bears de Chicago, il y a deux semaines au Soldier Field, on assiste à du jeu au tempo rapide, souvent sans caucus.

Les statistiques confirment la domination des Packers par la voie aérienne. Rodgers a distribué sept passes de touché au cours des deux derniers gains des siens, sans lancer la moindre interception. Au cumulatif, Green Bay a inscrit un étincelant total de 80 points contre les Bears et les Vikings du Minnesota. Dur de ne pas croire en leurs capacités à ce point-ci. Ils ont réellement le vent dans les voiles avant de s’amener en Floride pour y affronter les Dolphins.

J’admets avoir hâte de voir comment Miami procédera afin de tenter de ralentir cette grosse machine. D’entrée de jeu, on sait pertinemment qu’il n’est pas préférable pour Ryan Tannehill d’essayer de rivaliser coup pour coup avec Rodgers. Même s’il vient de connaître une performance plus que respectable lors de l’écrasante victoire aux dépens des Raiders d’Oakland, il faut justement se rappeler qu’il affrontait une équipe en pleine débandade. Logiquement, la recette devrait être d’impliquer le plus possible le jeu au sol. Lamar Miller devra être le point central de l’attaque floridienne afin de contrôler dans la mesure du possible le ballon, et par le fait même le temps de possession.

Ça ne devrait pas être une mission impossible pour les Dolphins d’implanter la course contre le front défensif des Packers, loin de là. Ils viennent au cinquième rang  pour le nombre de verges hebdomadaires accumulées au sol avec une moyenne s’élevant à 142, tandis que les Packers viennent au 32e et tout dernier rang du circuit Goodell pour stopper la course.

En abordant la rencontre ainsi, l’instructeur Joe Philbin protégera son jeune quart en évitant de le placer dans de beaux draps. On parle tout de même d’un front défensif, mené par Clay Matthews, qui a réalisé 12 sacs du quart durant la première portion du calendrier. La secondaire a effectué du boulot irréprochable, réussissant sept interceptions, soit deux de plus que le nombre de majeurs concédés par la passe aux quarts adverses. Philbin a aussi tout intérêt à épargner son unité défensive, qui pourrait être exploitée par l’attaque explosive des Packers si on lui donne trop d’opportunités de faire feu.

Ironiquement, deux chiffres qui pourraient nous en dire long sur le dénouement de match n’ont pas directement rapport avec les joueurs des deux clubs. Je parle ici de la température et du degré d’humidité!

On verra une équipe du Nord, peu habituée à jouer par temps de canicule, se présenter en Floride, où il fait encore passablement chaud à cette période de l’année. À mon avis, il ne faut certainement pas négliger cette donnée de l’équation.

Cowboys c. Seahawks (RDS, 16 h)

Plus tard en après-midi, on verra les dominants Seahawks de Seattle croiser le fer avec les étonnants Cowboys de Dallas, qui seront confrontés à leur défi le plus imposant de la saison jusqu’à présent, un match au CenturyLink Field, le royaume du 12e homme.

À sa troisième campagne dans la NFL, il est de plus en plus agréable de voir Russell Wilson évoluer comme athlète. Son empreinte sur le résultat des matchs est de plus en plus marquante, et on n’a qu’à se transporter à la rencontre du lundi soir pour en avoir un exemple des plus flagrants. Wilson s’est amusé comme un petit fou contre la défensive souvent ébahie des Redskins de Washington, amassant 122 verges au sol en plus de repérer ces cibles avec  aisance par la voie des airs.

J’ose croire que le coordonnateur défensif Rod Marinelli aura esquissé un plan de match mieux défini que les Skins afin de contenir Wilson. Lundi, il a eu une facilité déconcertante à lire les intentions des ailiers défensifs et à réagir en conséquence. Si ça se passe ainsi pour les Cowboys, nul besoin de dire que ça ne sera pas une partie de plaisir.

En compagnie des Chargers de San Diego, les hommes de Jason Garrett sont parmi les formations les plus hot du circuit, ayant savouré la victoire à leurs quatre dernières sorties. La recette trouvée par Dallas porte un nom, et c’est DeMarco Murray, auteur de cinq parties de suite de 100 verges et plus au sol pour commencer l’année.

Simplement dit, le brio de Murray a enlevé une énorme dose de pression sur Tony Romo et la défensive texane. Derrière une ligne offensive féroce composée de trois choix de premier tour, Tyron Smith, Travis Frederick et Zack Martin, Murray terrorise les défensives les unes après les autres. Cependant, pour la première fois, on est en droit de se demander si cette stratégie engendrera les mêmes résultats heureux à Seattle. Après tout, les Seahawks n’allouent qu’une maigre moyenne de 2,6 verges par course aux porteurs de ballon adverses.

Si Murray n’arrive pas à trouver son rythme, la pression sera inévitablement transférée sur les épaules de Romo et son groupe de receveurs. Il devra compenser pour l’inertie de la course en se frottant à la désormais célèbre Legion Of Boom. J’ai hâte de voir si les ailiers espacés Dez Bryant et Terrance Williams, de même que l’ailier rapproché Jason Witten, arriveront à créer des brèches dans la couverture défensive des Hawks.

Malgré leur réputation, cette fameuse tertiaire n’a pas été si exceptionnelle au cours des cinq premiers matchs. Même avec un jeu au sol inepte et un mauvais positionnement sur le terrain, Kirk Cousins a réussi plusieurs longs jeux aériens, dont un pour un majeur à DeSean Jackson contre Richard Sherman et ses acolytes. Précédemment, ces derniers ont été écorchés successivement par Philip Rivers et Peyton Manning, de sorte que je me demande si cette unité est vraiment aussi impitoyable qu’on le prétend.

J’ai effleuré le sujet du travail accompli par Rod Marinelli plus tôt. Il faut absolument le féliciter car la défensive des Cowboys « surperforme » présentement alors que tout le monde prédisait qu’elle échouerait lamentablement. Son style intense, rempli d’émotions, lui a valu le respect et l’engagement total de ses troupes.

Giants c. Eagles (20 h 30, RDS)

Finalement, en soirée, on aura droit à un bon vieux duel intra-division, alors que les Giants de New York affronteront les Eagles, à Philadelphie. Après deux premiers matchs chancelants, les New Yorkais ont trouvé leur erre d’aller et ont triomphé à leurs trois derniers, marquant en moyenne 35 points.

Eli Manning a commencé l’année en donnant l’impression qu’il allait une fois de plus dominer la ligue pour le nombre de passes interceptées. Son virage de 180 degrés a été phénoménal depuis, ayant lancé huit passes de touché contre seulement une interception. À ses trois derniers départs, il n’a été rabattu au sol qu’à trois reprises.

Il ne faut pas se conter d’histoires par contre : les récents succès des Giants passent avant tout par un jeu au sol efficace. Les statistiques qui appuient cette affirmation ne mentent pas. Lors de leurs trois victoires, les porteurs de ballon des Giants ont porté le ballon 42 fois pour 193 verges face aux Texans de Houston, 38 fois pour 154 verges contre les Falcons d’Atlanta et à 34 reprises pour 124 verges face aux Redskins. Autre point positif, les feintes de jeu au sol d’Eli ont très bien fonctionné durant cette séquence.

Rien n’indique que cette recette gagnante changera face aux Eagles, qui ont alloué des tonnes de verges, au sol comme par la passe, durant leurs six premiers matchs. Oui, la défensive et les unités spéciales continuent de faire preuve d’un étonnant opportunisme, mais est-ce réaliste de croire qu’elles peuvent soutenir ce rythme? Une interception, un long retour de botté, une échappée recouvrée et un botté de placements bloqué. Telles sont certaines des façons inusitées qui ont servi aux Eagles à marquer des touchés depuis deux semaines. On aura beau dire que les bons clubs trouvent des manières de gagner, mais ça camoufle certaines lacunes, dont la plus évidente est l’attaque.

Tout part d’une grande faiblesse : la ligne offensive, qui en arrache considérablement. Le demi offensif LeSean McCoy n’est plus l’ombre de lui-même, et c’est en bonne partie en raison de la piètre qualité des blocs dont il bénéficie. Même avec le retour du talentueux Lane Johnson, les problèmes persistent. De son côté, le quart Nick Foles semble déjà amoché à force de se faire rudoyer par les fronts défensifs, et ça se ressent dans ses performances.

Compte tenu du système dynamique implanté par Chip Kelly, Foles devrait engranger beaucoup plus que les totaux de 195 et 207 verges obtenus à San Francisco contre les 49ers, puis à domicile contre les Rams de St Louis. Chose certaine, Jason Pierre-Paul, revigoré depuis quelques semaines, devrait prendre un malin plaisir à brasser Foles durant ce match.