Quel merveilleux dimanche de football! Revenons sur quelques matchs enlevants en commençant par celui des Lions et des Eagles.

Les conditions climatiques étaient complètement folles et c’est normal que ce sujet ait retenu l’attention.

Les gens avaient une réaction un peu partagée à propos de cette abondance de neige. D’un côté, il y avait le côté féérique, magique et spectaculaire de la neige donc c’était fort plaisant à regarder. On pouvait sentir que les éliminatoires approchent. Mais, de l’autre, le produit sur le terrain n’était pas aussi relevé que normalement même si ce n’était pas mauvais. Les entraîneurs ont dû ajuster leur plan de match sur plusieurs aspects.

Quand on s'attarde sur les Lions, ils ont perdu les services de Reggie Bush durant la période d’échauffement et il ne s’agit pas d’une équipe qui utilise abondamment la course. Ils se retrouvaient donc sans leur porteur de ballon numéro un et ils devaient jouer dans plusieurs pouces de neige! Ce n’était clairement pas avantageux pour eux et le quart-arrière Matthew Stafford n’a pu faire mieux que 10 passes complétées en 25 tentatives pour 148 verges.

En ce qui concerne les Eagles, le demi offensif LeSean McCoy est venu sauver la situation. Il a permis aux siens de l’emporter avec une performance de 217 verges et 2 touchés. Il a eu besoin de temps pour se mettre en marche, mais ce fut le cas de l’ensemble des joueurs.

Chose certaine, ce n’est pas pour rien que les retours sur les unités spéciales étaient une arme dangereuse. Dès qu’un joueur parvenait à effectuer une feinte efficace, les adversaires ne pouvaient pas réagir aussi rapidement.

Personnellement, je n’ai jamais joué dans des conditions aussi intenses. Bien sûr, j’ai déjà disputé des matchs dans la neige, mais pas avec huit à dix pouces sur le terrain. D’ailleurs, je suis allé voir le règlement de la NFL concernant le déneigement et celui-ci précise qu’on peut déneiger les lignes du terrain, celles de côté et celles de but. Tu ne peux pas déneiger derrière le quart-arrière parce que ça peut l’aider lui ou bien un botteur sur un jeu subséquent.

Par contre, le point majeur à propos de ce sujet demeure le Super Bowl qui sera présenté au domicile des Giants et des Jets. Je ne suis pas certain qu’on devrait laisser la partie se dérouler dans de telles conditions. À travers le règlement, on laisse place à une partie de jugement à l’arbitre. La question ne se posera pas si la neige n’est pas au rendez-vous, mais il faudra y réfléchir si c’est le cas.

Bravo aux Patriots, mais…

Les Patriots ont encore trouvé une façon de gagner et ça fait trois matchs consécutifs que l’équipe de Tom Brady effectue une remontée impressionnante en comblant des déficits de 24, 10 et 16 points.

Tom Brady célèbre avec Danny AmendolaJe dois leur lever mon chapeau pour les ajustements effectués, mais il faut aussi critiquer leur début de match carrément pathétique contre les Browns. Les Patriots n’étaient tout simplement pas à la hauteur et même Brady (photo) en arrachait.

Une panoplie d’éléments réunis dans la NFL font que les joueurs et les équipes ne peuvent pas abandonner. Tout est filmé et scruté à la loupe aujourd’hui alors tout le monde se bat jusqu’à la dernière seconde et ça procure des matchs très excitants. Les joueurs savent très bien que leur contrat ne sont pas garantis donc ils ne peuvent pas se permettre de lever le pied.

C’est aussi intéressant quand des équipes éliminées tentent de brouiller les cartes. L’exemple des Browns est opportun alors qu’ils ont offert toute une opposition et le quart Jason Campbell a même récolté 391 verges aériennes.

Les Patriots ont eu besoin de recouvrer un botté court pour l’emporter ce qu’ils n’avaient pas réussi depuis 1995. Je retiens quand même que le clan de Bill Belichick devra mieux entamer ses matchs car ça s’annonce plus difficile contre les puissances du circuit même si la recette « involontaire » a fonctionné contre les Broncos.

En ce qui concerne la perte de Rob Gronkowski pour le reste de la saison, je ne peux pas me faire rassurant pour les partisans des Patriots. Quand il est de la formation, les Patriots marquent en moyenne 32 points par partie sauf que cette production chute à 20 sans lui. Il s’agit d’une énorme perte qui permettra aux adversaires d’ajuster leur plan défensif. Tu peux devenir plus créatif, ajuster tes couvertures et placer tes meilleurs éléments défensifs contre le receveur numéro deux : Danny Amendola. Ça change complètement les données!

Difficile pour les nerfs Marlon Brown

Je dois absolument vous parler brièvement du match entre les Ravens de Baltimore et les Vikings du Minnesota. On parlait d’un affrontement très tranquille avant d’assister à une fin délirante. Tout a explosé avec six changements d’avance au dernier quart, ce qui est un record de la NFL, et cinq touchés en 1 minute et 25 secondes. On a donc admiré de longs et beaux jeux même si on a pu percevoir un peu de laxisme défensif avec des plaqués ratés. 

C’était si spectaculaire de voir les touchés de Cordarrelle Patterson et Marlon Brown (photo) avec seulement quatre secondes à écouler au cadran. Il faut mettre en contexte à quel point c’était un gros match pour les Ravens qui participeraient aux éliminatoires si elles commençaient maintenant.

Encore une fois, les Vikings sont venus causer des ennuis après avoir battu les Bears de Chicago la semaine dernière et arraché un verdict nul Packers de Green Bay la semaine précédente. Il fallait voir la réaction des deux entraîneurs en fin de partie... John Harbaugh, des Ravens, semblait épuisé et tout simplement heureux que ce soit terminé.

Les lignes reviennent hanter les Steelers

Terminons cette chronique avec l’autre conclusion rocambolesque entre les Dolphins de Miami et les Steelers de Pittsburgh. Ben Roethlisberger a encore réussi un fort match et il mérite du crédit pour sa saison dans des conditions difficiles.

Ben RoethlisbergerIl s’est souvent retrouvé seul alors que l’attaque au sol a pris du temps à se mettre en marche. Le’Veon Bell est bon, mais cette facette de l’offensive des Steelers n’est pas encore établie comme elle devrait.

Bref, Big Ben (photo) a mené cette équipe comme il le pouvait parce que l’unité défensive n’est plus ce qu’elle était. J’ai toujours aimé ce groupe, mais certains jeux permettent de conclure que leur niveau n’est plus à point.

Le touché de Charles Clay a été éloquent alors que Troy Polamalu et Cortez Allen ont raté leur plaqué. Ce ne serait jamais arrivé auparavant.

Par le passé, c’était inconcevable de voir une équipe de la Floride venir les battre dans de telles conditions au Heinz Field. On dit que les Steelers ont perdu leur identité et je n’ai pas le choix de dire que ce match était représentatif de ce constat.

Toutes les conditions étaient réunies pour une grosse performance de leur part, mais ils ont trouvé le moyen de l’échapper. L’ironie suprême est survenue en fin de rencontre quand le touché d’Antonio Brown, sur le dernier jeu du match, a été annulé car il avait posé quelques centimètres de son pied gauche sur la ligne de côté. Vous vous souviendrez que l’entraîneur des Steelers, Mike Tomlin, avait écopé d’une amende de 100 000 $ pour avoir gêné le travail de Jacoby Jones, des Ravens, en empiétant sur les lignes de côté la semaine dernière. Disons que ça ressemble au karma! Ça fait mal aux Steelers pour les éliminatoires tandis que ça aide la cause des Dolphins, mais je ne vois pas cette équipe venir surprendre des adversaires si elle parvenait à se qualifier.

*Propos recueillis par Éric Leblanc.